:: chapitre un.

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media ; troian bellisario en tant que iris ulrich.

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Quand j'étais enfant – adolescente, mes professeurs me répétaient sans cesse que le silence était d'or et que le bruit était de bronze, et parfois même, qu'il n'avait aucun classement car il nuisait au monde qui l'entourait.

J'étais une vraie petite pipelette qui ne s'intéressait qu'aux bavardages avec ses amies. Mais j'aimais travailler aussi, alors je choisissais le juste milieu entre mes amitiés et le travail que je devais fournir.

Je parlais dans le dos de mes professeurs et travaillais quand ils me fixaient. Technique absolument infaillible.

Maintenant, j'aime simplement le silence, même plus les petits chuchotements. Je me contente d'onomatopés et mes copines se résument au nombre de deux ou trois. Je fais aussi des petits boulots par-ci par-là qui me rapportent le strict nécessaire pour vivre.

Tout ce que je ne voulais pas devenir étant plus petite s'est produit sous mes yeux sans que je n'esquisse un geste pour changer le cours des choses.

J'ai l'impression d'être un zombie ou une épave. Je dérive jusqu'au jour où je me heurterai à quelque chose qui me fera couler définitivement.

C'est à cause de lui.

Tout ce qui m'arrive, toute ma peine et ma douleur, c'est à cause de lui.

Ou peut être bien que c'est moi, je ne suis pas assez forte pour supporter sa perte, ce qui fait que je ne vis plus, je survis tant bien que mal.

Un bruit de notification me sort de mes pensées plus que douteuses pour une personne normale. Je me remets toute la faute dessus, ce qui est normal, c'est moi qui ai décidé de plonger dans cet enfer.

La tête la première.

Mais je n'y peux rien. Je m'étais trop attachée à lui, j'étais amoureuse.

Et je le suis toujours, notre histoire ne s'est pas terminée. Elle ne peut pas s'être terminée de cette manière aussi... brutale.

J'attrape mon téléphone et passe un regard furtif sur la personne qui m'a envoyé un message. Ma meilleure amie, Neena.

Neena : salut ! j'ai envie de te sortir un peu de ces matchs de foot et de ces bières à répétition, alors viens chez moi ce soir. 😊

Cette fille me connaît que trop bien. Je comptais bien passer ma soirée devant ma télé, un de ses maillots sur le dos et une bière sans-alcool dans la main gauche.

Je n'aimais pas forcément le foot avant, je n'y connaissais rien après tout. Mais depuis ce jour-là, j'ai décidé de m'y intéresser d'avantage, pour perpétrer sa mémoire et son souvenir.

Iris : Je suppose que je n'ai pas le choix ?

Bien sûr que non, il est évident qu'elle sait que je lui mens si je prétexte avoir un mal de tête. Je lui ai déjà fait ce coup une bonne dizaine de fois.

Neena : tu me connais trop bien ! 19h30 chou !

Iris : À toute à l'heure !

Je déporte mon regard sur l'horloge murale, il est déjà 18h15. Si je veux au moins regarder le match qui commence dans quelques minutes, je vais devoir activer la vitesse supérieure.

×

Mon cri se perd dans celui des supporters. Je mets le son au même volume que lui-même le mettait.

J'ai déjà posé la question à mes voisins et ils m'ont affirmé qu'ils ne m'entendaient pas, alors à présent, je ne m'inquiète plus du bruit que je fais quand un but est marqué par mon équipe favorite.

J'éteins la télé en buvant une dernière gorgée au goulot et attrape mon sac à la volée. 19h26.

Je me dépêche et rassemble mes cheveux en un chignon fouilli pour y voir plus clair. Je vérifie une dernière fois mes messages et descends dans la rue.

Heureusement, Neena habite à cinq minutes de chez moi, ce qui me laisse le temps d'admirer Paris et ses alentours et d'absorber le plus d'air frais possible avant de me recloitrer dans un appartement. Mais je dois avouer que l'air n'est pas si frais dû à la polution abondante et constante.

Paris. Cette ville a toujours été la ville de mes rêves, avec New York, évidemment. Étant landaise, arriver dans la jungle qu'est la capitale de la France n'est pas chose facile.

Je ne connaissais que les pins, l'odeur du sel de mer qui emplit les narines, les gazouillements des grillons, le craquements des aiguilles de pins et tous ces petits détails futiles qui font le paradis de la côte.

Paris était une toute épreuve.

Mon arrivée dans cette ville s'est effectuée à mes 24 ans, quand je venais justement d'emménager avec lui. Je me souviendrai de ce moment sûrement toute ma vie.

Un cri de fureur m'extirpe de ma léthargie et de mes pensées, je regarde rapidement la scène qui se déroule à quelques mètres de moi.

Une dispute entre conducteurs, rien de plus banal en cette fin de journée. Les gens sont stressés et n'ont qu'une hâte : pouvoir rentrer chez eux et s'allonger. J'avouerais avoir eu la même envie, mais dire non à ma meilleure amie c'est signe de "je te fais la gueule, prépare toi mentalement à ne plus me parler pendant un mois".

L'appartement où elle vit se dessine dans mon champ de vision et je presse le pas. J'arrive enfin – après avoir évité une mamie ne sachant pas marcher droit, et appuie sur la sonnette avec force.

C'était déjà ouvert.

Et j'étais censée le savoir ?

Tu me connais bien, ou pas ?

Je relâche le bouton dans un soufflement, le sourire accroché aux lèvres.

J'espère simplement qu'elle ne va pas me kidnapper toute la soirée jusqu'à pas d'heure, simplement pour que je ne regarde pas de match ou quelque chose dans le genre qu'il faisait.

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voilà le chapitre un sans action mais on peut voir justement que Iris est en dépression depuis bientôt deux ans. on ne voit pas les bleus avant le chapitre quatre, donc ne vous attendez pas à ce qu'ils se marient au chapitre dix (je préviens parce qu'il y a des fictions qui vont à cette allure)

( 23 juillet 2016. )

happy ending, hugo lloris (✓)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant