:: chapitre vingt-deux.

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pdv iris, deux jours après la finale.

Ce matin, l'ambiance n'est pas à son apogée comme je l'avais prédit si nous avions gagné. Ce matin, ce sont plus des regards maussades que nous nous lançons avec des reniflements en bruit de fond.

Je prépare mon petit-déjeuner en lançant des regards en coin aux bleus. Ils ne se sont pas remis de leur défaite, pourtant cela fait bien deux jours, et je pense qu'ils vont avoir besoin d'un bel été pour chasser toute trace d'amertume.

Je me dis que nous avons bien fait de faire la fête grâce à la victoire contre les Allemands. Nous n'aurions plus eu l'occasion de s'amuser tels des bambins. D'accord, nous n'étions pas ensemble à promptement parlé, mais nous étions heureux et cela se ressentait dans l'atmosphère, c'était ça le plus important.

- Bonjour, lance Paul en s'affalant sur son siège, les cernes et les traits du visage tirés.

- Bonjour, marmonnent les garçons par politesse.

Ce n'est pas un bon jour. Nous partons tous aujourd'hui de Clairefontaine et nous ne risquons pas de nous revoir de sitôt tous réunis, alors non, ce n'est pas un bon jour.

Je sais qu'eux vont tous se retrouver au mois de septembre - pour la plupart en tout cas, et pour la Coupe du monde, mais moi je serais derrière mon écran et cette simple pensée me donne envie de fondre en larmes et de tous les prendre dans mes bras.

- Bonjour les garçons, dit Didier en baillant et en s'approchant du comptoir à gourmandises.

- Putain, soufflais-je en entendant cette formule de politesse titiller mes oreilles.

Tous les regards se tournent vers moi. Je me charge de vite changer de sujet pour ne pas m'étaler sur ce dont je n'ai pas envie de parler.

- Quand est-ce que vos femmes viennent ?

- Dans moins d'une heure, m'apprend Patrice en avalant son café. Puis nous partons à l'Élysée.

J'hoche la tête et me lève. Donc nos chemins seront séparés dans une heure et demi tout au plus. C'est triste de voir comment ce séjour est passé vite, j'ai l'impression que le temps est passé en un battement de cil. Un geste et nous sommes déjà à la fin du parcours.

- Tu veux que je t'aide à faire ta valise ? me demande Hugo en arquant un sourcil.

- Non, je sais me gérer seule, j'en ai l'habitude maintenant. Surtout que tu as la tienne à faire aussi.

- Je te rejoins dans quinze minutes.

Il est sourd, c'est la seule pensée que je me répète inlassablement en grimpant les marches des escaliers en traînant des pieds.

J'atteins ma chambre et je ne peux m'empêcher d'observer tous les recoins. Chaque souvenir, chaque moment passé.

Je ne dois pas pleurer, parce qu'il y a un moment pour tout. Je le ferai sûrement quand je devrai leur dire au revoir. Évidemment que je le ferai.

J'attrape tant bien que mal la valise que j'avais déposé au dessus de mon armoire et commence à ranger tout le bazars que j'ai laissé traîner.

J'aurais bien sûr dû faire ce petit rangement hier soir mais je n'avais pas la tête à ça, voulant plus passer ma dernière soirée chez les bleus, à les réconforter et à se raconter des blagues pour effacer toute trace de défaite.

Alors nous avons joué à un jeu de foot sur console, et nous avons passé une soirée plutôt agréable.

Après une bonne quinzaine de minute, quelqu'un toque à ma porte et je n'ai pas besoin de me tourner pour savoir qui s'y tient. Je décroche des cintres, et fais tout ce que j'ai à faire.

happy ending, hugo lloris (✓)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant