Beyond Love

11. Alex

Qu'est ce qu'elle fout bordel ! Elle s'est endormie ou quoi ? Ça fais trois heures que je l'attends et c'est pas son auto radio pourri qui m'occupe. Encore moins mon téléphone, on capte que dal ici. Ça fais quinze fois qu'il sonne. Quand je décroche, j'entends une voix féminine dire mon nom et ça coupe. Je suppose que c'est la blonde d'hier, à en croire Callie. Tampis, elle attendra qu'on sorte de ce trou.

Soudain, voilà Callie qui sort de l'hôtel. Au loin, je sens son malaise et son regard fixé le sol. Je sors immédiatement de la bagnole et je vais la rejoindre à toute vitesse. Oh la vache, ces yeux gonflés sont flippants.

- Ca va ? Il t'a fais du mal ?

J'ai une putain d'envie de la prendre dans mes bras mais elle me repousse maladroitement et continue d'avancer vers la Fiat.

- Callie, parle-moi.

Elle fais tout pour éviter mon regard, Ca me fais chier, ça ne me plait pas de la voir si triste. Devant sa Fiat, je lui dis :

- C'est moi qui conduis. Monte de l'autre côté.

Vu sa tête, hors de question qu'elle prenne le volant. On aurait un accident dès le premier kilomètre. Elle proteste une demi seconde puis monte sur le siège passager.

Dans la voiture, elle pose son coude sur le bord de la fenêtre. Avec sa petite main, elle cache ses yeux. Mais elle ne peut pas me cacher ses larmes qui entourent son visage. Tout bas, pour ne pas l'effrayer, je lui demande :

- Est ce que tu veux rentrer chez toi, où je peux t'emmener ailleurs ?

Elle me répond en chuchotant, sans bouger d'un sourcil :

- Comme tu veux.

Je démarre la voiture, et l'emmène à une dizaine kilomètres de là. Je ne connais pas très bien la région, mais j'ai au moins retenue cette endroit un peu magique. J'espère bien que ça va lui changer les idées.

On arrive sur une grande place. Quand je gare la bagnole, elle lève enfin la tête.

- Pourquoi sommes-nous à Jenoha ?
Demande t-elle.

- Pour une petite balade dans ce jardin. Je lui montre d'un coup de menton, l'entrée du jardin public, digne d'un château.

Elle me fixe avec son regard bizarre. Elle a l'air surprise, et se demande sûrement ce qu'on fout là. Je descends rapidement de la bagnole, la contourne et ouvre la portière de ma passagère. Elle me dévisage de ses grands yeux en descendant. J'espère que je ne suis pas le premier à lui ouvrir la portière, sinon ce petit con d'Aaron Scott, son ex, est encore plus crétin que je le pensais.

- Prête pour une balade ?

Ses yeux toujours plongés dans les miens, je sens qu'elle se détend un peu. Du moins, elle ne pleure plus.

- On a de la chance, il fait pas trop froid aujourd'hui.

Je prends ça pour un oui, et je claque la portière derrière elle. Je meurs d'envie de savoir ce qu'il s'est passé avec son père. Mais pour une fois, je la ferme avec mes questions.