Chapitre 2

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Je n'ai pas fermé les yeux par peur. Peur qu'il se passe quelque chose sans que je ne le sache. Je pense à la photo qui se trouve en dessous du lit. Quelle honte ! Je suis une femme mariée et je pense  à un autre. J'ai honte de mon comportement mais j'arrive pas à faire autrement.

J'ai accepté cette union juste dans le but de passer à autre chose.. en m'y prenant ainsi, ça ne marchera jamais.

Je suis toujours dans ses bras. Il ne m'a pas lâché d'un poil comme s'il avait peur que je ne fuis quelque part. Cet homme je ne le vois pas comme un partenaire de vie.. ça va être dur.

Je me dégage lentement de ses bras sur les coups de sept heures du matin. En surveillant qu'il ne se réveille pas, je ramasse la photo. Je sors de la chambre et me réfugie dans la salle de bain. J'ai une boule au ventre. ! Je fais des choses.. des choses qui ne se font pas.

Mon cœur ne crie que son nom et je suis dans les bras d'un autre.. j'aurais dû laisser les choses telles qu'elles étaient. Mais.. je ne sais pas. Je suis perdue.

Je me rafraîchis le visage et me brosse les dents. Après ma toilette, je retourne dans la chambre pour cacher la photographie. Je la mets dans ma boîte à chaussure et la range dans ma valise. Je n'ai encore rien mis dans les placards. Je me sens pas à ma place. Je sors de la pièce pour retrouver la cuisine. Je prépare des omelettes. Au fourneau j'arrête pas de penser à ce que j'ai fais ; ce mariage. Où est-ce que tout cela va me mener ? Il faut absolument que je réussisse à enterrer les souvenirs du passé, et pour commencer, je dois me débarrasser de tout ce que j'ai.. c'est ce que m'a dis Sarah depuis le début. Mais comme d'habitude, je n'écoute personne. J'en fais qu'à ma fichue tête ! Je prends une bouteille d'eau et m'en verse dans un verre. Je bois. Ma gorge est sèche comme mon esprit. À force de penser, mon corps n'y arrive pas.

- Ça sent bon par ici !

Le verre me tombe des mains et éclate par terre. Il m'a fait peur.

- Merde, vociférai-je.

- Je t'ai fais peur ?

- Un peu ouais.

Il est par terre à ramasser les débris de verre. Je le regarde sans prononcer un mot. N'importe quelle femme aimerait avoir un homme de son envergure avec soi. Pourrais-je tomber amoureux de ce garçon ? L'amour se cultive.. c'est mes propres mots. Il a tout pour que je tombe dans ses bras mais combien de temps ça prendra. Il se relève.

- Merci Mia.

- Pourquoi ?

- C'est la première fois qu'un verre se casse dans cet appart', t'as baptisé les verres.

- Ah.

- C'était pas drôle ?

- Pas trop non.

- Tu peux faire semblant non ?

- Pourquoi tu fais le mec galant comme ça ? Je t'ai pas connu comme ça.

- Les femmes aiment quand on les maltraite ou quoi ?

- Non mais..

- Je suis marié maintenant, faut que je me comporte comme un bonhomme et j'essaie de faire comme mon père avec ma mère.

- Attends.. tes parents se comportent comme ça en face de toi ? Ils font des actions de ce genre dans la cuisine ? demandai-je en esquissant un sourire.

- Bah ouais, mon père ramène des roses rouges à ma mère à chaque fois qu'il revient du taf. Ne serait-ce qu'une seule rose et ça depuis des années maintenant. Au moins lui il sait acheter ma mère.

Malik : ScarificationsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant