Chapitre 13

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Point de vu de Peter Delestre.

Je passe la porte et celle-ci se referme juste derrière moi. J'ai deux mots à dire à Walden et son grand-père. Je suis dans un quartier plutôt agité. Je ne supporte pas toute cette agitation. Je me dirige directement vers la forêt, c'est là qu'ils sont.

Quand j'arrive enfin au cœur de la forêt, je peux distinguer un manoir. Le manoir des Delestre. Je sais très bien qu'ils ont déjà du me voir et tant mieux. J'arrive sous le porche et la porte s'ouvre sur George. Il me dévisage méchamment et je roule des yeux.

« - Tu me fais rentrer ou tu comptes faire attendre ton vieil oncle ici ? » Je demande en souriant méchamment.

Il me fait un signe vague pour que je rentre et je ne me prive pas pour lui donner un coup d'épaule en passant. Rien a changer ici, on se croirait des années en arrière. Je vais directement au salon. Si Frank est au manoir, il doit être au salon devant la cheminée. Quand je passe les portes, je ne suis pas surpris de le trouver là. Il se retourne et me scrute méchamment. On dirait que c'est une habitude ici, cela me rendrait presque nostalgique. Je passe devant lui et m'assoie confortablement sur mon fauteuil. Vu son état personne ne la touché depuis la dernière fois que je me suis assis dessus.

« - Tu ne dis pas bonjour à ton petit frère Frank ? Je demande avec un air innocent.
- Que viens-tu faire ici espèce de traître ? Me lance Frank.
- C'est méchant de me traité de traître Frankie, tu me déçois. Mère et Père t'ont autant retourné le cerveau ? C'est dommage, mais bon je suis ici pour ce petit débile de Walden. »

Il me fusille du regard, ce qu'il peut être susceptible. Frank se tourne vers son fils George et lui dit d'aller chercher Walden. Emeric et Amelia étaient mes geniteurs, ils étaient vraiment des connards adeptes de l'argent mais surtout du pouvoir. Il fallait qu'il y ai une descendance parfaite avec eux, c'est-à-dire qu'ils choisissent les épouses et époux de la famille. Mon frère a été bousillé par ses idéaux. Je regarde un peu partout autour de moi, rien n'a changé. La tapisserie verte foncé est toujours là, le portrait de Marcus Delestre aussi, la seule chose qui ai changé c'est moi.

Un souvenir s'impose de force dans mon esprit.

Aujourd'hui, nous sommes le trois mai 1951. Je descends les marches doucement, plus le nombre de marche se réduit, plus je vois mon destin partir en fumé. Je vais aujourd'hui me faire fiancé à une fille que je n'ai jamais vu. Comment mes soi-disant parents peuvent faire ça ? Je n'ai que seize ans et je ne veux pas grandir, devenir adulte et faire ma vie avec une femme dont je ne suis pas amoureux. Les portes du grand salon sont ouvertes, j'arrive à distinguer la foule qui y est entassée pour me voir moi et cette fille dont je ne sais même pas le nom. Je tremble et n'arrive plus à descendre ces marches, je suis comme figé. J'ai toujours été sage et j'ai toujours obéis à mes parents et voila comment je suis récompensé ? Vivre une vie que je ne veux pas ?

C'est fini. Je descends la dernière marche et je jette un coup d'œil à ma famille, ils me font signe de venir. Je regarde les grandes portes du manoir qui se dressent devant moi. J'ai pris ma décision, j'ai obéis pendant seize ans mais maintenant c'est fini. Je cours et ouvre les portes, le vent me fouette le visage mais je m'en fiche. Je cours de plus en plus vite, mes jambes me font mal mais cela m'importe peu. Je suis enfin libre après seize ans de soumission.

Je reviens à la réalité au moment où George arrive avec ce petit débile de Walden. Celui-ci me regarde apeuré. Il n'a rien d'un Delestre mais tout d'un Higgins comme sa mère. Il me fait pitié.

« - C'est toi Walden alors ? Je demande.
- Oui », me répond ce dernier d'une toute petite voix.

Il est tellement faible, il doit obéir à tout sans jamais poser de question. On dirait mon ancien moi avec une conscience en moins.

« - Alors comme ça tu révèles nos secrets de famille ? Je le questionne.
- Tu ne fais plus partis de la famille Peter depuis que tu t'es enfuis, me coupe Frank.
- Je ne me laisse pas manipuler c'est tout. Vivre une vie que je n'ai jamais voulu voila ce qui m'attendais et voila ce que tu as eu Frank, dis je avec de la rancœur. Mais par contre tu as le pouvoir et l'argent, tu t'es détruis pour ça. Regarde toi un peu, un vieux croûton lasse de sa stupide vie que ses parents qui sont maintenant six pieds sous terre ont décidé avant même qu'il sache parler.
- Ne parle plus jamais de Père et Mère devant moi, tu salis leur mémoire », rétorque mon frère.

Il est vraiment complètement atteint par les conneries de nos ancêtres. Il pourrait enfin vivre sa vie mais non il est devenu accro à l'argent et au pouvoir. Mais revenons à la raison de pourquoi je suis ici, Walden.

« - Comme je disais avant que Frank m'interrompe, pourquoi as-tu révèles à Élise et Gabriel Griffin, qui sont nés d'une mère Callaghan quand même, qu'ils vont mourir si la montre qui permet de voyager dans les temps est détruite ? T'as vraiment une case en moins ? Même moi qui suis un traître pour cette famille, jamais je n'aurais dit ça. »

Walden se tasse sur lui-même alors que George et Frank le regarde en attendant d'avoir confirmation de ce que je viens de dire. Walden ne répond toujours rien et George doit prendre ça comme confirmation car je vois son visage devenir rouge de colère. C'est assez drôle, on dirait une tomate. Quant à moi, je suis toujours assis dans mon fauteuil et j'attends que ce petit me réponde enfin. Ce que ça peut être d'un ennuie franchement, je m'endormirais presque sous les cris de George. On dirait qu'il s'étouffe à chaque mot qui sort de sa bouche.

« - C'est pas que je m'ennuie mais je voudrais des réponses moi », je l'interrompe.

Walden se tourne vers moi tout comme son père, George.

« - Je ne sais pas pourquoi, elle était jolie et voulait apprendre des choses, je ne savais pas qui elle était. J'étais amoureux d'elle.
- Une preuve de plus que l'amour rend faible, je m'exclame. J'en ai fini avec vous donc adieu. »

Je me lève et pars en direction des grandes portes qui m'ont sauvé la vie et les franchis. Frank et George me suivent du regarde. Je me retourne une dernière fois et les avertis.

« - Par contre, ne touchaient plus jamais à un cheveux d'Alice Callaghan ou je me chargerais personnellement de vous. »

Sur ces mots, je claque les portes. Me retrouver ici après tant d'années m'a fait me sentir piégé, dominé, soumis et je déteste ça. Alors comme la dernière fois que j'ai claqué ces portes, je cours sans m'arrêter pour me sentir libre. Et je suis libre.

Like an Angel in disguiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant