Chapitre 17

565 44 8
                                    

Point de vu de Peter Delestre.

Je la vois, elle vient de fermer les yeux. Elle ne peut pas m'abandonner comme ça. C'est impossible. Je hurle son prénom mais elle ne me répond pas. Je vais tous les tuer. Ils l'ont tué. Et ils m'ont tué avec.

J'entends des claquements de talons qui se rapproche de nous. Que veulent-ils encore ? Je suis déjà mort. La porte s'ouvre dans un fracas assourdissant. J'aperçois une crinière blonde, des yeux bleus perçant et un nez froncé. Élise. Elle est perché sur des talons aiguilles et semble en colère.

Elle scrute la pièce et tombe sur le corps inerte de mon Alice. Elle la regarde un moment avant de tourner brusquement la tête vers l'homme qui lui a enlevé la vie. Élise se rapproche de lui tellement vite que j'ai cru que c'était dans ma tête.

« - Tu es malade d'avoir fait ça ? Pour qui tu te prend ? Ici c'est moi qui commande ! S'écrie Élise.

- Je suis désolé madame mais c'est votre frère qui m'a dit de la faire souffrir, murmure l'armoire à glace.

- Souffrir pas tuer ! Maintenant je vais devoir réparer ça. Et comme tu le sais, une vie pour une vie Yann.

- Non, madame, je vous en supplie », gémit le dénommé Yann.

Élise balaye ses paroles d'une main et s'approche de lui. Mais à quoi ça rime tout ça ? Une vie pour une vie ? Et pourquoi une armoire à glace comme lui a t-il aussi peur de cette femme ?

Yann trébuche et tombe à terre pendant qu'elle avance ses doigts vers le cœur de celui ci. Dans l'instant qui suit, il s'immobilise et Élise tient une chose brillante dans sa main. Elle se rapproche d'Alice.

Non laissez tranquille Alice. Vous l'avez tué, je ne veux pas que son corps soit touché en plus de ça.

« - Ne la touche pas salope », je la menace d'une voix roque.

Elle ne se retourne même pas vers moi, juste une petite rire sort de sa bouche. Elle se paye ma tête en plus de ça. Je lui ferais regretter d'être née quand je serais enfin libre. La blonde touche le cœur d'Alice et la lumière s'insinue en elle. Son corps se cambre, ses veines s'illuminent ainsi que son cœur. Que fait-elle à ma brunette ? Sa bouche s'ouvre et l'air s'engouffre en elle, le haut de son corps se redresse et ses yeux s'ouvrent d'un battement de cils.

Est-elle vivante ? Est-ce seulement possible ? Ou Élise en fait juste son pantin ?

« - Alice ? Je murmure.

- Bien sur que s'est elle. Je viens de la ramener à la vie pour réparer ce qu'a fait Yann, me répond Élise. Mais ne croit pas que c'est par bonté d'âme, mais bien car j'ai encore besoin de son corps. »

Je me débat tel un forçat pour arracher mes entraves mais je n'y arrive pas. Qu'elle ne s'approche plus d'Alice. Élise n'a pas le droit de s'en servir comme un vulgaire objet !

Tu l'as bien fait, me dit ma conscience. J'ai changé, cette fille m'a changé. Le bien a changé le mal, n'est-ce pas ironique ?

Je me met à rire comme un dément.

Élise me toise mais je continue de plus en plus fort, mon rire percute les murs et me reviens amplifié.

« - Tu veux l'utiliser ? Mais tu n'y arriveras jamais. Le bien décide à qui il fait allégeance, qui il va aider et malheureusement tu arrives trop tard, je lui explique en continuant de rire. Le bien a choisit le mal. »

Mon rire devient un hurlement, la foudre frappe le bâtiment. Je contrôle la météo et pas seulement à Neverland.

Mes sangles lâchent enfin.

Alice me regarde hébété. Je tends ma main vers Élise et la rejette vers ma droite, celle-ci se voit propulser contre une armoire.

« - Tu peux peut-être ramener les gens à la vie mais n'oublie jamais que je suis Peter Pan. Et que mes pouvoirs sont décuplés maintenant que j'ai le bien de mon coté », je crie.

La blonde se relève tend bien que mal mais je l'envoie de nouveau valser par un simple geste de ma main. Elle se relève encore et je la vois se pincer les lèvres.

« - Comment peux-tu faire ça en dehors de Neverland ? Me questionne Élise, folle de rage.
- Le bien. Alice me change et mes pouvoirs avec. »

Elle fait un geste avec son bras et voila qu'Alice se lève et court vers moi. Je ne bouge pas. Qu'arrive-t-il ? Je perds le contrôle de la situation. La brunette me lance son poing dans la figure et je recule de quelque pas à cause du coup.

Alice est la marionnette d'Élise.

Je me tourne vers elle tel un fou et je commence a refermer mon poing. Elle s'étouffe, crache des injures à mon encontre.

« - Tu n'aurais jamais du faire ça Élise. »

Alice me regarde comme une enfant perdue, comme beaucoup d'autre on fait avant elle. Mais je ne m'en préoccupe pas, je resserre l'emprise que j'ai sur le cou de la blonde. Personne ne pourra m'arrêter.

La porte s'ouvre à la volé et Gabriel rentre. Sa main se met à briller et puis tout son corps. Ses cheveux changent puis sa tête ainsi de suite pour finir par être quelqu'un de totalement différent, je ne me concentre pas dessus et vois Élise perdre connaissance.

« - Louis ? » Murmure Alice.

Je me tourne vers elle et vois des gouttes s'échapper de ses yeux. Gabriel a prit l'apparence de son frère ?

Quel enflure.

Je projette Élise vers un bureau et pars rejoindre la fille qui m'a changé. Je la prends dans mes bras mais elle se débat telle une lionne. Elle hurle le prénom de son frère sans relâche, elle me griffe mais je ne la lâche pas.

Gabriel sourit et lui fais signe de venir avec lui. Alice me balance un coup de poing dans le ventre, je trébuche en arrière et la lâche. Elle se précipite vers celui qui a l'apparence de son frère.

Ne voit-elle pas que ce n'est pas Louis ? Est-elle toujours sous l'emprise d'Élise ? Tant de question dont je n'ai pas le temps d'y répondre.

Je me redresse difficilement et tend ma main vers Gabriel pour qu'il finisse sur un corps sans vie a côté de sa sœur. Je regarde une Alice déboussolée en plein milieu de la pièce et me lance vers elle. Je la serre dans mes bras, on est recouvert de sang mais je ne peux pas la soigner ici.

Je décolle du sol et fais exploser une vitre. Je m'engouffre vers la sortie avec Alice dans les bras. Elle ne bouge plus mais des larmes jaillissent encore de ses yeux.

Nous survolons ce qui me semble être la cathédrale Saint-Patrick puis je m'enfonce dans la nuit étoilé pour rentrer à Neverland. 

Like an Angel in disguiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant