Chapitre 11

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Je me réveille à cause d'un poids qui m'empêche de respirer. Quand j'ouvre enfin les yeux, je vois des cheveux blonds.

« - Aller debout ! Aujourd'hui nous allons dans ton monde », me hurle Félix tout joyeux.

Je souris face à sa bonne humeur. Cela fait du bien de voir des gens heureux. Je sais que cela ne durera pas longtemps. Je me relève un peu et m'aperçois que Félix est toujours habillé comme les enfants perdus. Je fronce les sourcils et pars chercher dans mon armoire des habits de mon monde. À ma grande surprise, j'en trouve et je les lance au balafré.

« - Habille toi avec ça, je lui dis.
- Pourquoi ? Les miens ne sont pas bien ?
- On ne s'habille plus comme cela depuis des siècles dans mon monde, je l'informe. Maintenant sors, il faut que je me change. »

Je repars chercher dans habits dans mon armoire quand j'entends ma porte claquer signe que Félix est parti. Je me change rapidement avant de sortir rejoindre mon ami. Quand je le vois enfin, j'ai du mal à le reconnaître. Ses cheveux blonds qui cache normalement son visage son tiré en une queue de cheval, le t-shirt blanc qu'il aborde et la chemise de bûcheron moule parfaitement son corps. Son jean est noir avec une paire de basket. Mon étonnement doit se voir sur mon visage car Félix rigole en me regardant.

« - Ça te va très bien, je le complimente. Et tu passeras inaperçu dans mon monde comme cela. »

Il me sourit pour me remercier. Peter se dirige vers nous. Il est lui aussi habillé comme une personne de mon monde, jean, t-shirt et vans noir. Je rigole doucement. Je trouve que cela va plutôt bien avec sa personnalité, ça lui donne un coté mauvais garçon. Il grogne de mécontentement mais s'approche quand même de moi et me tend une fiole. Je reste interdite.

« - Bois ça Alice, il m'ordonne. Ça va empêcher Élise de venir dans ton corps pendant trois jours. »

Je le regarde confuse mais prend tout de même la fiole et la porte à mes lèvres. Le liquide n'est pas très bon, je grimace mais cela en vaut le coup. Pourquoi ne me l'a-t-il pas donné avant ? Elle pouvait tout savoir. Mais au moins, je suis débarrassée d'elle pendant trois jours.

« - Merci Peter.
- C'est normal, bon on y va. J'espère que mon plan se passera bien. Je compte sur vous. »

Peter se dirige vers un chêne de plus de vingt mètres de haut. On le suit docilement avec Félix. J'aperçois une porte se dessiner sur le tronc de l'arbre et Pan l'ouvre avant de la franchir sans un regard en arrière. Elle se referme juste après son passage, avec Félix on se regarde quelques secondes. Il me demande si je suis prête et je lui réponds par l'affirmative. Félix tend sa main et ouvre la porte. Il me prend la main et juste avant de partir, je fais un signe à Luke.

On se retrouve dans une rue passante avec des immeubles à pertes de vue, des gens qui se rendent au travail. Il y a un groupe de jeune plus loin entrain de faire du skateboard. Des gens font la queue pour acheter un café un peu plus loin. On est dans ma ville. Mon cœur se serre à la pensée de mes parents. Je tourne mon regard vers Félix qui lui regarde tout autour de lui émerveillé. Je lui tapote le bras et il se tourne vers moi.

« - On fais quoi maintenant ? Je demande.
- Et bien, on doit se rendre dans une usine désaffectée, c'est tout ce que je sais. »

Il y a bien une vingtaine d'usines désaffectées dans cette ville. Je me replace mentalement toutes les usines de la ville que je connais, ce qui est très peu.

« - Nous allons commencer par celle qui est la plus proche de nous, je lui explique. Elle doit être a à peu prés trente minutes. »

Je tourne ma tête sur le côté et quand j'ai enfin repéré ce que je cherchais, je m'y dirige à grand pas. Je m'assois sur le banc de l'arrêt de bus et Félix m'imite sans trop savoir quoi faire d'autre.

« - On fait quoi là ? Me demande ce dernier.
- On attend le bus car à pieds c'est trop long, je réponds.
- C'est quoi un bus ? Je ne suis pas de ton époque. »

Je passe cinq minutes à expliquer ce qu'est un bus quand ce dernier arrive enfin. Je trouve de la monnaie dans le fond de ma poche et paye nos deux tickets. Je pars vers le fond du bus Félix sur mes talons. Quand nous arrivons, je me dirige vers les grilles. Il y a un trou qui nous permettait d'entrer avec mon grand frère Maxime. Nous venions souvent ici tous les deux mais c'est mal fréquenté. Il y a parfois des gangs, mais il appartenait malheureusement à l'un d'eux. Je me faufile dedans, Félix toujours derrière moi.

« - Fait attention, les personnes ici ne sont pas des plus sympathique », je précise à Félix.

On marche lentement et j'aperçois trois silhouettes un peu plus loin. Je suis presque sûr qu'ils sont ici pour dealer. Félix lui est des plus perdu, un peu comme moi à mon arrivée à Neverland. Je vois deux grandes portes qui donnent sur l'intérieur mais le groupe va nous voir si nous y allons. Je plisse les yeux et me concentre sur les garçons. Je les reconnais, ils étaient amis avec Maxime. Je vais vers eux en marchant avec confiance. Félix me suit un peu mal à l'aise, ne comprenant pas ce qu'il se passe. Les trois garçons nous voient assez vite et nous regardent mal.

« - Vous devriez partir si vous ne voulez rien nous acheter, me prévient le plus grand.
- Tu ne me reconnais pas Mathias ? Je suis la sœur de Max, Alice.
- Alice, s'exclame Mathias, ça faisait longtemps, il me prend dans ses bras. J'ai entendu pour Louis, je suis vraiment désolé. Mais c'est qui lui ?
- Un ami à moi, tu n'y peux rien pour Louis. Tu sais si il y a des gens à l'intérieur ?
- Il n'y a personne mini Callaghan, me répond Clem.
- Merci, je dois y aller, désolée, à plus.
- Fais attention à toi », me préviennent Clem, Mathias et Rian en cœur.

Je me dirige vers les grandes portes avec Félix, nous entrons sans difficulté et sans bruit. L'intérieur de l'usine est immense, il y a encore toutes les machines qui servaient avant qu'elle ne soit fermée. Un bruit résonne juste derrière nous et je me retourne tout comme Félix.

Je grimace. Nous avons trouvé du premier coup.

Like an Angel in disguiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant