Chapitre 10
****Idy****
-C'est juste la bande annonce, le film n'a pas encore commencé... Me dit Anita avant de s'éloigner.
Quant à moi je suis obnubilé par ce que je suis en train de voir. Me pointer avec cette fille serait un suicide social.Je regarde au tour de moi et je remercie Allah silencieusement du fait que tous les journalistes soient à l'intérieur.
Que vais-je faire de cette fille?
Une question qui demeura toujours sans réponse.
Le mieux est de rentrer chez moi avant quelqu'un ne la voit.
En avançant je sens des flashs sur nous, je tourne la tête pour voir une foule de photographes en train de faire son travail et le rire d'Anita placée derrière eux qui me fait comprendre que c'est elle qui les a appelés.
Je vous promets que si je ne tue pas cette fille, je ne m'appellerais plus Idrissa Mar.
Je m'avance et je prends Mariama par le bras avant de la mettre dans la voiture, entrer à mon tour et demander à Bilal de partir d'ici.
Pendant tout ce temps, Mariama était debout comme une pique.
Putain, putain, putain... Je suis en train de me foutre des baffes virtuelles quand je pense être à la une de la presse people.
Je tourne la tête pour voir une Mariama qui pleure. Mais c'est fou comme je m'en fous de ses larmes. Je déteste cette salope d'Anita mais je déteste encore l'imbécile qui me sert de femme.
Plusieurs questions se secouent dans ma tête. Comment Anita a fait pour la connaitre? Depuis quand se connaissent-elle? Comment ça se fait que de toutes les filles qu'elle connait, c'est elle qu'elle a choisie? Elle est allée la voir et Anita en a fait ce qu'elle a voulu. Mais comment peut-on être aussi sotte? Je refuse qu'on me dise que son illettrisme est une excuse à tout. Je suis allé chez elle et j'y ai vu une télé. Peut-être qu'elle n'est pas très cultivée mais il y a des choses qui sont basiques et qu'on a pas besoin d'être un as pour savoir.
Quand j'ai vu Mariama, j'ai eu l'impression de rêver mais quand j'ai vu Anita tout est devenu clair.
Sans doute elle n'est jamais allée à une soirée chic de sa vie mais quand même on peut deviner qu'on y va saper pas comme si on allait à un baptême en banlieue dakaroise.
Je regarde Bilal garer la voiture devant chez moi. Je lui dis que je n'ai plus besoin de lui avant d'entrer dans la maison.
Vous avez deviné que je n'ai pas attendu l'autre folle. Je finis les escaliers et je croise Fatou.-Que fais-tu ici toi? Et ton diner?
-Demande à Mariama. Et même c'est pas la peine, rien qu'en la voyant tu comprendras.Je m'éloigne d'elle avant d'entrer dans ma chambre.
Je m'assoie sur le lit et je repense à ce qui s'est passé toute à l'heure. Il faut que je trouve une solution au plus vite, je ne peux pas laisser Anita foutre la merde à son aise sans agir. Et ma mère??? Putain... J'ai pas pensé à elle, c'est sûr qu'elle va me tuer.
Après quelques instants, Mariama entre et elle se met à côté de moi. Je vois qu'elle a arrêté de pleurer. Alleluhia...-Idy... Commence-t-elle alors que je lui jette un regard noir... Parle-moi. Si tu me dis jamais rien comment veux-tu que je sache ce que je dois faire ?
Sentant la colère monter en moi. Je me lève pour aller prendre une douche. Je n'ai aucune envie de voir sa tête donc encore moins de lui parler.
****
Je sors de la douche et je vois qu'elle n'est plus là mais c'est fou comme je m'en fiche.
Je mets un truc confortable avant de plonger sur le lit.
****
Je me réveille après une longue nuit. Je vois que Mariama n'a pas dormi ici mais où est-elle?
Je vais me débarbouiller le visage avant de partir à sa recherche.
J'essaie de l'appeler mais je me rends vite compte que son portable sonne dans la chambre.
Evidemment, elle a oublié qu'un téléphone portable sert à être porté.
Je me dirige directement à la chambre de Fatou. C'est après avoir toqué plusieurs fois qu'elle me demande d'entrer. Je
Je suis sûre qu'elle est encore en train de dormir, cette flemmarde.
J'entre et je la vois bien posée sous la couette.
-Idy tellena dé... Grogne-t-elle alors que j'ignore sa remarque.
-T'as pas vu Mariama.
Elle me fait le plaisir de se redresser.
-Non. Pas depuis hier. C'est vrai que quand je l'ai vue j'ai éclaté de rire mais je pense pas qu'elle m'en veuille pour ça.
-Encore une fois, tu ne sers à rien... Lui dis-je avant de claquer sa porte en sortant.
Du tic au tac, je m'imagine le pire. Et si elle m'avait quitté???
Non non et non... Ça ne va pas se passer comme ça.
Je vais au rez de chaussée et je vois une domestique en train de balayer. Je pense que c'est elle la fille avec qui Mariama discute tout le temps.
Je vais jusqu'à elle.
-T'as pas vu Mariama, toi?
Elle me regarde fixement avant de me foutre un vent monumental et s'en aller.
Attendez un peu là... Cette meuf aurait-elle oublié que c'est moi qui paie son salaire?
Je marche derrière avant de l'attraper.
-Hey...Toi je te parle là... Dis-je en me rappelant par la même occasion que je ne connais pas son nom.
-Que voulez-vous?
-Que tu me dises où se trouve mon épouse?
-C'est à vous de me le dire. Mariama est partie. Elle en avait marre de souffrir à cause de vous... Finit-elle alors que moi j'ai déconnecté après avoir entendu le mot "partie".
Elle peut pas me faire. Je retourne automatiquement dans ma chambre pour prendre les clefs de ma voiture et mon portefeuille.
C'est en t-shirt, bas de pyjama et sandales que je me rends chez mes beaux-parents. Angoissé, je n'ai pas pensé à me changer. Si Mariama pense pouvoir me quitter, elle se met le doigt dans l'œil. Je ne l'ai pas choisie parmi toutes celles qui m'entourent pour après subir un divorce et voir mon héritage se diviser. Je ne quitterais pas leur maison sans mon épouse.
Je défile les rues à toute allure. Content qu'il n'ait personne sur la route à cette heure comme chaque dimanche matin.
Je gare ma voiture n'importe comment devant chez eux avant d'accéder à leur maison.
Je croise son frère dans le couloir.
-Bonjour. Je cherche ta soeur.
-Bonjour. Elle est au chevet de notre mère. Elle a fait une crise hier et ne se réveille pas.
Automatiquement j'oublie ce pourquoi je suis venu.
-Pourquoi vous ne l'avez pas amené à l'hôpital?
-Baba a demandé à Woppa de t'appeler, elle a refusé en disant que ce n'était plus ton problème. Après il a rien voulu faire.
-Viens m'aider. On va la mettre dans la voiture pour l'amener à l'hôpital.
Nous regagnons la chambre ensemble. Comme il avait dit Mariama est assise par terre au chevet de sa mère, les yeux bouffis on devine qu'elle n'a pas fermé l'œil de la nuit.
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Contre toute attente
RomanceUne chronique à la sauce sénégalaise avec une suite d'événements contre toute attente.