collision

Chapitre 33 - 2 jours

2 jours maintenant. Je ne fais que compter les jours, les heures.

Je suis partagée entre l'excitation et l'angoisse.

Alors je suis venue ici, sur mon banc enneigé. Ça fait un petit moment que je ne suis pas venue là et j'aurais aimé trouvé le temps de venir plus tôt.

La vérité est que, j'ai l'impression de n'avoir pas réfléchie depuis des années. J'ai toujours eu l'habitude de prendre du recul sur les événements de ma vie et cela fait un moment que je me laisse emporter par des décisions non réfléchies ou mal réfléchies.

Mais là, quelque chose de gros se présente devant moi et je ne peux pas faire un tirage au sort au hasard. Il est question de mon avenir. Los Angeles.

Tout me pousse à y aller. Mais pourtant j'hésite encore. Même si j'en ais envie, je ne veux rien perdre de ma vie actuelle, je me suis trop habituée à aimer ce que je vis.

Et puis j'en ais marre de me voiler la face mais en vérité, je n'ai pas envie de m'éloigner d'Harry et de risquer de ne plus jamais le voir.

Parce qu'il n'a aucune raison de me suivre à Los Angeles.

Je ne sais pas si j'ai des sentiments pour Harry mais j'aime quand il est prêt de moi. J'aime son odeur et j'aime sa façon de parler, ses sourcils froncés quand il réfléchie et ses mains fines et tatouées. J'aime ce qu'il est en fait.

Et me dire que je vais surement devoir lui dire adieu en partant à Los Angeles me brise le cœur.

C'est peut être pour ça que j'ai accepté le numéro de John. Surement qu'il arrivera à me faire oublier Harry avant que je ne parte.

Ma sonnerie de téléphone retentit dans ma poche et interrompt mes pensées.

C'est Harry.

Est-ce qu'il lit dans mes pensés ?

Je décroche alors que le bout de mes doigts sont gelés.

-Oui ?

-Emily, je te vois.

Le ton de sa voix m'indique qu'il est amusé. Je me retourne dans tout les sens sur mon banc mais je ne le vois nulle part.

-Où tu-es ?

-Chez moi.

Je ne comprends pas. Il rigole.

-Hein ?

Je me lève de mon banc et regarde les immeubles derrière moi mais le contre jour m'empêche de voir à travers les fenêtres des premiers étages.

-Je te vois pas.

-Tu es jolie dans ce manteau, c'est un nouveau ?

Peut être que j'ai rougis, mais il n'a pas pu le voir.

-Non, c'est un vieux manteau très chaud.

Il rit doucement mais ne dit rien. Je suis toujours face aux immeubles et puis j'entends qu'il cri mon nom dans le combiné, et peut être en vrai aussi. Il cri une seconde fois et je suis le regard des passants qui lève leurs têtes vers l'immeuble de droite.

Harry me fait coucou à sa fenêtre. Il est penché par dessus l'ouverture et je lui fait coucou en retour. Je rigole toute seule et il me sourit aussi. Alors il habite ici, près de mon banc.

Je raccroche et cours presque vers l'entrée de son immeuble. Je glisse sur une plaque de verglas juste devant la porte et je manque de tomber.