Je t'emmènerai.

chapitre 3.

Ma mère.
Ma mère totalement déboussolée, horriblement habillée.
Je ne l'avait jamais vu dans cet état.
Une mini jupe accompagnée de pleins de trous, un t-shirt transparent où je peux apercevoir sa poitrine ainsi que des minis talons aiguilles.
Cela signifie que l'homme avec elle est Tom, je ne l'avais jamais vu auparavant.
J'avale difficilement ma salive et m'empresse d'aller vers elle.

- Ma... Ma.. man ? bégayais-je.

Elle souleva avec difficulté sa tête et voilà bel et bien ma maman complètement honteuse.
Je ressent du dégoût en l'a regardant de plus près, elle empestait l'alcool.
Les souvenirs enfantins avec mon père revenaient peu à peu grâce à l'odeur.
L'envie de vomir assassina de plus en plus mes pensées.
Comment pouvait-elle, malgré tout, me regarder droit dans les yeux ?

- Yléa, je vais tout t'expliquer... me dit-elle, tête baissée.

L'audi s'en va et fait place à un silence.
Mes yeux n'arrivaient pas à quitter la femme qui m'a mise au monde devenue une traînée, une vraie traînée.
Elle a osé me mentir en me disant qu'elle ne l'était pas, en y repensant bien; l'argent ne venait pas seul.
Avant qu'elle puisse me l'expliquer, j'avais déjà tout compris.

- Je ne veux rien savoir. lui répondis-je, dégoûtée de son allure.

Je pars de nouveau.

_____ •Point de vue de James•_____

Elle part, sans aucune prononciation.
Putain, j'aurai dû tout lui expliquer.

- Quel con.

Oh non, pas lui, pas maintenant.
J'ignore son insulte et ouvre le portail, la clef dans la serrure du cadenas.

- Ne t'en vas pas voyons. rit-il.
- Lâches moi un peu.
- Et, ta récompense ?

L'argent était dans ses mains.
Je me retourne d'un coup et le regarde, quelle honte me fait-il.
J'hésite malgré tout et lui affirme;

- Je n'en veux plus, gardes là, j'arrête. J'arrête tout.

Brusquement, sa rancœur se fait entendre, la peur m'envahit une quinzième fois.

- Cesses de raconter des conneries et prend l'argent James, maintenant. crit-il.
- N'insistes pas, je refuse.

Il fonce sur moi et trois coups se présentent sur mon visage, du sang également.
Il recommence mais, cette fois-ci sur mon ventre et termine sur mon cou.
J'hurle de douleur, et de peur.
Il rit, il n'arrête pas de rire.
Je relève mon regard sur le sien, je n'aurai jamais autant de force pour l'agenouiller lui aussi alors je préfère prendre l'argent qu'il me tend et rentre chez moi, rien ne se terminera.
Mon visage en sang, mon cou bleu et mon ventre anéanti.
Je passe ma nuit à vomir, comme toute les nuits.

Yléa, pardonnes moi pour tout ça, je n'arriverai jamais à arrêter son sort. chuchotais-je, seul.

_____•Point de vue d'Yléa•_____

Je traverse des trottoirs, des passages piétons sans même savoir où je me dirige, je connais la ville par cœur, mais malheureusement pas les rues du centre commercial.
Je pleure.
Je m'effondre.
Comment croire au bonheur si tout ce que vous aimez changent négativement ?
Comment être heureux malgré ça ?
Malgré vos parents inexistants pour vous et votre phobie vous permettant de ne jamais sortir de chez vous à par sur un affreux banc !
Je me dégoûte, je me hais.
Tout ça est peut-être de ma faute.
Ça l'est car si j'aiderai ma mère à rapporter de l'argent, je serai sûrement plus utile que de rêver dans ma chambre, rêver du bonheur qui ne se décide pas à venir, à moi.
Je maîtrise mes pas et les lieux mais cette fois-ci, je ne fais plus attention et tombe dans un noir complet.
Une forêt.
Gigantesque.
Je ne savais point qu'une forêt se cachait dans la vie de Torood.
Je ne décide pas de rentrer ce soir, je me contenterai des bêtes de forêt et d'un tronc d'arbre allongé sur l'herbe mouillée.
Plutôt confortable pour un tronc.
Je visionne le ciel, les étoiles comme il y a 5h de là et pense.
Je m'endors enfin et laisse place à de magnifiques rêves, et à une unique pensée.
Une pensée douloureuse et mystérieuse,
James.