Qui est-ce ?
Je ne comprend pas.
Totalement stupéfaite, je m'allonge sur le canapé en regardant attentivement l'écriture.
Les lettres sont en majuscules, la feuille sent la clope à plein nez.
De mon entourage, le seul qui fume est mon père, mon merveilleux père.Lorsque mes parents se sont séparés, mon père s'est enfuit et n'a plus jamais remis les pieds ici. Seule, aucune nouvelle, uniquement mes textes peuvent le faire exister près de moi. Et malgré tout, je sais qu'il reviendra. Il reviendra parce qu'il m'aime et parce qu'une fille, sa fille, ne s'oublie pas. Malgré que ma mère me contre-dit sur ce sujet, je n'effacerai jamais mes pensées le concernant. Jamais.
Mes larmes coulent jusqu'à ce que j'essaie de les contrôler.
Jack' n'aurai pas remis les pieds ici pour seulement me voir, je le sais.
Voilà maintenant sept longues années que mon père m'a abandonné, m'a lâchement laissé. Peut-être qu'il le regrette, ce que j'espère. Ou bien, peut-être qu'il ne se rappelle plus de moi à cause des effets de l'alcool.
Après tout, il ne m'a jamais prononcé ce magique mot que les parents affirment lorsqu'ils se rendent compte que leurs enfants et leur seule croyance, leur seul espoir.
Vous savez, ils disent tout le temps dans les films ces deux mots qui veulent tout dire sans effort.
Ah ça me revient. «Je t'aime.» ça, cette phrase, cette espèce de citation qui touche un millier de personne lorsque c'est sincère, lorsqu'elles s'aiment réellement.
Et bien moi, je n'ai jamais eu la chance de l'entendre un jour, jamais.
Pourtant j'en rêverai. Je rêverai qu'on me prenne dans ses bras et qu'on me dise «Je t'aime Yléa.» sans se forcer. Mais tout ça n'est qu'irréel, tout ça sonne faux parce que tout ça voyez-vous, n'arrivera pas.
Parce que je ne suis même pas foutue de rester droite face à quiconque.
Je relis cette phrase et déchire la feuille, je l'a déchire de toute mes forces en hurlant.
En hurlant mon terrible abandon, en hurlant mon malheur, mes pleurs.
Je me relève de mon canapé et me dirige, cette fois déterminée dehors, sans aucune émotion.
J'ouvre ma porte quand tout à coup, la porte de ma chambre claque.
Je stoppe mes pas et reste immobile ne sachant pas vraiment quoi faire à cet instant précis.
Et puis, sans y réfléchir je cours, dévale mes escaliers afin de les monter le plus rapidement possible et parviens à rentrer dans ma chambre.
La fenêtre est ouverte et mes rideaux sont déchirés.
Il n'y a aucun doute, quelqu'un est rentré par effraction dans ma chambre.
Qui est là ? lâchais-je nerveuse.
Papa ? C'est toi ? Montres toi.
Espérons que ce soit lui et pas un misérable psychopathe.
Rien. Aucune présence dans ma chambre, c'était donc un pauvre courant d'air. Ne me dites pas que je deviens folle, ne me le dites surtout pas!
Je jeta un dernier coup d'œil et renferma la porte, déçue.
Oui, je pensais que mon père était caché et qu'il allait enfin me serrer dans ses bras, enfin me tenir en sécurité, ce n'était qu'illusion.
Une larme parcourt ma douce joue jusqu'à le haut de mes lèvres, je l'a lèche afin de l'essuyer et engouffre mon manteau, pour me calmer; rien de mieux d'écrire oui je sais mais là, je n'en avais pas envie.
Je sors de chez moi, ne prend même pas la peine de fermer à clef, ce qui me sert de mère n'avait cas être présente si la maison se fait dévalisée.
Ce soir, j'en ai marre.
Je met mes écouteurs et cours, cours de toute mes forces, parcours les ruelles afin d'aller au bureau de tabac, il est 02h43 et je sais pertinemment qu'à cette heure-ci, il est fermé mais, par contre, le vendeur lui est réveillé.
Je tape doucement le grillage et voici James se présentant devant moi, le fils de Jean, le vendeur.- James ? Qu'est-ce que tu fais là, à cette heure aussi tardive ?
- Euh, je ne sais pas... Je ne sais plus...Et seulement là, j'aperçois une larme dévalisait tout son courage, je sentais qu'il en avait besoin tout autant que moi mais, étant incapable de toucher un espace de sa peau, je préférai rester à ma place même si je mourrai d'envie de le serrer fort contre moi et de lui raconter tout ce bordel.
- James, cesse de pleurer veux-tu..
- Et qu'est-ce qui va m'en empêcher ?
Je suis foutu Yléa, je suis mort.
Je pète un câble ici, la vie ne m'est plus offerte, elle ne me l'est plus putain !Son putain me touche particulièrement, James a 16 ans et malgré qu'il soit violent envers les autres; il ne l'a jamais été avec moi. Il a sûrement dû comprendre mon désarroi, et ma grotesque timidité.
- Non, tu n'as pas le droit de dire ça. T'es quelqu'un de bien, je le sais. James, ta vie t'es particulièrement offerte et tu mérite de l'a vivre à pleine dent, tu le mérite réellement !
Et sans réfléchir, je m'approcha de lui, pour la première fois...
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Je t'emmènerai.
RomanceLorsque nous pensons que tout est terminé, lorsque nous arrêtons de nous voiler la face; tout refait surface. L'amour, l'incrédulité et la stupidité. Yléa, jeune étudiante de 15 ans était passionnée d'écriture. Elle affirmait: «Durant des jours et...