Rapport 1

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Le présent :

Quand tu te sens seule, c'est parfois quelque chose d'horrible. Tu ressens une profonde souffrance au fond de toi. Tu as besoin d'aide et de pouvoir parler à quelqu'un. Il y a deux possibilités qui s'offrent à toi : Tu vas faire un pas en avant pour aller vers quelqu'un ou alors tu vas rester dans ta solitude en t'écartant du monde. Moi, je fais partie des gens qui restent seuls ,et, qui ne parlent à personne en restant isoler. J'ai tout le temps l'impression d'être au fond d'un gouffre. Face aux gens, je garde un visage de marbre, froid et sans expression, en restant impassible à tout ce que l'on peut me dire.

Quand je me balade dans les rues, j'ai l'impression d'être inexistante et transparente. Aucun passant ne fait attention à moi, ils continuent leur bout de chemin en menant leur petite vie tranquille. Je marche à chaque fois lentement et je les observe, je perçois ce qu'ils peuvent ressentir ; de la joie, de la peine, la colère, j'observe leurs faits et gestes, leurs expressions, leur démarche et leurs vêtements. Rien qu'en pensant, à réagir ainsi, je dois ressembler à quelqu'un venu d'un autre monde ou d'un extraterrestre. Mais je me fiche de ce que l'on pense de moi. Je trouve cela divertissant d'observer chaque personne dans chaque détail.  Cela est étrange, mais je l'assume parfaitement. C'est mon quotidien de tous les jours.

Au premier abord, quand on me voit ainsi, les adultes pensent que je ne suis qu'une adolescente en pleine crise d'adolescence, qui pique des caprices à ses parents. Pour ça, je ne suis pas d'accord, mais j'ignore leurs propos. J'ai arrêté le lycée, il y a un an lorsque j'étais en seconde. Je ne supportais plus d'être entourée d'autant de monde, j'étouffais. Depuis, j'ai perdu contact avec les personnes de mon âge. Je me suis complètement isolée et me suis créée une « coquille » incassable. Je me sens désormais vide à l'intérieur de moi et sans sentiment. Je ne parle à personne, hormis ma mère et mon frère, Peter. C'est un garçon sociable, ouvert, serviable, très gentil et souriant alors que moi, je suis son opposé.

Aujourd'hui, je me suis éloignée de ma famille, nous n'échangeons seulement que quelques bribes de paroles mais jamais rien d'intéressant et de très attrayant comme discussion.

Aujourd'hui les filles de mon âge prennent soin d'elles et se prennent la tête à chaque fois pour savoir quelle tenue porter pour une certaine sortie ou une quelconque occasion. Elles de soucient sans arrêt de leur apparence. À quoi bon vous soucier autant pour si peu ? Je ne suis pas du tout comme cela, je prends toujours les premiers habits me venant à la main. Et dire que j'étais comme ces jeunes filles auparavant. Comment ai-je pu changer du jour au lendemain ? Je ne veux plus revenir en arrière, dans ce passé.

Le passé :

« Que dois-je mettre ce matin ? »

Comme tous les matins, la jeune fille se posait la même question pour savoir quoi mettre pour le lycée. Elle était du genre à faire attention à son apparence mais pas non plus au point de ne penser qu'à cela. Elle continua à fouiller dans son armoire tout en soupirant d'exaspération. Après plusieurs minutes, elle prit une robe rose perle et une paire de sandales à talons compensés. Elle s'habilla puis commença à préparer son sac de cours lorsque son frère jumeau l'interrompit en frappant à sa porte :

« -Bon aller, Salem, grouille-toi et viens manger, on va être en retard sinon ! » dit-il.

Sa sœur souffla et lui répondit d'une voix agacée :

«- J'arrive, c'est bon Peter ! Je ne suis pas au four et au moulin non plus ! »

Elle ouvrit brusquement la porte et descendit dans la cuisine tout en ignorant son jumeau au passage. Sa mère était assise en prenant son petit déjeuner sur la table en daim. La jeune fille s'installa en face de sa mère après lui avoir fait un bisou sur la joue.

L'adolescente ressemblait trait pour trait à sa mère : le même nez fin, les yeux d'un bleu clair, les lèvres très fines, la même corpulence : petite taille, mince et de petite poitrine, ce qui la complexait fortement. Seules sa flamboyante chevelure rousse longue et ondulée et ses légères taches de rousseur, sur sa frimousse, la différenciait de sa mère. Salem tenait de même, son fort caractère, sa timidité et son magnifique sourire faisant apparaître ses dents du bonheur.

La jeune fille finit de prendre son petit déjeuner, elle alla chercher son sac de cours et descendit en bas. Son frère l'attendait déjà depuis un bon quart d'heure. Il lui sourit puis ouvrit la porte d'entrée en chêne. Les jumeaux avaient le même visage à part que le jeune homme avait les yeux bruns et les cheveux de jais. Peter était très protecteur avec sa mère et sa sœur, il ne perdait jamais son sourire. Ils partirent à l'extérieur de la maison pour aller jusqu'à l'arrêt de bus.

Le soleil était déjà levé et il faisait un temps superbe. Pendant tout le chemin, le jumeau n'arrêta pas de charrier sa sœur au plus grand dam de celle-ci. Ils arrivèrent à l'arrêt, le bus arriva pile à ce moment-là.

« -Tu vois, tu es une vraie glandue ! On aurait pu arriver en retard par ta faute ! » se moqua Peter.

Salem leva les yeux vers le haut puis rétorqua en fusillant son jumeau du regard :

«- Je n'y peux rien si je ne trouve aucun vêtement « adapté » ! »

Celui-ci ria de bon cœur et s'installa au fond à côté de sa sœur. L'adolescente regarda par la fenêtre pour montrer qu'elle était « vexée ». En observant bien attentivement dehors, la jeune fille pensa qu'ils avaient beaucoup de chances d'habiter dans un quartier de Brooklyn aussi beau. Mais aussi qu'ils avaient de la chance d'habiter dans une maison bien que petite, avec un jardin bien entretenu et fleuri, et sa façade couleur crème lui donnait un certain charme.

Quand les jumeaux arrivèrent, ils sortirent du bus pour retrouver devant le lycée chacun de leurs amis. Le lycée était immense et ressemblait fortement à un campus. De nombreux adolescents y étaient scolarisés. Il était plutôt assez réputé. Salem fût accueillie par une tornade blonde qui l'enlaça brusquement et elle manqua de s'étouffer.

«- Tu peux me lâcher Havy ? Tu me fais mal ! » dit-elle avec difficulté.

La blonde lâcha sa meilleure amie et fit la moue. C'était une adolescente très mignonne, aux grands yeux verts et à la taille élancée.

«-Tu m'as tellement manqué ma louloute ! Les vacances étaient longues. » se plaignit Havy.

Salem se mit à sourire devant la moue de son amie.

«- Ne t'inquiète pas, tu m'as manqué aussi ! Bon, tu viens on doit aller en cours ! »lui dit-elle.

«- Oh non ! Nous avons maths en première heure avec monsieur Fisher » se plaignit la blonde de plus belle.

La jumelle comprenait son amie. C'était un professeur ennuyeux et elle ne le supportait pas non plus. Les deux meilleures amies allèrent côte à côte en cours avec le peu de motivation qu'elles avaient pour y aller.

























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