Being a POC (FR)

témoignage: xénophobie

Yo ici Manel !

Depuis quelques temps, le terme "racisme" n'est plus valable vu qu'on ne parle pas de race mais d'ethnie, donc un mot plus "abordable" l'a remplacé: xénophobie.

Le mot a l'air plus inoffensif mais il désigne quelque chose d'ignoble et grotesque mais qui pourtant existe encore en 2016. Le racisme, que l'on soit jaune, noir, métisse ou hispanique, on l'a déjà vécu.

Dans cet update, je vais vous faire part d'une de mes expériences personnelles car en tant que métisse j'ai déjà souffert à cause de mes origines (et je vous parle même pas de ce que j'ai subi à cause de mes cheveux, poids, taille, religion ou autre) et ça depuis mon entrée à l'école.

Je devais avoir une douzaine d'année, enfin j'étais en quatrième et si vous voulez, j'étais un peu mise à l'écart dans mon clan d'amis. On était trois à la base mais une fille m'a "volé" ma place en essayant de retourner le cerveau des deux autres qui étaient mes meilleures amies. Au début, tout allait bien avec mes deux amies mais au fil du temps, je les ai trouvé de plus en plus distante, je trouvais ça hyper étrange. Donc j'ai décidé de discuter de ça avec la plus bavarde des deux et elle m'a dit que la fille qui m'aimait pas les a "tourné" contre moi en leur racontant.. tenez vous prêt... que les arabes étaient des sauvages vicieux et manipulateurs (bruh).

Je tiens à préciser qu'à cet âge j'avais pas encore la notion de "racisme" vu que c'était quelque chose que je subissais tous les jours je ne voyais pas la gravité que ça représentait. Mais sous prétexte que j'étais arabe alors j'étais pleine de vices, que je ne savais pas me tenir et que j'étais mauvaise. Du coup j'ai pas trop eu de réaction, j'ai juste hausser les épaules et je les ai laissé tomber car je me rendais compte qu'elles aimaient plus l'autre fille que moi. Mais ensuite, j'ai appris que ces filles ne m'invitaient jamais chez elle car leurs parents n'aimaient pas les étranger et qu'ils me trouvaient "trop différente".

Je me suis plainte à la principale et tout ce qu'elle a fait a été de dire à la fille de ne plus recommencer et l'a laissé partir... bon. C'était clairement de l'injustice, je me demande bien ce que ça aurait donné si ça avait été moi qui l'aurais traité de sale blanche manipulatrice, la principale m'aurait sans doute virer moi mais bizarrement pour elle, elle n'a rien fait.

Plus j'y repense plus je me dis que pour parler comme ça à douze ans, fallait être sacrément débile et surtout, influencée par les parents. Je sais maintenant pourquoi j'étais mise à l'écart et après ça, je suis restée seule et je le suis toujours d'ailleurs mais c'est beaucoup mieux que d'être avec ce genre de personne.

J'serais ravie d'entendre vos expériences à travers ce phénomène, même si ça reste très anodin, rien ne pourra justifier ce que vous avez ressenti à ce moment, il y a des gens plus sensibles que d'autres. Si vous y tenez réellement votre Story Time sera publiée dans ce livre, envoyez nous juste un message privé.

Vous laissez pas faire face à ce genre d'intimidation.