Je monte les escaliers en courant et m'enferme dans ma chambre. Je me jette sur mon lit et me mets à pleurer, alors c'est ça qui m'attends ? J'ai réussi à tenir le coup et à rester libre et en vie pour finir comme eux ? Moi qui ne voulais que rencontrer quelqu'un de bien qui pourrait partager ma vie dans laquelle je me sens si seule, je me retrouve dans un fait accompli. Pourquoi a-t-il fallu que je le rencontre ? Et que je lui trouve du charme ?
Des coups sont donnés à ma porte, je sais que c'est lui et je n'ai pas envie de le voir. Je ne réponds pas mais pourtant la porte s'ouvre, je ne voulais pas lui donner la satisfaction de me voir pleurer.
- Je ne voulais pas que nous en arrivions là, dit-il d'une voix douce
- Je ne veux pas te parler, laisse-moi !
- Viens retournons au salon et discutons tranquillement
- Discuter de quoi ? De ce que tu vas faire de moi ? criais-je
Il s'assoit au bord du lit et me caresse les cheveux, je n'ose pas bouger, mais à quoi joue-t-il ? Mes sanglots redoublent d'intensité, il m'attire alors à lui, je ne lui porte aucun résistance, il plonge alors son regard dans le mien et avec une douceur infinie il pose ses lèvres sur les miennes, qui ne désiraient que ça. Un sourire se forme sur ses lèvres puis il me soulève et me ramène au salon. Les yeux encore pleins de larmes, je me ressers un verre d'alcool, puis un second, je suis le sur point d'en prendre un troisième lorsque pose sa main sur la mienne pour stopper mon geste.
- Cela ne sert à rien de boire ainsi, dit-il avec douceur
- Si cela sert à perdre pied avec la réalité, et une gueule de bois vaut mieux que de savoir ce qui m'attend
- Tu ne réalises pas la chance que je t'offre
- La chance ? Non mais tu plaisantes !?
- Non, être du côté des gagnants c'est quand même mieux que d'être du côté de ceux qui sont chassés
- Ça c'est ton point de vue, moi j'aime la place que j'occupe
- Ah oui ? Et qu'a-t-elle de si magnifique ?
- Je suis vivante, j'ai des sentiments, de la passion qui font battre mon cœur, j'aime la douceur du soleil sur ma peau
- Mais tu es chassée, tu vis cachée, tu vis seule à tel point que tu n'as jamais connu les bras d'un homme, tu appelles ça vivre ?
- C'est de votre faute si notre qualité de vie a été modifiée !
- Nous ne sommes pas les seuls fautifs que je sache, les humains ont leur part de responsabilité, trop fier pour partager la Terre ils ont déclenchés une guerre, nous étions plus nombreux et nous avons gagnée et les avons réduits à l'état de l'esclavage ou nourriture
- Et tu en es fier ! Mais moi, même avec ma vie je peux toujours rencontrer quelqu'un, je pensais l'avoir fait quand je suis tombé sur toi
- Et moi j'en suis ravi, j'ai été subjugué par ta beauté, dit-il ne me prenant la main
Il la porte à ses lèvres sans me quitter du regard, je suis troublée, j'ai du mal à me l'avouer mais j'ai envie de goûter encore à ses lèvres, elles sont si douces. Je ferme les yeux et me remets à pleurer, je suis perdue, je ne sais plus où j'en suis. Il m'attire à lui et j'enfouis mon visage au creux de son cou, il soulève mon menton et m'embrasse avec gourmandise, me mordillant légèrement la lèvre inférieur, mon cœur s'emballe et j'ai un nœud à l'estomac, mais je continue de répondre à son baiser. Il rompt le contact et s'éloigne de moi les yeux brillant, je le trouve magnifique.
- Il vaut mieux que nous arrêtons là, ton cœur bat trop vite pour moi
- Oh ! Désolée dis-je en me mordant les lèvres
- Et ne fais pas ça avec tes lèvres où je vais perdre le contrôle
- Suis-je en danger ?
- Non pas à ce point-là mais tout à coup j'ai très faim
- Et que vas-tu faire ?
- Je vais sortir un peu, mais je serais vite de retour
- Je préfère de rien savoir, je vais prendre une douche pendant ce temps
- Retrouvons nous ici, dit-il en disparaissant à une vitesse fulgurante
Je monte à l'étage et m'enferme dans la salle de bain où je prends une douche, je me savonne puis laisse couler l'eau sur mon corps. Je n'arrive pas à comprendre l'attraction qu'il a sur moi, j'aime ses lèvres et j'aime sa proximité pourtant je n'aime pas ce qu'il est ni ce qu'il attend de moi. Un sacré dilemme. J'arrête l'eau et me sèche quand je m'aperçois que j'ai oublié de prendre ma nuisette et mon peignoir. Je m'enroule dans ma serviette et discrètement je vais dans ma chambre.
Quelle surprise ! Il est assis sur mon lit tout à fait naturellement. Je suis intimidée car je ne peux hélas pas mettre ma nuisette comme j'avais prévu de le faire, il me la tend avec un sourire aux lèvres et me faisant rougir. Je l'attrape et retourne dans la salle de bain afin de l'enfiler puis je le rejoins dans ma chambre. Ces yeux sont lumineux, cela me déstabilise. Afin de mettre un peu de distance entre nous, je mets mon peignoir pour calmer les ardeurs.
- J'ai besoin de boire quelque chose, descendons
- Je te suis ma belle Ileana
Cela me dérange quand il m'appelle ainsi, je ne saurais dire pourquoi. Je m'installe dans le canapé et il vient s'assoir près de moi. Il nous sert à boire, et me tend mon verre.
- Je peux te poser une question ? lui demandais-je curieuse
- Oui je n'ai rien à cacher, du moins je crois
- Tu m'as dit avoir trente-deux ans est-ce l'âge que tu avais quand tu es devenu vampire ?
- Oui c'est exactement ça, j'ai éternellement trente-deux ans
- Et réellement tu as combien ?
- Six cent vingt-sept ans
- Ah ouais quand même, dis-je surprise
- A moi de poser une question, combien d'homme as-tu vu et approcher dans ta vie ?
- Approcher comment ?
- Très près, intimement quoi
- Oh ! Alors vu... pas mal mais intimement... euh aucun
- Pourquoi ? C'est un choix de ta part ?
- Non je n'ai pas eu l'occasion c'est tout, et je suis quelque peu distante avec les gens
- Pourquoi ? Tu m'intrigues
- J'ai du mal à faire confiance, et quand je me suis décidé à me lâcher devine sur qui je suis tombée ?
- Sur moi ! Je trouve que j'ai de la chance finalement, dit-il avec un grand sourire
- Je commence à être fatiguée, je vais aller me coucher
- Me laisses-tu m'allonger près de toi ?
- Je croyais que vous ne dormiez pas !
- En effet, je veux juste rester près de toi
- Je ne sais pas, dis-je hésitante
- Tu n'as rien à craindre, tu peux me faire confiance, ni je te touche, ni je te mords
- Ce n'est pas évident, j'ai envie de te faire confiance, ne me trahis pas !
- Promis ma belle Ileana
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Court toujours...
VampirCela fait 127 ans maintenant que je ne fais plus parti de la race des humains, je suis un vampire. J'ai toujours su garder mes arrières sauf que j'ai un point faible et celui-ci a été exploité, je m'étais fait un point d'honneur de rester moi-même j...