Abys

Chapitre 8 : "Leiga"

La boutique est un simple café, à l'enseigne plutôt sombre et peu aguicheuse, comme si son propriétaire ne souhaitait pas la présence de personnes étrangères à son entourage. Mon ami, énigmatique, me dit :

- Allez ! Entre donc ...

- Ça a l'air ... Très accueillant. «Au chat noir». Ma foi, pourquoi pas ?

J'ouvre la porte, et tombe sur une petite salle d'une demi-dizaine de tables. Le barman, un homme dans la trentaine au teint mâte, nous voyant entrer, s'adresse à Vlad :

- Vlad ! Viens t'assoir ! Mais qui est avec toi ?

- Tu te présentes ? Me dit mon camarade aux cheveux blancs.

- Je m'appelle Abys. Je suis un nouvel ami de Vlad.

À la mention de mon nom, le barman change d'attitude. Il prend un air grave, foudroie le nouvel arrivant du regard, et s'adresse alors à toute la salle :

- Vous tous ! Je suis désolé, mais je dois fermer ! Veuillez régler vos consommations, et partir !

Puis à nous, d'une voix plus légère et chuchotée :

- Je suis à vous dans deux minutes.

- Ça marche !

Une fois les clients partis, l'accueillant nous fais signe de nous assoir à une table avec lui. Nous nous approchons, nous asseyons et l'homme se met à parler.

- Comme tu es nouveau ici, je vais me présenter pour toi, Abys. Je suis un vieil ami de ton père, un de ces premiers disciples, et mon nom est Leiga.

- Qu'est-ce qui me dit que je peux vous faire confiance ?

- Eh bien... Je suis un ancien disciple de ton père.

- Schatt avait l'air d'en être un lui aussi, et cela ne l'a pas empêché de tuer mon père avec une grande joie.

- Dans ce cas-là je peux te dire que je suis le maître de Vlad, maître qu'il a d'ailleurs dépassé depuis longtemps.

- Cela me convient déjà mieux.

- Venons-en aux faits. Tu veux bien l'entraîner avec moi ? Nous coupe soudainement Vlad, qui était resté muet jusqu'ici.

- Je n'y vois pas de problèmes. Et toi Abys, tu voudrais apprendre à contrôler ton Némésis avec nous deux ?

- Oui. Il me faut du pouvoir, et je peux en acquérir de cette façon, donc ça me va.

- Si nous sommes tous d'accord, tant mieux ! Nous repasserons après les cours, tous les jours. Si ça vous va à tous les deux.

- Pour moi c'est bon. Dit Leiga.

- Pour moi aussi, mais juste une question pour toi, barman.

- Quoi donc ?

- Ta classe.

- Krieger. Ancien treizième Schwert, jusqu'à ce que ton camarade prenne ma place.

- Comme ça je saurais ce qui m'entraîne !

- Sur ce, à demain Leiga. Dit Vlad en m'attirant vers la sortie.

Une fois dehors, je demande à Vlad :

- Il était réputé pour quoi ? Car s'il était treizième, il devait quand même être sacrément fort, non ?

- Tu as eu devant toi Leiga, le bouclier du monde, premier des Krieger, à mon ordre, mon maître, ancien Schwert numéro 13 et éternel héros du Welt.

- Pourquoi l'appelait-on ainsi ?

- Tout simplement car il était le seul de tout le Welt à se battre avec un bouclier et l'utiliser en tant qu'unique arme. Et s'il est monté Schwert, c'est juste en défendant seul l'entrée du royaume contre une armée, et d'avoir réussi cet exploit.

- Impressionnant ! Dire que je vais avoir deux Schwert en maîtres...

- Tu as de sacrées capacités latentes en tout cas ça c'est sûr...

- Et une dernière question : Qu'est-ce que le Welt ?

- Le royaume des Mensch, ceux capables de dévélopper un Némésis, une cité souterraine en guerre éternelle contre l'Himmel, la cité des Sterns. Ton futur maître a été le meilleur gardien du Welt depuis la nuit des temps.

- Tu dis une cité souterraine ? Où est-elle située ?

- Tu finiras tôt ou tard par l'apprendre, donc prends ton mal en patience. Mais en attendant, c'est là que nous nous séparons !

Sur ces mots, il se dirige vers son appartement, une simple résidence comme une autre, me laissant seul avec trop de questions en tête pour pouvoir dormir convenablement. Je me dirige donc vers mon «chez moi», trop concentré sur tout ce que j'avais appris pour être attentif. Et après m'être heurté à une petite dizaine de lampadaires, j'étais arrivé à destination.