Chapitre 10 : "Premier entraînement"

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Nous marchons tranquillement, en direction du bar «au chat noir». Je cogite en me demandant ce que j'allais subir comme initiation. Vlad m'arrête dans mes pensées en me disant :

- On est arrivés.

- Eh bien. Allons-y !

A peine ai-je ouvert la porte que Vlad me gratifie d'un grand coup dans le dos, me faisant basculer dans la salle plongée dans l'obscurité. Et je me fais enchaîner par un autre coup, très violent, qui m'arrive de face, me faisant retourner sur mon ami, qui me refait la même. Et ça continue comme ça. Je sers de balle à deux personnes qui me frappent continuellement en changeant d'angle, durant au moins dix minutes. Et il se passe alors la même chose qu'hier. Je me relève, ne sachant pas d'où je tirais la force de le faire, et alors que mes assaillants se préparaient tous deux à me charger, je ferme les yeux, rejoins mes paumes de main et prononce doucement, mais d'un ton autoritaire :

- Stop.

Ils s'arrêtent tous les deux soudainement, très surpris, et bloqués dans un mouvement d'attaque qu'ils ne peuvent pas terminer. Ils ont l'air tétanisés de peur, comme des bêtes à la découverte d'un feu. Et dans la situation actuelle, le feu, c'est moi. Il restent comme ça environ dix secondes, puis se relâchent, et s'écroulent par terre. L'autre agresseur dont je n'avais pas pu voir le visage se relève, pose son arme. C'était un grand bouclier de forme ovale, fait de bois. Je dis :

- Leïga.

- Et oui ! Nous nous attendions à une réaction puissante, mais de là à nous arrêter tous deux en plein assaut, ça je ne l'aurais pas cru ! Me répond l'interpelé.

- En effet. Me dit mon camarade en se relevant. Tu as développé une telle quantité d'énergie et de pulsion meurtrière que notre instinct a pris le dessus ! Ce qui nous a obligés à nous stopper en pleine action.

- Tant que ça ? Je n'y aurais jamais cru !

- Et pourtant si ! Ton Némésis est un des plus puissants que j'ai été donné d'apercevoir, et je pense que nous n'avons pas encore tout vu ! Me dit le barman.

- Cependant dès que je l'utilise, mes forces sont annihilés, et je ne peux pas m'en servir volontairement.

- C'est normal. Tu ne t'es juste pas encore entraîné à le contrôler. Et c'est ça que nous allons faire. M'explique Vlad.

Ils me dirigent vers l'arrière-salle, parfaitement aménagée pour subir des ravages. Une fois les escaliers passés, l'on découvre un énorme espace, désertique, avec des parois de pierre fièrement dressées qui délimitent l'espace, quelque rochers, un terrain caillouteux, et un ciel peint sur le plafond.

- C'est là que tu t'entraîneras durant deux semaines, pour que tu puisses contrôler et perfectionner ton Némésis. Le but à la fin, c'est que tu arrives à t'en servir correctement, à tout moment. Continue-t-il.

- Tu dis que j'en ai pour deux semaines. Comment peux-tu être si sûr de cela ? Je le coupe.

- Parce que j'ai mis ce temps-là à développer le mien. Et que si tu veux être digne d'être mon disciple va falloir faire ça au moins dans le même laps de temps que moi.

- Alors commençons tout de suite ! Plus vite cela sera fait et plus vite je pourrai aller venger mon père.

- Excuse-moi de te couper en plein élan, gamin. Mais en disant ça, tu sous-entends que tu veux tuer Schatt à la faux, le troisième Schwert ? Me questionne Leïga

- Je ne tenais pas à le sous-entendre. Je pensais l'avoir dit clairement.

- Tu comprends maintenant pourquoi je l'adore ce gars, hein Leïga ?

- C'est sûr que de l'ambition, ça, il en a. Mais si tu veux abattre ce gars-là, tu dois commencer par nous surpasser nous deux, et actuellement c'est plutôt mal fichu pour toi.

- Et bien qu'on y aille tout de suite ! Je veux pouvoir maîtriser ce Némésis.

- Si tu es pressé à ce point... Je ne peux rien y faire. Leïga, ça ne te dérange pas si je m'amuse en premier ?

- Fais comme tu veux «deux visages».

- Tu es vraiment le seul à m'appeler comme ça. Personne ne le fait dans tout le Welt. Vlad se retourne, me regarde, et continue. A nous deux maintenant. Tu es prêt ?

- Dès qu'il finit sa phrase, il se redresse, paré au combat. Leïga lui s'éloigne, et prend sa place de spectateur. Je me prépare, fais face à mon futur adversaire. Je sors mon couteau avec lequel je joue habituellement de ma poche, et attend le départ. «Deux visages» claque alors des doigts et hurle :

- AKERN !

- J'arrive ! Lui répond alors une voix

J'aperçois soudainement une silhouette en haut des rochers, qui saute. Puis il atterrit devant mon camarade, créant ainsi une puissante onde de choc. Une fois la poussière dégagée, je distingue enfin le visage du nouveau venu. C'est un adulte, un peu plus petit que moi, l'air sûr de lui, avec une chevelure rousse coiffée en brosse, et des traits marqués. Je remarquesur sa nuque un tatouage représentant un masque scindé en deux, un côté triste et un heureux. Voyant que je regarde son tatouage, il m'explique.

- Ceci, gamin, est un tatouage d'attribution. Quand tu passes Krieger, tu choisis un «maître». Et l'on te fera passer une cérémonie très douloureuse ayant pour but d'éveiller tes pouvoirs. Lors de cette cérémonie, l'on te frappe un endroit jusqu'à ce que ta chair soit à vif. Ensuite, l'on dépose du charbon pour former le symbole du maître choisi, et pour terminer, l'on cryogénise le tout pour le solidifier. L'insupportable douleur te fait obtenir un Némésis, et tu es enfin prêt à servir celui que tu as choisi. Voilà d'où vient ce tatouage. Si l'on peut l'appeler comme ça. Maintenant que tu sais ça, tu peux te battre ?

- Je pensais avoir à me battre contre ton maître.

- Tu croyais sérieusement que j'allais laisser quelqu'un se battre avec lui juste devant mes yeux ?

- Sur ce... Nous coupe alors Vlad, qui s'éloigna d'un bond.

Une fois aux côtés de son ancien maître, il lève le bras, et juste avant de l'abaisser, il prononce :

- Commencez !

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