Abys

Chapitre 9 : "Licty"

Dès que j'ouvre la porte, une adolescente aux longs cheveux châtains me tombe dessus. Comme si les lampadaires n'avaient pas suffi, il fallait aussi les humains...

- Abys ! Je m'inquiétais tellement...

- Licty... J'ai 10 minutes de retard, c'est tout.

- Mais ça fait 10 minutes que je compte les secondes en me morfondant, en t'attendant, pleine d'angoisse qu'il te soit arrivé quelque chose !

- Je t'ai déjà dit que ça n'était la peine de t'inquiéter qu'à partir d'une demi-heure.

- Mais ! Mais ! Mais... Je ne faisais rien que de m'inquiéter pour toi ...

- Je sais, j'ai l'habitude, et je ferai plus attention désormais. Et si nous allions plutôt manger ?

- D'accord ! Ça doit être froid mais tant pis !

- Après un repas des plus originaux (Ma sœur ayant pour manie de préparer des plats peu réputés, peu ragoûtants, et tout aussi peu bons), elle me demande :

-  Alors ? Comment s'est passée ta journée ?

- Ce matin, Cleïa m'a obligé à courir avec elle sur le dos, j'ai vu que l'on était pas dans la même classe, et me suis fait un nouvel ami assez... Particulier. Je te le présenterai demain si tu veux. Je lui réponds en souriant.

- Eh bien c'est passionnant ! Moi je n'ai pas fait grand chose, comme tu t'en doutes... J'ai fait des papiers, tout ce dont je suis capable.

- Cette journée m'a bien fatigué ! Ça te dérange si je vais me coucher maintenant ?

- Non vas-y.

- À demain !

Dans mon lit, avant de m'endormir, je me questionne. Malgré tout ce qu'elle a traversé, Licty arrive encore à rester souriante aujourd'hui. Je ris en me disant que ce n'est plus la petite fille qui a assisté au massacre de ses parents, mais qu'elle est une adolescente presque comme les autres, si l'on évite le fait de sa maladie qui l'oblige à ne pas bouger de son lieu de vie, et le fait qu'elle ne sait pas encore tout sur les incroyables pouvoirs de sa famille. Si l'on exclut ces deux faits, elle devient une fille lambda, d'un mètre soixante, aux longs cheveux châtains et souriante. Elle n'a pas eu de chance, non vraiment pas.

Je m'endors alors paisiblement sur ces pensées.

- ABYS ! C'est le matin ! Lève-toi ! J'entends hurler Licty.

Quel plaisir de se faire réveiller par la douce voix enchanteresse de sa sœur ! Franchement, j'ai beau avoir le même réveil depuis des années, je ne m'en lasse pas. Et puis la sensation obtenue par ce réveil est incroyable. Une sorte de mélange d'incompréhension, de colère, de béatitude et de haine. Vraiment incomparable. Malgré la surprise, je parviens à sortir de mon lit, m'habiller, et aller manger cette délicieuse cuisine que m'a gentiment préparée mon réveil-matin. Après un au revoir rapide, je sors et me dirige vers le lycée.

- HOY ! ABYS ! Abys ! Attends-moi ! Crie une voix derrière moi.

Je marmonne dans ma tête :

«non, ça ne va pas recommencer à crier dès le matin, elle ne va pas me faire courir, je vais aller tranquillement au lycée et ignorer cette douce petite voix qui tend une perche à ma curiosité...»

- Tu aurais pu m'attendre quand même !

- C'est bon Cleïa, tu m'as rattrapé, arrêtons-nous là s'il-te plaît, j'ai eu un réveil affreux et je suis très fatigué. Je lui réponds, énervé par tous ces hurlements matinaux.

- Tant que ça ? Excuse-moi alors... me dit-elle, d'un air désolé.

- Et oui... Licty a une façon bien à elle de réveiller les gens, et c'est assez désagréable.

- Je te comprends. Moi, si je n'ai pas mes 12 heures de sommeil quotidiennes je ne tiens pas.

- ABYS ! ATTENDS-MOI ! J'entends à nouveau dans mon dos.

Je me retourne, et hurle alors, enragé :

- MAIS QU'EST-CE QUE VOUS AVEZ TOUS A CRIER DES LE MATIN !

- Fait gaffe Abys !

Et je me heurte à mon camarade qui était en train de courir.

- Vlad. Tu es sérieux là ? Je lui demande.

- Eh bien oui.

- Bon, et si nous allions en cours, au lieu de rester là à ne rien faire ? Nous demande Cleïa.

- Si tu y tiens tant... nous répondons en chœur.

Nous allons donc dans la direction du lycée, et le temps n'arrangeait rien à mon humeur. Une fois arrivés, Cleïa nous dit au revoir et nous repartons pour notre classe. Nous passons une matinée incomparable, remplie de cours tous plus inintéressants les uns que les autres. Nous retrouvons notre amie pour manger, et repartons pour une après-midi à la hauteur de la matinée. Une fois les cours terminés, nous allons enfin dans la direction que j'attendais depuis mon réveil. Nous nous dirigeons vers mon premier entraînement.