Chapitre 13 : « Le nouveau dont tout le Welt parle, partie I»

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A la mention de ce dernier mot, je me demande qui est vraiment cette fille en face de moi, nue aux trois quarts, et sortant d'une déferlante de Némésis. Est-ce une soeur ou je ne sais membre de ma famille ?

Une simple phrase interrompt mes questionnements.

- Au cas où tu te demanderais, on a aucun lien de parenté. Et je n'ai pas que ça à faire que de t'expliquer l'origine de mon nom, il me semble que tu viens de m'attaquer, donc dans les rêgles de l'art, je me dois de te rendre la pareille.

Et comme pour ponctuer sa phrase, elle se jette sur moi poing en avant avec une rage impressionnante. Surpris par cette action inattendue, je ne parviens pas à bouger et prépare donc à encaisser autant que je le puisse. Mais j'ai beau attendre, yeux et poings fermés dans une posture de défense, rien ne vient. J'ouvre les yeux, et vois Vlad devant moi, en train de se battre violemment avec celle qui semble s'appeler Lardya, et à jeu égal ! Le 12 contre le 13, allant très vite, enchaînant coup sur coup, Vlad sur la défensive sortant des armes de je ne sais où toutes les dix secondes, et elle, qui attaquait toujours de façon plus offensive, ayant l'air de savoir ce qu'allait faire Vlad avant même que celui-ci n'y pense. C'est un combat comme je n'en ai jamais vu. Des réactions s'enchaînant à une vitesse impossible à considérer comme humaine. Je reste bouche bée, incapable de bouger devant un tel spectacle, et ne sachant pas trop où pouvait être ma place dans un tel affrontement. Et celui-ci reste serré. Malgré une domination légère du combat par son adversaire, Vlad ne s'en sort pas mal. Toujours offensif lui aussi, alternant différents types d'armes blanches sorties de nulle part, actuellement en train de l'attaquer avec deux faucilles, alors qu'elle contre tout par de simples manchettes au poignet, repoussant tout le bras, créant une ouverture utilisée directement après pour une offensive. Soudainement, mon camarade la repousse et s'éloigne. Il change ses faucilles pour une seule lame de taille moyenne, environ une trentaine de centimètres d'acier, dont j'ignore tout autant la provenance, et repart. Ça recommence. Coup double de Vlad, à un autre endroit d'une manière différente, mais paré de la même façon par Lardya. Et la contre-attaque, qui cette fois change, se constitue d'un simple lancer de couteau en direction de la tête de mon ami aux cheveux blancs. Mû par un instinct ou ce qui semblait y ressembler, il l'esquive à l'extrême limite. Mais ce n'était pas lui que ce grand sourire vise. Et je ne le comprends que lorsqu'une lame me taillade le visage en laissant sur ma joue une trace écarlate douloureuse faisant perler mon sang jusqu'à mes lèvres. Et je comprends que j'ai réussi à me tromper deux fois de suite quand j'entends derrière moi un cri taillader le silence plus efficacement que la lame sur ma joue.

- AAAH !

Je me retourne, aussi vite que je le puisse. Le combat entre les deux s'interrompt également, Vlad s'est comme moi retourné, et Lardya regarde nos visages déformés par la crainte, la surprise, l'inquiétude.

Cleïa, qui devait passer par là dans la simple idée de voir si tout allait bien, tombe soudainement, la lame plantée juste en dessous de l'amygdale gauche. Je cours pour la rattraper, et une fois près d'elle, une voix fait doucement : « Deux pour un lancer. Pas mal. »

Je regarde celle qui vient de prononcer cette phrase. Vlad essaye de faire de même, mais n'en a pas le temps. Il tombe à son tour, après un violent coup derrière la tête.

- Je ne vois plus de gêneurs, maintenant que ton ami est dans les vapes. On va pouvoir s'amuser vraiment tous les deux.

- C'est ça que tu voulais depuis le départ ? Mais t'étais obligée de lui faire ça à elle ? Et pourquoi tu fais ça ?

- Pas tout à la fois s'il te plait. Déjà, oui, je voulais ça dès que je suis arrivée ce matin. Ensuite, encore oui, j'étais obligée, mais je doute qu'elle en soit morte, je sais encore viser. Et enfin, une personne, même si c'est un Schwert, n'a-t-elle donc pas le droit d'assouvir sa curiosité quant au nouveau dont tout le Welt parle ? Et n'a-t-elle pas non plus le droit de vérifier si la fierté de son nom n'est pas bafouée ? Maintenant que tu as les réponses à tes questions, lève-toi et bats-toi, que je puisse vérifier si cet honneur n'est pas simplement souillé dans la boue par un simple adolescent incapable de protéger ses amis.

J'allonge Cleïa sur le sol, me lève et lui réponds droit dans les yeux :

- Si c'est ça que tu veux...

Je sors mon couteau de ma poche arrière, dévoilant une jolie lame d'acier noirci d'une vingtaine de centimètres. Nous nous faisons face, l'un comme l'autre attendant que ce soit l'adversaire qui sonne le début de l'affrontement. J'y vais finalement, ignorant toute subtilité, fonçant corps en avant et bras en retrait. Elle se décale légèrement, juste assez pour éviter la pointe faite avec l'élan de mon bras et la lame au bout. Offensive déjouée, je reçois (j'ai vraiment l'impression de ne faire que ça depuis quelques jours)... Coup de genou dans la tête – un craquement accompagne le geste, nez cassé – et, prenant mon corps par la nuque, me gratifie d'un splendide coup de pied dans le ventre dont je crains les conséquences. Le visage en sang avec une ou deux côtes fêlées, je tente de me relever de mon point de chute mais je n'en ai pas le temps. Une pointe de pied vient se loger derrière ma joue gauche et me voilà une fois de plus par terre, à bouffer le carrelage tacheté de mon sang.

- C'est vraiment tout ce que t'as ? Et il est où ton Némésis ?

- Dans ton cul, connasse. Répond sur un ton sec une voix derrière elle.

- Vlad ! Je crie alors malgré mon état, surpris de voir mon ami sur pied.

Lardya se retourne, et la première chose qu'il lui soit donné d'apercevoir est une main la repoussant violemment vers le mur à sa droite.

- Content de voir que t'es pas mort, camarade, mais je prends le relais. Et il me frappe suffisamment fort pour que je m'évanouisse.

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Bah voilà j'ai réussi à faire vite ! A plus ^^

AbysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant