Chapitre 3

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Trois jours.
Trois putains de jours déjà.
Pourquoi n'ouvrait-elle pas les yeux ? Pourquoi ne montrait-elle pas le plus petit signe de vie ?
Freyja est encore allongée sur son lit, les membres délicats tendus. Sa peau pâle est devenue un peu grisonnante et ses traits semblent se tirer. Faolàn, assis au bord de l'étang au fond du jardin, grogne. Le désespoir du début laisse peu à peu sa place à la colère.

Ça l'arrange bien: c'est plus facile. C'est plus facile de gérer la rage qui le consume qu'une douleur sans fin au coeur. La colère est une sensation qu'il connaît bien. Du coin de l'oeil, il voit Vila s'approcher et il grimace. Depuis... L'accident de Freyja, la jeune femme le suit constamment, un sourire malicieux sur les lèvres.
"Comment va la gamine ? Toujours en vie ?", susurre-t-elle en s'installant à ses côtés. Faolàn détourne les yeux.
"Toujours en vie.", dit-il durement. Vila rit, la voix légère.
"Quelle endurance !", s'exclame-t-elle, "Cette gamine m'impressionne - je ne sais pas si je dois avoir pitié ou applaudir pour tout ce qu'elle a survécu!"
"Applaudis, Vila, applaudis, parce que toi, tu n'aurais eu aucune chance à sa place."

Le rire de la jeune femme s'étouffe dans sa gorge et elle se tourne vers son voisin, les traits tirés.
"Pourquoi tant de méchanceté, mon petit guerrier chéri ? Tu m'as pourtant dit ne rien ressentir pour elle et m'aimer moi, il y a quelques jours ?" Elle lève un doigt et commence à lui caresser la cuisse. Faolàn jette la tête en arrière et rit durement.
"Oh crois-moi, je sais parfaitement ce que j'ai fait et ce que j'ai dit! Et tu peux me faire confiance : je n'en suis pas fier. Je n'ai aucune idée comment j'ai pu affirmer t'aimer toi, toi !"

Le doigt de Vila se fige. Son visage se déforme en une grimace cruelle.
"Moi? Tu veux que je te rappelle ce que j'ai fait pour toi, moi? Tu serais mort sans moi, tu aurais crevé comme un chien, dans le froid et la boue sans moi!", s'exclame-t-elle violemment. Faolàn rit à nouveau et secoue la tête.
"C'est comme ça que tu me voyais? Un pauvre chien? ", dit-il ironiquement, "Tu te trompes si tu penses pouvoir utiliser le passé contre moi encore longtemps. Je te dois beaucoup, je le sais. Mais je ne te dois pas tout.", grogne-t-il. Vila serre les dents.
"Tu devrais faire attention, Faolàn, très attention. Tu ferais mieux de bien choisir tes ennemis parce que je ne suis pas sûr que tu est près à en payer les conséquences.", siffle-t-elle. Faolàn lui jette un regard froid.
"C'est une menace ?", il hausse un sourcil, désabusé. Si Vila croit l'impressionner avec ses mots, elle se trompe. La jeune femme sent une larme salées de son oeil et serre les poings.
"Oh que oui, Faolàn. C'est une menace - mais la vengeance et un plat qui se mange froid et qui ne touche pas toujours qui on croit. Alors ouvre bien tes yeux et tes oreilles, louveteau, ou tu pourrais le regretter.", crache-t-elle et se lève lentement. Elle se retourne et rentre.

Faolàn fixe son dos quelques instants et laisse les mots de la jeune femme faire effet dans sa tête. "...qui ne touche pas toujours qui on croit". Parlait-elle de Freyja ? Qu'avait-elle en tête ? Il grogne et se met à fixer l'eau de l'étang.

Il allait devoir rester sur ses gardes, paraît-il.

~***~

Le coeur battant la chamade, Vila entre dans la maison. Kild n'est pas là - il doit être en train de travailler. Elle sourit machiavéliquement. Elle et Freyja sont seules à l'intérieur.

À pas feutrés, elle entre dans la petite pièce où est allongée la jeune fille inconsciente. Elle la fixe un instant de ses yeux morts puis pousse un bruit dédaigneux.
"Comment peut-il aimer un être aussi pathétique que toi?", siffle-t-elle et s'assoit à côté de Freyja. Elle soulève sa main sans vie et la laisse retomber, elle lui tape la joue, lui dénude les jambes et rit, rit, comme une enfant de cinq ans faisant une blague à un camarade endormi.
"Oh, mais quelle jolie poupée! Si inutile... Si faible... Si morte... "

Vila rit un peu plus fort. Brusquement, elle sursaute. Les yeux de Freyja papillonnent. Vila entend ses mains bouger sur la fourrure et devient nerveuse. Non! Elle ne peut pas se réveiller ! Freyja ouvre les yeux. Elle fait un bond en avant, inspire profondément l'air comme une noyée revenant à la surface. Vila est comme figée. Les yeux exorbités, elle tente de deviner ce que fait la blessée en face d'elle. Celle-ci tourne les yeux de gauche à droite, tentant de comprendre ce qui lui arrive... Vite, une idée, une idée ! Vila réfléchit frénétiquement.

Il n'y a toujours personne dans la maison. Elle a quelques minutes pour agir avant que quelqu'un n'entre et la voit. Personne, personne ne devait savoir que Freyja s'était réveillée. Vila fait un tour sur elle-même, court à la cuisine. Elle a la respiration haletante lorsqu'elle hésite. Devait-elle assommer Freyja ? La tuer véritablement? Elle farfouille dans ses pots et ses ustensiles lorsque ses doigts sentent soudainement un tout petits récipients en verre. Vila sourit victorieusement.

Le pot contient des herbes qui une fois ingurgités laissent sembler la personne morte pour quelques heures. Vila a sa solution: elle n'allait pas tuer Freyja mais la laisser apparaître morte. Elle sort de la cuisine, tenant fermement le petit récipient.


Bonjour, bonsoir les amis ! Ne désespérez pas devant cette histoire - même si de temps en temps, même moi j'ai envie de taper ma tête contre un mur ("Mais pourquoi c'est si compliqué ?")

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Bonjour, bonsoir les amis !
Ne désespérez pas devant cette histoire - même si de temps en temps, même moi j'ai envie de taper ma tête contre un mur ("Mais pourquoi c'est si compliqué ?").

Mais bon

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Mais bon. Dites-vous :
" Il faut bien que je supporte deux ou trois chenilles si je veux connaître les papillons" (Le petit Prince ou un des plus beaux romans du monde ⭐)

Bref de bref.
La bise ❤
Blondouille.

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