Chapitre 9

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La pièce dans laquelle se trouvaient les adolescents était très calme. Normal, ils se trouvaient à l'infirmerie. Elle était composée d'une dizaine de lits, chacun séparés par de grands rideaux blancs. Au fond de la pièce, se trouvaient de grandes armoires remplies de médicaments. Il y avait quelques fenêtres entres les lits, mais seules quelques-unes avaient les volets ouverts. A vrai dire, les médecins ne s'attendaient pas à avoir autant de patients d'un coup, et si rapidement.
Les adolescents étaient tous assis sur des chaises ou sur les lits alentours. Vincenzo était couché dans un lit et dormait. Sa respiration avait repris un rythme normal depuis quelques minutes. Léa était assise sur une chaise à côté du lit et tenait la main du garçon dans les siennes. Personne ne parlait, mais de multiples pensées tourbillonnaient dans leurs têtes.

Alexandre était resté avec eux un moment pour leur donner des explications.
-Cet homme s'appelle Ralak. Il travaille avec Rankeild. Nous ignorons comment l'information lui est parvenue, mais il était au courant de votre retour sur Eria. Il a réussi à prendre l'apparence de notre cher professeur Ragot pour infiltrer le palais avec pour objectif de vous tuer.
-Donc ça veut dire qu'il y a des imposteurs dans le personnel du palais ? Demanda Manon.
Alexandre hocha la tête.
-Il se peut bien que oui.
Les adolescents en restèrent stupéfaits. Cela voulait dire qu'ils n'étaient à l'abri nulle part ! Voyant leurs airs angoissés, Alexandre tenta de les rassurer.
-Ne vous inquiétez pas, nous allons interroger chaque personne travaillant au château puis nous démasqueront le traitre.
Les adolescents acquiescèrent d'un hochement de tête.
Alexandre se leva. Avant de s'en aller, il donna une dernière information aux magiciens.
- Nous avons appris que Rankeild eu un fils il y a quelques années. Nous ne connaissons pas encore son identité. Je vous demande simplement de faire attention. Un fils est parfois prêt à tout pour recevoir l'admiration de son père.
-Comment un monstre pareil a pu fonder une famille ? Demanda Chloé.
- Peut-être qu'il n'a pas toujours été un démon, répondit Rémi. Vous vous souvenez, dans la vidéo, la dame expliquait que Rankeild est un ancien exilé du royaume. Cela veut dire qu'il avait surement une famille avant de devenir un mage noir.
Les adolescents sourirent. L'hypothèse du magicien de lave n'était pas idiote.
- Si on trouve le fameux fils, commença Léa, qu'on l'emprisonne ou je ne sais quoi de pas trop affreux, vous croyez que Rankeild arrêtera son massacre ? Peut-être qu'il tient énormément à son fils ?
Les adolescents se tournèrent vers Alexandre. Celui-ci se mit à réfléchir.
-Pourquoi pas... ce n'est qu'une hypothèse mais si Rankeild à un peu de cœur, peut-être qu'il cèdera sous la menace.
Les adolescents sourirent. Il ne faut pas trainer et partir à la recherche du fils mystérieux tout de suite ! Alexandre les ramena dans la réalité.
-Supposons que Rankeild a vraiment un fils et qu'il y tient beaucoup, je ne vous cache pas que ce magicien a déjà tué plus d'une vingtaine d'enfants !
Les adolescents soupirèrent. Il avait raison. Fils ou pas fils. Cœur ou pas de cœur, Rankeild est un assassin, tout comme Ralak et le mystérieux fils. Les contes pour enfants sont terminés, les adolescents doivent voir la vérité en face. Alexandre compris au regard déterminé des adolescents qu'ils commençaient à comprendre ce qui les attendait. Il sourit puis fit demi-tour et sortit. Avant qu'il ne quitte définitivement la pièce, Paul l'interpella.
-Papa ! Quand tout le monde sera remis sur pied et en pleine forme. On pourra commencer l'entrainement ?
-Oui, le plus tôt sera le mieux. De toute façon il ne faut pas trainer.
Puis il ferma la porte derrière lui, laissant les adolescents dans leurs pensées. Pendant plus d'une heure, il n'y eut que le silence qui masquait le bruit des pensées des adolescents.

Manon, qui en avait assez de ce silence pesant, se leva de sa chaise et sortit de la pièce. Tous la regardèrent partir sans protester. Paul se leva à son tour et la suivit. Le garçon ferma la porte derrière lui et demanda :
-Je peux savoir où tu vas ?
-Qu'est-ce que ça peut te faire ? répondit-elle froidement.
Le garçon réprima un frisson. Il se souvenait qu'il ne fallait pas embêter la jeune fille quand elle était dans cet état. Mais il ne put s'empêcher d'insister.
-En ce moment une des seules personnes qui peut remonter le moral aux autres c'est toi ! Tu te rappelles ? L'optimiste ?
Elle se retourna d'un coup et le fixa dans les yeux avec un regard noir. Puis elle vint vers lui avec un air menaçant.
-Et est-ce que tu crois que moi aussi j'ai l'air d'aller bien ? Parce que tu penses que je suis surnommée l'optimiste, que je suis une personne qui va tout le temps bien ? Eh bien, enlèves-toi cette idée de la tête tout de suite !
Le garçon la regardait stupéfait, la bouche grande ouverte, ne sachant que dire.

Les Gardiens d'Eria Tome I: Le SecretOù les histoires vivent. Découvrez maintenant