KIDNAPPÉE

Chapitre 12 - Les petits nouveaux

Cette silhouette dans l'ombre, celle qui m'avait forcé à les laisser, c'était Jordan.
À présent j'étais avec les autres, sur la pelouse, devant la villa en feu. La partie gauche de la maison était complètement détruite.
Je commençais à retrouver l'ouïe ce qui me valut une vague furtive de soulagement.
Je n'arrivais pas à y croire. Mais que s'était-il passé bordel ?
Jordan me lâcha.
- Je comprend pas, commençais-je doucement, pourquoi ?
- L'autre gang, les italiens, on a tué leur frère, ils se sont vengés.
Soudain, l'autre partie de la maison s'effondra, elle aussi dévorée par les flammes. C'était là qu'ils se trouvaient.
- Ils sont mort ? Demandais-je entre deux sanglots.
- Surement, me répondit-il d'une voix brisée.
Quelque chose en moi se déchira.
Il se retenait de pleurer, je remarqua que les autres survivants aussi.
On attendit, là, sur le gazon, pendant que la maison continuait de se consummer.
L'espoir, ce sentiment si humain, ce désir aveugle d'obtenir ce que l'on veut, cette attente nous faisons faire tout ce qui est possible pour combler notre espérance. Espérer, je détestais cela, moi qui suis habituée à obtenir tout ce que je veux depuis ma naissance. Poutant ce sentiment je l'ai ressenti tellement de fois depuis que je suis avec eux. Ils m'ont changé.
On était là, devant la villa se consummant, ne sachant plus quoi faire, où aller.
- Il faut y aller, lança un membre du groupe. Ils sont mort, faut se rendre à l'évidence.
- Merde ! Cria avec colère un autre.
- J'appelle les autres, je les préviens qu'on arrive, informa Jordan.
Les autres ? Parce qu'il y'en avait d'autres ?
- C'est toi maintenant, annonça un autre membre du groupe en regardant Jordan. Après Dean, c'est toi le plus âgé donc c'est à toi de prendre la tête du gang.
- On verra ça plus tard, d'abord j'ai un coup de fil à passer.
Ils pensent déjà à ça ?! Alors que le corps de Dean est encore chaud.
Jordan me regarde, les autres aussi. Ils semblent se demander ce qu'ils vont faire de moi.
À peine Jordan eu fini de passer son appel qu'on se mit en route.
On n'emprunta pas le même chemin que moi lorsque j'avais eu l'espoir de m'évader, celui-ci était plus rapide. Il déboucha sur une autre villa, elle était plus petite et proche de la ville mais je compris tout de suite que c'était ici qu'on allait s'arrêter.
On se dirigea vers la porte d'entrée quand une douzaine d'hommes se présenterent à nous. Ils semblaient attendre notre venue. Ils affichaient un air grave, comme nous.
    - On est désolé les gars, qu'est-ce qu'on peut faire ?
    - Nous aider à nous venger de ces fils de pute, répondit un membre de notre groupe.
    - C'est déjà en marche, on a commencé à tout préparer. Entrez.
On pénètra dans une villa semblable à celle qu'on venait de quitter. Celle où ils étaient mort...
Ma vue se brouilla. J'étais en train de pleurer ? Mais qu'est-ce qu'il m'arrivait ?
   - C'est elle ? Demanda un des nouveaux en me montrant du doigt. C'est elle notre chance de retrouver Chris ?
   - Ouais, même si avec tout ça on a laissé cette mission de côté.
   - Tu sais qu'ils ont mis des tas de moyens en oeuvre pour te retrouver ? Y'a des hélicos, des centaines de policiers qui ont été mobilisés pour te retrouver. Tu as ému la nation, sûrement parce que tu es la fille du juge.
   - Et pourtant ils ne m'ont toujours pas retrouvée.
Il souria.
   - C'est vrai.
   - Warren, puisque tu as sympathisé avec notre princesse, on te laisse l'installer et fais attention, elle court.
"Princesse", c'est comme çe qu'il m'appelait.
   - Comment ça m'installer ?! Après tout ce qui s'est passé vous pourriez me faire confiance, non en fait vous devez me faire confiance.
   - Je ne fais jamais confiance aux filles comme toi, plus elles sont belles plus elles sont folles.
Je soupira.
Le "Warren" en question m'indiqua le chemin d'une chambre de taille moyenne mais avec une porte qui se fermait à double tour. Au moins il y'avait une télévision.
   - M'enfermez pas !
   - T'as l'air de leur avoir créé des problèmes alors je préfère aussi prendre mes précautions.
   - C'est pas toi qui préfère quoique ce soit, c'est eux qui ordonne et toi tu obéis comme un toutou.
Il ria nerveusement.
   - C'est la famille mère, normal qu'on les écoute.
   - Si vous préférez vous dire ça.
   - En attendant on a un conseil vu les circonstances...
Je baissa la tête.
    - Vous allez les tuer ?
    - Bien sûr que oui !
    - C'est impressionnant !
    - Merci.
    - Non c'est impressionnant comment une vie humaine a si peu d'importance pour vous !
    - Ils ont tué nos frères !
    - Alors vous allez tuer les leurs.
    - Tu ne comprends pas.
    - Non tu as raison je ne comprends pas comment vous pouvez être aussi débile !
    - Reste ici et essaye de ne pas trop faire de dégâts en attendant.
   - En attendant quoi ?!
   - En attendant qu'on trouve ce qu'on va faire de toi.