Chapitre 27 - Les amants maudits vous dîtes ?

1.3K 59 0
                                    

Je sentis le regard pesant des gardiens de prison. Ils se demandaient ce que je faisais ici. Moi aussi en toute honnêteté.
- Votre nom. 
- Stella Summers.
Il me tendit une carte et me fit une signe de tête m'indiquant d'y aller. Il économisait au maximum ses mots.
Je finis par atterrir dans le parloir. Il était vide à l'exception de deux gardiens de prison et de Dean.
Il regardait le vide, derrière la vitre, ses mains liées par des menottes. Il était vêtu d'une combinaison orange. En m'approchant je remarqua des traces rouges sur son arcade sourcilière.
Le stresse montait, ma poitrine rétrécissait a mesure que j'avançais.
En apercevant du mouvement, Dean finit par sortir de sa stupeur et me dévisagea. Son expression était neutre quoiqu'un peu inquiète.
Inquiète ? Pourquoi ? Il avait peur de moi ?
Je sentis une boule dans ma gorge m'empêchant de déglutir correctement. C'était insoutenable de le voir me regarder de cette façon, lui qui avait pénétré mon corps, mon âme, mon cœur avec ces yeux.
Je me posta devant lui, baissant les yeux. J'avais tellement honte. Il était ici à cause de moi. C'était de ma faute.
Je pris le téléphone. Il en fit de même.
- Salut, disais-je difficilement.
- Salut.
Sa voix était cassée. Je plaça ma main sur ma bouche.
- Pardon Dean. Je suis désolée, pardon. Pardon, excuse-moi.
Je pleurais.
- Pourquoi ?
Je le regarda. Il semblait ne pas comprendre.
- C'est ma faute. J'ai tout dit à la police.
- Je sais. Mais pourquoi tu t'excuses ?
- Parce que tu es ici à cause de moi.
- C'est normal. Je t'ai fait du mal.
Je ne comprenais pas. C'était une tentative de manipulation ?
- Mais ? Tu risques la peine de mort Dean.
J'explosa en sanglot.
- Arrête de pleurer. Qu'est-ce que je t'ai dit Stella ? Tu es une femme forte, ne me laisse pas t'enlever ça.
- Je crois que je t'aime encore.
- Moi aussi je t'aime.
- Il vous reste 5 minutes, hurla un geôlier.
Je n'y fis même pas attention.
- Tu as un avocat ?
- Oui.
- Il est bon ?
- Je crois oui. Et toi comment ça va dehors ? Les journalistes se comportent comme des têtes de con non ?
- Oui mais la police nous aide. Est-ce que ça va y'a détention ? Je ne veux pas qu'il t'arrive la même chose qu'à Chris...
Je ne pu contenir mes larmes.
- J'ai des amis ne t'en fais pas.
- Il y'a des membres du gang italien ?
- Ils sont tellement pas pro qu'ils se font tous chopper, plaisanta-t-il.
Ce ne fit que m'inquiéter encore plus.
- Je suis content que tu viennes me voir, je ne savais pas si tu serais capable de me pardonner.
- Je crois que je t'ai pardonné parce que je ne veux pas te voir ici. Dean si tu savais...
- Ça va, ne t'inquiète pas.
- Je regrette tellement ce que j'ai fait, je te jure.
- Je sais Stella, ça va, je vais bien.
- C'est quoi sur ton visage alors ?
- Oh ça ?
Il fit mine d'être surpris et toucha négligemment sa blessure.
- Qui t'a fait ça ?
- On chahute entre nous tu sais. Il n'y a rien faire alors on s'occupe comme on peut.
- Tu me mens.
- Non, ça va je te dis. Alors raconte moi, t'as commencé les candidatures pour la fac ?
Pourquoi il voulait faire comme si de rien était ?
- Dean, le suppliais-je.
- C'est terminé !
Le gardien s'approcha de moi et me demanda de me lever.
- Déjà ?
Derrière la vitre, Dean fut invité à rejoindre sa cellule. Je me leva sans le quitter des yeux, il fit de même. Ses yeux avaient retrouvé leur vivacité, leur brillance. Elles restaient faibles mais ils recommençaient à s'allumer.

- On vous appelle les amants maudits ! C'est tellement romantique.
Pardon ? J'avais du mal entendre.
Aria se tenait prêt de moi dans la cafétéria, elle vouait une véritable admiration à cette histoire que les médias avait monté de toute pièce. Cela m'épuisait.
Mon passage à la prison fédérale avait fait les gros titres, la presse à scandale se régalait.
- Romantique ? Oh Aria je t'en prie, c'est hyper glauque cette histoire si tu veux mon avis, ajouta Gigi.
- Les filles, je suis là.
- Moi je vous soutiens à fond, m'informa Aria. C'est incroyable ce qu'il t'arrive. Je pars 3 mois au Chili et ta vie devient une comédie romantique.
- T'en connais beaucoup des comédies romantiques où le mec kidnappe la fille avant de l'embrasser ? Demanda violemment Gigi.
- Gigi, c'est quoi ton problème ? T'es frustrée parce que Jason veut pas de toi alors que tu te comportes comme la pire des rabats-joies ?
- J'en ai rien à faire de Jason. Il est beau mais ça se voit qu'il est con. Pas vrai Stella ?
Je ne répondis pas, je pris ma brique de lait et sortis de la cafétéria. Sans un mot.
J'étais devenue le phénomène de foire de tous ces adolescents pathétiques et frustrés. Je dirais même que j'étais devenue le phénomène de foire des Etats-Unis. Tout le monde parlait de moi aux informations, j'en pouvais plus.
Il était hors de question que je reste une minute de plus dans ce lycée merdique.
Je roula très vite, je n'avais qu'une hâte c'était de rentrer chez moi. Qu'ils aillent tous se faire foutre.
Ma vie était devenue merdique. Sans rire.
Rendre visite à Dean était nécessaire mais cela ne m'avait pas laissé indifférente. J'étais pleine de blessures. Des blessures qui ne cicatrisent pas. Des blessures qui laissent des trous béants dans mon âme. J'étais meurtrie à jamais.
Deux policiers m'escortèrent de ma voiture à l'entrée de ma maison. Les journalistes étaient devenus de plus en plus enragés après ma visite au pénitencier de Californie.
- Maman ?!
Rien dans le séjour. Je monta les escaliers à toute allure.
- Maman ?! Maman ?!
Toujours rien.
Je décida alors de pousser la porte de la chambre de mes parents quand je vis ma mère enveloppés par des mains étrangères et des draps en satin.
- Maman ?
Elle était avec un homme, ce n'était pas mon père. Comme c'était original de tromper son mari après qu'il ait été kidnappé.
Elle se retourna et remonta le drap sur sa poitrine.
L'homme avait la moitié de son âge. Attendez, c'était pas le peintre venu rénover la garage ?
- Stella ?!
- C'est dégoûtant maman.
En réalité j'en avais strictement rien à faire. J'avais d'autre chat à fouetter.
Je claqua la porte. Il fallait que je m'inscrive sur la plateforme de cours par correspondance. Je ne mettrai plus les pieds au lycée.

KIDNAPPÉE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant