Chapitre 16 - Fuis moi, je te suis.

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Le retour à la vie normale était beaucoup plus dur que je ne le pensais.
J'étais dans ma chambre, je me tenais debout devant mon lit où mon uniforme de cheerlearders était étendu dans la poche du pressing.
J'étais censée aller mieux, on m'avait réparée dans cet hôpital, le meilleur chirurgien s'était occupé de mes séquelles physiques et des psychologues m'avaient suivi tout au long de ma convalescence.
Pourtant je me sentais pas bien, j'avais beau prendre toutes leurs pilules rien n'y faisait.
Je n'avais pas prévu que ma vie se passerait de cette façon, je devais intégrer une université de l'heavy league, me marier avec l'homme parfait et être heureuse dans toutes mes résidences secondaires.
Les bulletins d'information avaient annoncé ma libération ainsi que tout les moyens employés par la police pour retrouver le gang.
   - Stella, dépêche toi on y va.
Je respira doucement et enfila mon uniforme. Il fallait que j'aille de l'avant. Je n'avais pas le choix.

Merde. Tout le monde me fixait avec cette curiosité malsaine que je reservais autrefois aux marginaux du lycée. J'étais pas le phénomène de foire moi, j'étais la fille populaire !
Je les entendais tous chuchoter. Je croisa le regard de mes amies qui à ma vue accoururent vers moi, les yeux plein de compassion. Ce que je détestais qu'on ait pitié de moi !
    - Ça va ?!
    - On est tellement contente de te revoir !
    - Oh Stella est ce que ça va ? Tu nous a tellement manqué !
Ah oui ? Alors pourquoi vous êtes pas venue me voir à l'hôpital ?
Il fallait que je rassure la foule, je n'étais pas devenue folle, alors je fis un de mes sourires les plus rayonnement.
   - Oui ça va merci, mais finalement je crois que je vais retourner chez ces fous, ce lycée craint toujours autant.
Tout le monde ria, même ceux qui faisaient semblant de pas m'écouter. Ça y est, j'étais bel et bien de retour. Je n'avais pas à m'inquiéter ou à ressentir le quelconque sentiment négatif, ma vie et mon milieu c'était ça.

Le professeur d'histoire n'était pas aussi barbant que cela dans mes souvenirs. Il avait rapidement fait un speech pour annoncer mon retour et à quel point j'avais été courageuse. C'était extrêmement gênant, surtout qu'on sentait son empressement pour commencer le cours.
Gigi s'approcha de moi, essayant tant bien que mal d'être discrète.
On se connaissait depuis la maternelle, comme avec toutes.
Gigi était une grande blonde élancée avec des yeux bleus pétillants, la californienne par excellence. Elle était très jolie.
Elle avait le regard vif quand elle me chuchota : " Tu as vu le nouveau ?" Elle tourna ses yeux derrière moi.
Je me retourna de façon approximativement discrète. Je n'avais pas envie de faire attention. J'étais trop fatiguée par les événements précédents pour m'encombrer de convenances.
À ma grande surprise il nous regardait du coin de l'œil. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine.
Non, il ne s'agissait pas d'un coup de foudre.
Ses yeux verts foncés, sa bouche pulpeuse et ses cheveux châtains lui tombant sur le visage ne m'étaient pas inconnus. Bien au contraire. Je les connaissais.
C'était Jordan. Un rictus aux lèvres.
De toute évidence cette situation l'amusait.
Mais qu'est-ce qu'il faisait là ? C'était impossible.
Je me retourna vers le tableau en posant une main sur ma poitrine pour calmer ma respiration.
   - Tu le trouves aussi mignon ? S'insurgea Gigi.
Je ne pris pas la peine de lui répondre.
Je n'arrivais pas à y croire. Ma vie devait réellement être un téléfilm du lundi après-midi ?
- Mademoiselle Summers, je vois que vous avez fait connaissance avec le nouveau.
Le professeur d'histoire venait d'interrompre ma stupeur avec son commentaire.
Je le regarda, les yeux sortant de leurs orbites.
Tout le monde tourna la tête vers moi.
- Et je vois qu'il ne vous laisse pas indifférente, se moqua-t-il.
Les autres se joignirent à lui.
Putain de merde.

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