Chapitre 18 - Joyeuse fête des pères.

1.8K 86 0
                                    

Reste calme. Stella je t'en prie, reste calme.
Non, c'était impossible.
- Tu n'es pas contente d'entendre ma voix ?
Je voulais répondre que non mais aucun son ne sortait de ma bouche.
- J'imagine que ton silence veut dire oui... Peu importe, sache que je te pardonne de t'être enfuie comme une voleuse la dernière fois.
Je respirais de plus en plus fort.
- Ton idée a marché, on a pu sauver Josh même si on t'a perdu toi.
Je m'humecta les lèvres.
- Je... Comment as-tu eu mon numéro ?
J'en avais rien à faire de la façon par laquelle il avait obtenu mon numéro, elle devait être sombre et inintéressante. Il était chef d'un gang après tout, c'était facile pour lui d'obtenir ce genre d'information.
- Tu sais, je dois dire que ta fuite nous a été profitable. Elle a détourné l'attention des policiers sur toi et plus sur nous. A croire que ces imbéciles sont incapables de faire deux choses à la fois.
- Où es-tu ?
Je l'entendis sourire à l'autre bout du fil.
- Pourquoi Stella ? Tu veux venir me voir ?
- Je veux te dénoncer.
Cette fois-ci il éclata de rire.
- Et bien vas-y, dénonce Jordan. Tes amis les poulets vont le torturer et il n'aura pas d'autre choix que de donner mon nom.
Je ne su pas quoi répondre. Alors il enchaîna :
- C'est ce que tu veux Stella ? Ta mère serait triste de pas le voir arriver pour dîner.
Mes joues devinrent rouges.
- Il compte apporter le dessert. Une tarte à la citrouille. N'est-ce pas délicieux ?
- Bon Dean, que veux-tu ? Je suis bien gentille de rien dire à votre compte mais n'abusez pas de ma patience.
- Je ne comprends pas ce que tu attends. Je t'ai tabassée Stella.
Je tressaillis, me rappelant les coups qu'il m'avait asséné sans aucune pitié.
- Je t'ai fait souffrir et pourtant tu ne fais rien pour te venger ou même te protéger de moi. Tu aimes ça finalement ? Souffrir ?
Ce n'était en aucun cas drôle, pourtant je sentais son sourire s'élargir à mesure qu'il parlait. C'est lui qui aimait me faire souffrir.
- Va te fai...
- Va te faire foutre ? Me coupa-t-il. C'est ta façon d'envoyer valser les questions dérangeantes hein.
Il ricana.
- Stella...
Son ton était presque suppliant.
- Laisse moi tranquille.
A présent je pleurais. Encore.
- Ne pleure pas.
C'était un ordre. En réponse, je renifla bruyamment.
- J'ai besoin de ton aide Stella. Je ne veux plus te faire du mal. En réalité je...
Il toussa de sorte à cacher sa gêne.
- Je suis désolé pour toutes les horreurs que tu as endurées. Par ma faute. J'étais aveuglé par la haine. Chris ne mérite pas ce qu'il lui arrive. On est violents que pour nous protéger tu sais. On est pas des mauvais gars.
Il s'était excusé. Honnêtement, c'était une victoire. J'en avais besoin. Ma convalescence n'était pas terminée après ma sortie à l'hôpital, peu importe ce que disaient ces médecins. Elle venait de prendre fin ici, maintenant, après ces excuses inattendues.
Ce soulagement laissa bientôt place à une boule au ventre.
Si Dean était aussi mielleux c'est parce qu'il avait besoin de moi.
Je pris une bouffée d'air et je répliqua :
- Je sais. Que veux-tu ?
Il avala bruyamment sa salive.
- C'est pas à toi de payer pour les erreurs de ton père Stella. C'est lui qui doit en assumer la responsabilité.
- Qu'est-ce que ça veut dire ?
Le stresse monta jusqu'à ma poitrine puis écrasa mon cœur.
- C'est lui qu'on veut.
Je laissa tomber mon téléphone.
- Allô ? Stella ?
Et c'était reparti, une autre crise d'angoisse menaçait de faire son apparition.
J'étais pas le genre de fille qui angoissait et qui trimballait une ventoline partout avec elle. J'avais aucune raison de me prendre la tête merde ! Ma vie était parfaite, tout se déroulait comme je le souhaitais.
Mais ce n'était plus le cas. Depuis que Dean et ses frères sont rentrés par effraction dans ma vie et dans ma maison j'étais devenue faible.
- Stella je t'en prie réponds moi.
Devant l'inquiétude inhabituellement présente dans sa voix, je m'abaissa afin de reprendre mon téléphone. La vitre s'était fissurée. J'allais me couper l'oreille avec ça non ?
Peu importe, je colla l'appareil à mon visage.
Il compris que j'étais revenue à ma respiration bruyante au bout du fil.
- Stella écoute moi. On ne veut pas lui faire de mal. On veut l'obliger à abdiquer. C'est une enflure, il savait pourquoi tu avais été enlevée et il a pas levé le petit doigt pour te libérer. Mais si c'est lui qui se trouvera dans la merde il se bougera enfin.
Il marquait un point. La police avait été assez efficace puisqu'elle avait compris assez rapidement que le gang me laisserait partir en échange de la libération de Chris pourtant mon père n'a rien fait. Mais ça reste mon père, je ne pouvais pas le livrer à cette bande de brutes.
- Tu me demandes quoi au juste ?
Ma voix était fébrile.
- Depuis ton enlèvement la sécurité est renforcée autour de ta maison. Il faudrait que tu nous aides à rentrer et à le choper, que tu nous donnes les bonnes informations au bout moment en clair. Tu n'auras rien à faire d'autre.
Il présentait ça comme une simple formalité.
Devant mon silence il reprit la parole pour continuer de me convaincre :
- Je sais qu'au final tu nous en veux pas. Ou en tout cas tu t'es attachée à notre cause. Ou à nous...
Je ne répondais toujours pas.
- Malgré ton éducation autour de ces gosses de riche tu sais ce que c'est une injustice. Tu as vu que tout ce que nous voulions c'était nous protéger. S'il te plaît ma princesse.
A présent il me suppliait. J'éclata en sanglot puis je raccrocha.

KIDNAPPÉE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant