Chapitre 8 - L'espoir fait vivre.

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Il faisait encore nuit. Je ne voyais pas vraiment où je m'aventurais.
La maison était perdue au milieu de nul part. Elle était entourée par une sombre et inquiétante forêt.
Mes pieds nus saignant rappaient la terre et les branches cassés. Plus j'avançais, plus je perdais espoir. Je ne voyais pas la fin de cette immense forêt qui bordait la villa.
Il fallait aussi que je me batte contre l'alcool qui interférait avec mes sens. Mes pieds me torturaient, sans parler des autres blessures. J'étais perdue, je ne savais plus où j'allais.
J'aurais du mieux prévoir mon évasion. Tout ce que je voulais c'était vivre. Vivre mon ancienne et parfaite vie d'adolescente pourrie gâté et superficielle.
Soudain je m'écroula de fatigue et de désespoir. Je me mis à pleurer. J'avais soif.
Puis je me repris. Je n'avais pas le droit de craquer. Pas maintenant. Surtout pas maintenant.
J'essuya mes larmes et couru de plus belle.
La lumière de l'aube m'offrait plus de clarté. Je repris espoir.
Je vis un étang un peu plus loin, je m'en approcha.
En descendant la pente qui m'y menait je tomba. Depuis combien de temps avais-je couru ?
Je ne pris pas la peine de vérifier la portabilité de l'eau, je me contenta juste de boire goulûment l'eau que j'avais entre mes deux mains jointes. Ça faisait du bien. Beaucoup de bien.
Pendant cette pause qui m'était plus que nécessaire, j'entendis des pas puis un coup de feu.
Je sursauta.
Bordel, c'était quoi ça ?
Je resta tétanisée.
C'étaient des chasseurs ?
Si c'était le cas j'avais intérêt à vite les trouver.
Je me leva difficilement puis remonta la pente avec encore plus de difficultés. L'espoir embrasa mon corps et l'anima d'une force dont la source m'était inconnu.
Je courra en direction du bruit.
Un autre coup de feu raisonna mais je ne l'entendit pas.
   - Qui c'est ça ? Cria avec incompréhension une voix masculine.
Je me retourna, prête à demander de l'aide, et là je vis un homme vêtu d'un survêtement noir tenant un revolver.
Ce n'était pas un chasseur.
Il avait la même apparence que mes ravisseurs mais je ne l'avais jamais vu parmi eux.
Je me mis à courir dans la direction inverse.
    - Hé, viens là toi ! M'ordonna-t-il.
Merde, merde, merde.
Ce fut tout ce que je pu penser.
Je tomba face à un mur.
Comment c'était possible qu'il y'ait un mur en plein milieu d'une forêt ?
Il entourait en réalité une autre villa.
Je me retourna et je le vis, son revolver toujours à la main.
   - Aidez-moi s'il vous plait, commençais-je.
   - T'es avec eux, c'est ça ? Je savais pas qu'ils s'étaient pris une fille.
   - Non non je suis pas avec eux ! Je... Ils m'ont enlevé.
   - En tout cas on pourra dire tout ce qu'on voudra sur ces bâtards mais ils ont bon goût.
Il rangea son revolver dans l'arrière de son pantalon. Il avait compris que je n'étais plus une menace pour lui mais que c'était lui la menace.
Pourtant devant l'air inquiétant qu'il prenait je m'efforça de garder espoir.
   - Vous comprenez pas ! Ils m'ont enlevé ! Je suis Ste...
   - Ah oui, t'es la fille des infos. Alors pendant tout ce temps t'étais chez eux. Putain ils en ratent pas une !
Il était dangereusement proche de moi.
   - Tu veux que je te dise la fille des infos ? T'es plus jolie en vrai qu'à la télé.
Normalement ce genre de commentaires m'aurait fait plaisir mais là c'était tout le contraire. En plus, je savais déjà que j'étais photogénique.
Il me prit par les épaules et me retourna, je lui criais de me laisser tranquille.
   - Lâche moi connard ! Lâche moi !
Il plaqua mon ventre contre le mur.
   - Ferme la ou je te tue !
Je me débattais de toutes mes forces.
Après tout ce qu'il s'était passé ça ne pouvait définitivement pas finir comme ça.
    - Oulah c'est une vraie tigresse, disa-t-il en riant.
Il baissa violemment mon jogging.
    - Au secours ! Dégage ! Tout de suite ! Je t'interdis de me touch...
Il plaça sa main sur ma bouche.
   - Ferme la putain.
Il s'apprêtait à enlever le reste quand je fu sauvée par le gong.
   - Santino ! T'es où ? Appella une voix lointaine.
   - T'as beaucoup de chance tigresse. Je suis là ! Répondit le "Santino" en question. Vers la paroi.
Cinq autres hommes, à peu près habillés de la même façon et partageant tous cet air italien nous firent face.
   - Qu'est-ce que tu fous ?! Faut aller rejoindre les autres ! Je te rappelle qu'on attaque les Mckenzy ! Je sais pas pourquoi mais ils étaient déjà en dehors de la maison. Nos autres frères galèrent.
   - Ça se voit pas ? Je suis en charmante compagnie.
Ses camarades sourièrent. Ils avaient tous une arme.
   - C'est la fille des infos, c'étaient ces fils de chien qui l'avaient. Regardez moi ce jolie petit minois.
Il s'était décalé, je me précipita pour remonter mon jogging.
   - Très beau cul, ria l'un d'entre eux.
   - Tu m'étonnes ! J'allais m'en occuper mais...
Un autre s'avança.
   - Elle est mignonne certes mais moi je touche pas aux restes de ces connards.
   - Comme tu voudras. Alors comment tu t'appelles ?
   - Allez tous vous faire foutre ! Ils m'ont pas touché je suis les restes de personne sales chiens !
Je me suis peut être un peu trop emporté.
Celui qui m'avait posé la question était le plus vieux, il semblait être le chef de leur espèce de petit commité de pourritures. Il s'approcha de moi.
   - Il ne faut jamais insulter des hommes armés, tes petits copains te l'ont jamais appris.
Plus ou moins.
    - Laissez moi tranquille, c'est tout ce que je vous demande je parlerais de vous à personne.
Ils rièrent à pleine voix.
   - Toi tu vas venir avec nous et te la fermer. C'est un ordre.
Il me tira par le bras.
Je compris qu'il ne fallait pas jouer avec eux.
   - Belle trouvaille Santino.
   - Merci Marco, c'est pour ça que je revendique de l'avoir en premier quand on en aura fini avec les Mckenzy.
Je rêve là ?
   - Haha rêves pas trop Santino.
Tous mes espoirs s'étaient envolé et mon amour pour la mode italienne aussi.

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