Chapitre 4 {T}

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J'ai entendu un bruit sourd à l'étage, quelque chose résonne sur les planches. Mes sourcils se froncent, mon visage se crispe. En une fraction de seconde, je me tiens contre le battant de la porte. A temps pour la voir, devant moi, ramasser la brosse et effacer le tableau. 

Elle respire fort, contient ses larmes. 

Je ne voulais pas la faire pleurer, je ne voulais pas la voir dans cet état. Elle renifle et s'essuie le nez avec sa manche. Violet pose doucement la brosse sur le bureau et va s'asseoir doucement dans son lit. Elle est en face de moi, et je ne peux rien faire d'autre que de la contempler. 

Son regard reste bloqué sur le tableau noir, le tracé des lettres à la craie est toujours légèrement visible. Et je pense qu'elle le voie encore, à force de le fixer ainsi. Elle baisse les yeux et passe doucement une main dans ses cheveux pour les empêcher de tomber sur son visage. Ses joues sont rouges et elle continue de renifler discrètement.

Je m'avance vers le tableau, et je reprends la craie. Et sans le moindre bruit, j'écris, à nouveau, ce que j'avais déjà écrit auparavant. 

T'es vraiment le pire des abrutis. Tu crois que ça va servir à quelque chose? Elle te déteste. T'as détruit sa vie, espèce de vieille merde. Tout ce que tu peux faire c'est continuer à te lamenter et à pleurer sur ton sort de vieille merde. Continue d'essayer de te buter, au moins, ça, c'est utile.

Je ne réponds pas, il faut que je reste calme, que je change, que je la récupère. Sans elle, je ne suis rien. Toutes les excuses du monde ne seront pas suffisantes je le sais, mais il faut que j'essaye. J'arrêterai jamais d'essayer.

Tournant la tête vers elle, je la rejoins et m'assois à ses côtés. Ses yeux sont clos, mais elle s'arrête de respirer brusquement. Je sais qu'elle a senti ma présence. Doucement, j'approche ma main de son visage, et la pose sur la joue comme une caresse. 

Je n'aurais jamais pu faire ça si elle avait vraiment voulu que je parte.

Ouais rassure toi, c'est ça.

Elle renifle encore une fois et relève la tête pour s'appuyer un peu contre ma main. Une larme roule le long de sa joue et mes doigts viennent la cueillir avant qu'elle ne s'écrase sur sa robe. Elle ouvre les yeux et voit les lettres écrites de nouveau. Un soupir s'échappe de ses lèvres et elle se redresse dans son lit.

Putain qu'est ce que j'ai besoin d'elle. J'ai envie de la serrer dans mes bras jusqu'à ce que son souffle se coupe. Je veux sentir ses lèvres contre les miennes à nouveau, que nos doigts s'enlacent que nos corps se serrent. 

I'll never say it - ViolateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant