Reasons Why I'm Better / LS / Terminée

29. Bleue

Je me met sans cesse à penser et à repenser au pourquoi du comment. Sa mère ne voulait pas que j'aille voir son fils alors qu'elle ne me connaît pas. Je n'ai plus aucune nouvelle de lui, il ne répond à aucun de mes messages ni de mes appels, et pourtant il semblait vouloir correspondre avec moi quand j'ai été chez lui. Enfin, j'ai pas vraiment été chez lui puisqu'on m'a reçu dehors. Je n'ai pas mis un pas dans leur maison. Je me demande quels peut être les raisons qu'ils ne veuillent pas que je vois Louis. Est-ce qu'il est puni car il aurait fait quelque chose de 'mal' ? Ou juste pour une chose stupide comme : il a oublié de répondre à sa mère pour lui dire où il était, ou bien il n'a pas fait sa tâche ménagère du jour. Franchement je n'espère pas que ce soit pour une chose aussi futile, mais en même temps ça serait bien que ce ne soit pas pour une chose grave.

J'ai cours aujourd'hui, c'est vendredi et demain c'est le week-end. J'aimerais que Louis réponde à mes messages ou qu'il vienne me voir. Je me fais un sang d'ancre pour lui. Il n'avait pas l'air bien. Il était dans le même état que lorsque j'étais dans le coma. Il avait des cernes et les yeux rouges. Comme s'il n'avait pas dormi. Et même s'il était venu me voir quand j'étais juste devant chez lui, je l'ai senti ailleurs. J'avais l'impression qu'il réfléchissait. À quoi, je ne sais pas.

Je rejoins Caitlyn aux escaliers, notre lieu de rendez-vous avant d'aller en cours.

- Alors, comment est-ce que ça s'est passé avec ton mec ?

Comment lui dire que ça c'est mal passé. Non, mieux, que ça ne c'est pas passé du tout. Je pourrais lui raconter que je l'ai vu à peine trente secondes, que sa connasse de mère m'a empêché de le voir pour je ne sais quelle raison et que je n'ai pas eu de conversation avec lui. Mais elle n'a pas besoin de savoir ce qu'il se passe dans ma vie, je n'ai pas à lui raconter toutes mes histoires d'amour et comment s'est passée la rencontre avec ma "belle-mère".

- Super.

- T'es sur ?

- Oui oui, dis-je en tentant un sourire.

Je vois bien qu'elle ne me croit pas puisqu'elle fronce les sourcils mais elle ne dit rien et j'apprécie. Il y a des choses que je veux garder secrets, surtout avec des personnes que je ne connais que très peu. C'est vrai, elle ne m'a rien dit sur elle, je ne connais absolument rien à son sujet.

Je me dirige vers mon casier pour prendre mon manuel et un papier tombe. Il est plié en quatre et je décide de l'ouvrir, pensant que c'était des notes provenant d'un de mes cahiers de cours.

"Salut Harold, c'est Louis.
Excuse-moi pour l'accueil de ma mère hier, je t'expliquerai pourquoi elle était comme ça. Rendez-vous au parc à dix-huit heures, j'espère que ça te va parce que c'est dur pour convenir d'une heure en t'écrivant une lettre. Je t'attendrai sur le banc.
À toute à l'heure."

Son écriture, la sienne. Il s'est appliqué parce que d'habitude l'écriture n'est pas aussi soignée. Il a été très doux dans ses mots. J'ai hâte de le voir.

En cours de bio, je repense à cette fameuse lettre que Louis m'a envoyé. Comment a-t-il pu me mettre cette lettre dans mon casier ? Deja, il faut qu'il sache quel est mon casier pour la mettre dedans. Et surtout, s'il a pu mettre une lettre dans mon casier, pourquoi n'est-il tout simplement pas venu me voir ?

Il est dix-sept heures trente. J'ai enfin terminé mes cours avec une heure trente de physique chimie. Il était temps. Depuis la lettre de Louis, je n'ai pas arrêté d'y penser à tel point que si je n'avais pas été en cours ça aurait été la même chose puisque je n'ai pas vraiment écouté.
Cette fois encore, je rejoins Caitlyn à sa voiture. Elle a terminé à dix sept heures et je lui ai demandé de m'attendre parce que j'ai besoin qu'elle m'amène à un endroit. Je ne lui ai pas dis où encore, mais elle ne fera pas de détour comme la dernière fois pour aller voir Louis. Le parc est sur notre chemin.

- Alors, je t'emmène où ?

- Au parc s'il te plait. Je dois y être pour dix-huit heures.

Je saute dans sa voiture décapotable, elle allume le conteur et démarre alors que je n'avais même pas terminé de m'attacher.

- C'est pour voir Louis ?

- Oui, je lui souris.

Et pendant qu'elle roule, je regarde mes messages, au cas où il m'en aurait envoyé un. Mais rien, et ce n'est pas grave puisque je le vois dans moins de quinze minutes.
Il ne nous reste que dix minutes de voitures mais comme par hasard il y a une longue queue au feu rouge. Je vais être en retard. J'aime pas ça.

Il est exactement dix huit heures deux et on arrive. Elle me dépose sur le bas côté et dès que je sors je la remercie et pars en courant vers le banc. Je cours avec mon sac à dos ce qui n'est absolument pas pratique, il se balance de tous les côtés et je manque de trébucher à deux reprises. J'aperçois Louis sur ce foutu banc et je m'arrête pour le regarder, pour réaliser que c'est bien lui. Puis je me remet à courir puissance mille. Il se lève du banc pour m'accueillir sourire aux lèvres. Il a à peine le temps de réaliser que je suis là que j'arrive de ma course en lui sautant dans les bras. Je l'embrasse de partout, sa mâchoire, sa joue, son nez, son front puis sa bouche. Je l'embrasse avec tellement d'entrain que notre baiser est presque triste. Il y a tellement de manque dans ce baiser que je comprend vraiment à quel point j'ai besoin de lui dans ma vie.

- Tu m'as tellement manqué Louis ! Souris-je.

- Toi aussi mon amour.

Je met sur mes pieds et le regarde, lui et ses beaux yeux bleus fatigués, sa peau tirés et les cernes apparente. Je me demande vraiment qu'est-ce qu'il a bien pu se passer pour qu'il soit dans cet état là. Je le détaille de haut en bas. Je regarde son haut Abercrombie ans Fitch, descend pour regarder son jeans, mais voyant que je baisse les yeux de plus en plus, il attrape son avant bras gauche avec sa main, et, à temps, j'ai pu discerner un bleu.

- C'était quoi ça ?

"Ce n'est absolument rien."