6

224 22 10
                                    

Le bruit d'une portière qui claque nous a fait sursauter, Niall était parvenu à se sortir de la voiture et à se remettre sur pieds. Titubant, il s'est dirigé vers nous et sans chuter une seule fois, il a réussi à nous rejoindre, il a passé ses bras autour de nos épaules et s'est appuyé de tout son poids, manquant de nous faire basculer du muret.

- Putain, c'est beau ! a-t-il déclaré d'une voix enthousiaste en regardant la mer.

Je n'arrivais pas à déterminer si c'était avec l'effet de l'alcool encore présent dans ses veines ou si c'était vraiment lui qui parlait jusqu'au moment où il a recommencé de parler.

- Les gars ? Je vous aimes ! Haz, vraiment, jt'aime, t'es comme mon frère ! Et toi, je sais plus c'est quoi ton nom mais t'es super cool, genre hyper donc jt'aime aussi !

C'était définitivement l'alcool qui parlait.

D'un coup, William a retirer le bras de Niall qui a appuyé tout son poids sur moi. Il y a eu une sorte de silence, où l'on entendait que le bruit des vagues jusqu'à ce que Niall manque de tomber et parle.

- J'vais vomir..

Par réflexe je me suis retiré de son emprise, si William n'avait pas été réactif il se serait retrouvé au sol, mais non, William en bon copain a sauté du muret, l'a rattrapé de justesse avant de l'emmener vers un recoin du fort pour qu'il s'y appuie et qu'il vomisse. William est revenu vers moi et a regardé Niall.

- Il va aller bien tu crois ?

- Ni' ? Bien-sûr ! C'est une machine ce mec, demain il aura tout oublié et sera en super forme.

Il a froncé les sourcils, sûrement parce qu'il avait du mal à me croire mais n'a rien dit de plus. Il est remonté sur le mur et à la différence de tout à l'heure s'est installé face à moi et bizarrement je me suis retrouvé à relancer la conversation, ce qui m'a étonné moi-même.

- Et toi ? T'es qui ? Qu'est ce que tu as à me dire ?

- Euh bah j'ai une famille plutôt pourri, surtout avec mon père qui ne m'accepte pas et qui a fait de sorte que je sois en froid avec tous les autres membres de ma famille. J'ai cinq sœurs et un frère, je suis le plus vieux. Je suis ici parce que je suis en internat et je ne rentre que pour les vacances, c'est... compliqué. J'aime bien le vert mais le bleu reste définitivement ma couleur préférée.

Il a fait une pause de quelques secondes en me regardant dans les yeux, ce qui, je ne peux pas le cacher, m'a fortement déstabilisé.

- Je ne sais pas pour quoi, ni pour qui je vis et je pense que je n'ai pas envie de le savoir, c'est bien mieux ainsi. J'ai pas non plus de but ou de rêve précis parce que je trouve que ça nous permet de vivre plus librement, je veux dire, on ne s'enferme pas dans l'idée qu'il faut qu'on atteigne ce but pour pouvoir être heureux, j'ai donc décidé de ne pas "vouloir" les choses.

- Comment ça, ne pas vouloir les choses ?

- C'est simple, au lieu de dire "je veux aller à la plage, je me dis "ça serait cool si j'allais à la plage". Si je trouve la motivation, je vais à la plage, sinon, je reste où je suis. Tu vois, le but c'est pas de se priver, c'est d'arrêter de vouloir. Parce que plus on a ce qu'on veut, plus on en veut et à un moment on ne pourra plus et à ce moment là, ça nous évitera d'être déçu. C'est ma façon de penser.

J'ai continué à le regarder sans savoir quoi dire.

- Par exemple, là maintenant, ça serait cool si ta copine t'envoyait un message, mais si elle ne le fait pas tu ne seras pas déçu vu que tu ne l'as pas voulu, tu t'es juste dis que ce serait cool.

William ou Louis, peu importe. {REECRITURE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant