1. Respire Haydn !

8.3K 636 802
                                    

*Note : ̶l̶e̶s̶ ̶m̶o̶t̶s̶ ̶b̶a̶r̶r̶é̶s̶ est une façon graphique de marquer les pensées que les personnages s'interdisent.

Vendredi 16 octobre

Oui, c'est un mensonge

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Oui, c'est un mensonge. Minable en plus. Jane n'y croit pas une seconde.

Mes pensées jettent un regard à cette chose h̶o̶r̶r̶i̶b̶l̶e̶ ̶d̶é̶b̶i̶l̶i̶t̶a̶n̶t̶e̶ ̶é̶p̶o̶u̶v̶a̶n̶t̶a̶b̶l̶e̶ à laquelle je refuse de songer, tapie dans un coin de ma tête. Je dois me distraire. Sauf que ma meilleure amie fait tout pour m'y ramener, alors qu'elle ignore tout de ce que je vis. Qu'est-ce que ce serait si elle savait !

Assise quelques tables devant moi, elle se retourne et me décoche un regard éloquent.

Je hausse les épaules et reporte mon attention sur les gouttelettes qui zigzaguent sur les carreaux, que le retour du soleil fait miroiter. C'est plus intéressant que l'exposé ennuyeux de M. Deslauriers sur la musique de la Renaissance.

Qui eut cru qu'il était possible d'assommer une classe entière à coup de paroles ? N'importe qui, ici présent. Personne n'est attentif. Mais ce prof constitue lui-même son principal public : il aime tellement s'écouter parler qu'il ne s'en rend pas compte.

À ma gauche, Roxy trompe son ennui en gribouillant furieusement dans son cahier de notes. Son crayon crée de légères interférences entre mes oreilles et la voix monotone de l'enseignant.

Une nouvelle vibration secoue mon portable, coincé dans la poche arrière de mon jeans.

Une nouvelle vibration secoue mon portable, coincé dans la poche arrière de mon jeans

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.




Je l'éteins, agacée. J'aurais dû le faire plus tôt.

Je suis contente d'être assise loin de Jane. Et encore plus que le hasard soit responsable de ce fait : elle est arrivée en retard. Plus je différerai de mes habitudes, plus il me sera difficile de lui faire croire que je vais bien.

Tant pis ! Pour l'instant, je n'ai pas envie de lutter contre la torpeur apathique qui m'enveloppe. L'engourdissement de mon esprit me permet d'aligner les minutes les unes après les autres. Il m'empêche de sentir cette main invisible me saisir à la gorge et serrer jusqu'à l'étouffement.

DissonancesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant