15 - Le temps qui passe

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« Souvent, les choses et les événements nous échappent. On essaye de les contrôler, en vain. Nous n'avons aucun pouvoir sur la vie, car elle est instable. Et puis, si la vie est une multitude d'événements et de péripéties pas toujours désirées ; le temps c'est quoi dans tout ça ? Car le temps, il avance et il fait son petit bout de chemin sans demander l'avis de personne. Il va à son aise, comme il l'entend au point que les physiciens et autres scientifiques ne sachent pas encore calculer l'heure exacte malgré leurs années bissextiles. On aimerait qu'il s'arrête parfois, ou qu'il aille plus vite ; mais le temps n'en fait qu'à sa tête. Et le temps passe, trépasse et repasse sans que nous ne puissions le contrôler ou faire changer et avancer les choses. Et parfois, il arrive qu'il soit trop tard.
-Irène »

Irène se rongeait les ongles. Son thé refroidissait devant elle, posé sur la table en chêne vernis. Elle fixait un point devant elle, perdue dans ses pensées. Elle ne savait même pas ce qu'elle regardait, mais de toute manière, tout ce qui comptait c'était ce qui se trouvait dans sa tête : les pensées qui tournoyaient dedans comme un cyclone. Elle ne savait plus où donner de la tête. Elle était arrivée largement en avance par rapport à l'heure du rendez-vous, et elle le savait car elle avait un peu fait exprès. Elle n'arrivait plus à attendre chez elle que l'heure avance, à tourner en rond autant dans le salon que dans sa chambre ainsi qu'à monter et descendre les escaliers.

Irène essayait d'imaginer tous les scénarios possibles et inimaginables sauf qu'aucun n'était réellement à son goût. Aucun ne lui convenait complètement, ou bien parce qu'il était trop rose ou alors parce qu'il était totalement déprimant. Et elle ne savait pas vraiment pour quel pôle elle devait balancer. Elle appréhendait énormément, ne sachant pas vraiment comment elle réagirait ou comment il réagirait lorsque leurs regards se croiseraient pour la toute première fois à nouveau. Ça faisait trois mois qu'elle ne lui avait donné plus aucun signe de vie, elle aurait put être morte que cela n'aurait rien changé. Enfin si, ça aurait changé le fait qu'elle lui ait envoyé un message lui demandant de la rejoindre dans le café où elle se trouvait déjà à une heure précise.

Irène se mordit la lèvre inférieure et cacha ses mains sous la table en les serrant l'une avec l'autre pour essayer de ne pas continuer à se ronger les ongles. C'était une manie, un toc, qu'elle avait depuis peu et c'était sûrement dû au stress. Elle essayait de se détacher de ce nouveau toc, mais elle n'y arrivait pas. Ce nouveau toc, c'était comme Harold Edward Styles : elle l'avait dans la peau, dans le sang, dans la tête et elle n'arrivait pas à s'en débarrasser ou à l'en chasser de ses pensées. C'était là, quotidiennement, tout le temps et elle ne pouvait rien y faire pour s'en débarrasser. Bon, il fallait avouer qu'elle voulait bien de l'anglais, mais qu'elle voulait bien se défaire volontiers de ce toc merdique.

Irène avait bien réfléchit pendant trois mois, tous les jours et quasiment toutes les secondes, à l'éventualité qu'elle pourrait former un véritable couple avec Harry. Elle savait que c'était possible, que c'était bien plus faisable mais elle ne savait pas si elle, elle en serait capable. Elle n'avait pas envie d'être blesser, de souffrir mais elle se rendait compte que rester aussi loin du jeune anglais n'était pas sans dégâts non plus. Car elle avait mal, au cœur et à l'âme. Elle ne savait même plus décrire la force avec laquelle elle avait mal tellement que c'était fort. Elle avait l'impression que quelqu'un perçait son cœur avec une foreuse toutes les secondes de son existence. Elle essayait de sourire, tant bien que mal, mais elle avait de plus en plus de mal et sa meilleure amie, Elle, s'en rendait bien compte. C'était pourquoi, elles avaient discuté ensembles de tout cela et que ça avait clairement aidé la brunette à faire son choix.

Irène se souvient encore exactement, mot pour mot, des paroles de sa meilleure amie : « Tu sais l'amour, c'est peut-être douloureux quand il est là, mais c'est la même chose quand il n'est pas là. Si tu es amoureuse d'un homme et que tu as mal lorsqu'il est loin de toi, et que lorsqu'il est prêt de toi il t'en cause aussi : c'est qu'il y a une raison. Tout ne peut pas être rose. Tu as mal parce que tu as éloigné Harry de toi, mais sache que c'est tout à fait normal qu'il te fasse de mal en restant près de toi. C'est ça, la beauté de l'amour, aimé malgré la douleur. Tu comprends pourquoi il reste encore de l'humanité alors que du sang coule de personnes innocentes aux quatre coins du globe ? C'est car on continue d'aimer, de s'aimer, de se tenir la main. » Et même si ça avait suscité une réaction en elle, elle avait un peu du mal à comprendre maintenant qu'elle se trouvait dans ce café. Les paroles d'Elle tournaient dans sa tête comme du lait caillé.

Revive//h.s [Dark Love 3]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant