09 - A fleur de peau

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« On ne contrôle jamais vraiment quelqu'un ou quelque chose. Rien n'appartient réellement à quelqu'un, surtout pas une personne. Car un être humain est indépendant, même s'il se montre sous un angle de dépendance. Par exemple, jamais je n'appartiendrais à Harry et si un jour il en vient à penser que c'est le cas, je saurais alors que ce n'était pas la bonne personne. Car il sera la bonne personne tant qu'il ne me prendra pas pour acquis.
-Irène »

Irène se réveilla doucement, émergeant d'un sommeil assez agité mais profond. Elle avait rêvé longuement des bras d'Harry l'enveloppant dans une étreinte chaleureuse. Elle avait bien évidemment aussi rêvé de ses lèvres sur les siennes et bien plus encore. Un rêve assez érotique, et elle avait encore du mal à se faire à l'idée qu'elle en avait fait un. Et petit à petit, tandis que ses paupières s'ouvraient doucement et clignaient le temps de s'habituer à la lumière, le rêve partit dans les méandres sa mémoire et elle l'oublia aussi rapidement qu'il était venu. Il y avait juste un arrière-goût de plénitude en elle, mais c'était tout. La veille, elle s'était confiée à son brun ténébreux et à présent, elle se sentait mieux, plus légère.

Irène sortit doucement de son lit, étirant ses membres encore endormit. Elle se leva et se gratta l'arrière du crâne, ses cheveux complètement ébouriffés et emmêlés. Elle se souvient s'être endormie même pas deux minutes après qu'Harry l'ait bordé. Comme quoi, pleurer peut fatiguer. Elle ouvrit la porte de sa chambre et descendit les marches des escaliers lentement et fredonnant un air calme et reposant mais où elle n'arrivait pas à mettre la main sur les paroles ni le titre de la chanson. Mais ce qu'elle savait, c'était qu'elle l'avait adoré lorsqu'elle était petite. Lorsque son père ne s'énervait pas encore souvent, que ce n'était qu'occasionnellement.

Un souvenir afflua d'un seul coup dans l'esprit de la jeune femme et elle revit cette scène. Elle revit cette scène avec les yeux qu'elle avait à cette époque de sa vie : les yeux d'une petite fille de 7 ans. La musique qu'elle fredonnait emplissait ses oreilles, jouée néanmoins en arrière-plan dans sa chambre alors qu'elle avait un livre pour enfant dans les mains. Elle lisait tranquillement lorsqu'elle entendit la voix sulfureuse de son père lui parvenir depuis le rez-de-chaussée.

Elle releva la tête en s'arrêtant dans sa lecture, se demandant ce que son père pouvait bien vociférer et pourquoi il criait comme ça. Elle ne comprend rien aux paroles de son père, mais elle entendit très distinctement ses mots : « Tu n'es pas une bonne mère ! Tu n'arrives pas à éduquer Irène ! ». Et ensuite l'écho sourd d'une claque parvient à ses oreilles. Irène sentit les larmes lui montées aux yeux et elle essaya de calmer les sanglots qui la secouaient. Elle se souvenait de cette musique à présent, et elle fût arrachée à son souvenir d'un seul coup. Et elle se rendit qu'elle n'avait pas essayé de retenir ses larmes qu'à cette époque, car dans le temps présent, une perle salée venait de ruisseler sur sa joue.

Irène secoua légèrement la tête pour chasser ce souvenir douloureux et essuya les quelques petites perles salées qui avaient dégouliné de ses yeux. Elle s'avança dans la maison, cherchant après la masse bouclée qui servait de cheveux à son petit ami. Elle jeta d'abord un coup d'œil dans le salon, sur les canapés mais elle ne vit personne. Elle se rendit dans l'annexe du salon qui est un peu une sorte de salle de détente où Elle et Irène aiment passer du bon temps à lire au calme ou simplement pour méditer un peu mais il n'y avait personne et la pièce était plongée dans l'obscurité. Elle se rendit alors dans la cuisine, mais il n'y avait toujours personne.

La brunette fronça les sourcils, s'attendant à trouver Harry dans le canapé entrain de dormir ou d'émerger de son sommeil. Ou encore dans la cuisine entrain de manger ou de boire un café ou autre. Mais non, il n'était nulle part. Mais où pouvait-il bien être alors ? C'était la question que se posait Irène, ne sachant pas du tout où il pouvait bien être. S'il n'était ni dans le salon, ni dans la cuisine, ni dans sa chambre, ni dans la salle de détente ; où pouvait-il bien être ? C'était la question à deux millions, car elle n'avait clairement pas la réponse. Il pourrait être à la toilette, à la salle d'eau ou encore dans la chambre d'Elle mais nulle part ailleurs... à part dehors.

Revive//h.s [Dark Love 3]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant