Revive//h.s [Dark Love 3]

03 - Interrogatoire

« Vous savez l'amour, ça ne fait pas que rendre con. Ça pousse aussi à faire des choses complètement débiles et que nous n'aurions jamais fais de base non plus. Je suppose que c'est une répercussion de la connerie.
-Irène »

La brunette se trouvait assisse sur une chaise métallique dans une pièce froide et impersonnelle. Elle savait très bien que c'était une salle d'interrogatoire, car ça faisait la neuvième fois qu'elle s'y trouvait mais aussi car elle était quasiment identique à celles présentes dans les films et séries télévisées. Elle soupira de lassitude, les bras croisés sur sa poitrine. Elle tapait frénétiquement du pied sur le sol. Elle n'était aucunement stressée, tétanisée, effrayée ou quoique ce soit d'autre, par rapport à elle ou à Harry.

Non, elle tapait frénétiquement du pied sur le sol, croisait les bras sur sa poitrine et soupirait de lassitude de temps à autre parce qu'elle se faisait royalement chier. On ne lui avait rien donné d'autre à s'occuper que ses pensées, et ce n'était pas vraiment ce dont elle avait besoin. Pas du tout même, car c'était surtout cela qui la faisait chier, dans toute cette histoire. Car le silence laissait libre cours à ses pensées, et que ses pensées pouvaient se montrer comme étant son pire ennemi.

Irène pensait à Harry qu'elle ne verrait peut-être jamais. Ce n'était pas la première fois qu'une telle pensée se proposait à elle. Ce n'était pas la première fois qu'elle pensait et réfléchissait à une telle chose. La première fois datait de la première nuit qu'elle avait passé avec lui et où ils ne s'étaient rien passés de particulier avant le matin où il s'était fait arrêté. Puis la seconde fois, c'était lorsqu'il avait pointé le bout de son nez à la boulangerie dans laquelle elle travaillait à cette période.

Et une autre fois fût lorsqu'il avait été choppé par une voiture et s'était retrouvé sur un lit d'hôpital et une amnésie partielle de 4 ans. Il avait oublié 4 ans de sa vie, donc elle. Mais encore une fois, il était revenu et cette fois-ci, contre toute attente, il avait évoqué la présence de sentiments. Et pas n'importe lesquels : ceux de l'amour. Dire qu'elle ne s'y attendait serait un euphémisme, car c'était bien pire que cela. Elle était totalement étonnée, surprise, sur le cul. Tellement qu'elle eut besoin de s'éloigner d'Harry pendant près de 4 mois et se taper une nouvelle fois John –elle était complètement saoule et lui était quand même bien éméché aussi.

Irène avait du mal à croire qu'à chaque fois, l'anglais était revenu. Depuis qu'il était entré dans sa vie, il n'avait jamais lâché prise et avait toujours trouvé le moyen de pénétrer à nouveau dedans même lorsqu'elle essayait de l'en rejeter. Et malheureusement pour elle, elle était amoureuse de lui donc elle ne pouvait pas toujours le jeter hors de sa vie et l'éloigner d'elle. Elle avait au moins déjà réussit à le tenir à l'écart en n'habitant pas avec lui et en ne couchant pas avec lui. Elle se sentait un peu mal pour tous les mensonges qu'elle lui a fait gober sur sa peur de coucher pour la première fois alors qu'elle l'avait déjà fait deux fois avec John, un ancien collègue. Elle avait démissionné, une semaine après sa tout première fois et aussi première fois avec John.

Irène se rend vraiment compte maintenant qu'Harry tient réellement et vraiment à elle. Ce n'est pas une histoire juste de faire joujou et puisse on tourne en rond et on passe à autre chose. Il tient à elle d'une certaine manière qu'elle n'arriverait pas à expliquer, pas à décrire. Elle est amoureuse de lui mais avait longuement souhaité que ce ne soit pas réciproque, sauf que maintenant elle avait toutes les preuves devant elle. Elle avait tous les signes qui démontraient qu'il était bel et bien amoureux d'elle comme il le lui avait dit quelques mois plus tôt. Sauf qu'elle avait encore du mal à y croire, car elle refusait tout simplement d'y croire.

Un bruit de grincement de porte la sortit du chahut de ces pensées. Elle releva légèrement la tête et tomba nez à nez avec le regard intense du plus petit des trois hommes gradés de toute à l'heure. Elle soupira légèrement, essayant d'oublier l'idée qu'elle devait s'en douter mais qu'elle avait été trop prise dans ses pensées que pour penser une seule seconde qu'elle puisse revoir ces trois hommes et cette femme. Il avait comment ils prénommaient, chacun d'entre eux et pas uniquement parce que c'était écrit sur des plaques, accrochés par une épingle de sûreté sur leur uniforme de gardés. Le plus âgé se prénommait Eden Falcon. Le plus jeune se prénommait Jared Lloyd. La femme se prénommait Solange N'Goyllan. Et le dernier des trois hommes et qu'elle avait d'ailleurs en face d'elle, se prénommait Joachim Graham.