16 octobre

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- Dimanche on va randonner dans Paris.
- Pardon ?

Il est sept heure quinze, je dois partir de chez moi dans vingt minutes et on m'agresse déjà .

- Dimanche on va...
- J'avais compris la première fois merci, c'était juste une façon de te faire comprendre que ta proposition me dérange.
- Je ne te propose pas , je t'annonce qu'on a rendez vous à neuf heure à Paris avec les cousins dimanche.
- Mais t'es au courant que le dimanche matin c'est ma seule grâce matinée ? Y'en à qui bosse le samedi matin Madame !
- Sur un autre ton ! On ira randonner point. Vous avez besoin de prendre l'air , vous pourrez attraper des pokémons.

Des pokémons ? Mais qu'est-ce qu'elle raconte ? Cette femme est folle.

-Je prends l'air tous les jours en allant au lycée ! J'ai même pas de chaussures pour randonner et puis j'ai des devoirs...

Vous me voyez plaider ma cause ? C'est pour le spectacle - la tragédie et parti et patata- parce que la vérité c'est que c'est mort d'avance. Si je continue à parler ça ne va rien arranger sauf la conforter dans son idée saugrenue de randonnée jusqu'à ce qu'une randonnée soit planifiée tous les dimanches et que le dimanche devienne le dimanche randonné autant que le lundi est devenue le lundive.

- On en reparlera.

Ça c'était ma mère qui veut me faire comprendre qu'épiloguer est moins important que d'attraper mon tramway. Quand je dis " mon " tramway , je veux dire le tramway , seulement c'est celui que je prend à sept heure cinquante six .
Heureusement que mon frère va se réveiller dans cinq minutes parce que sinon le coup de la rando on en aura entendue parler . Il est dans sa période rebelle et il renégocie absolument tout, moi je sais reconnaître une bataille perdue d'avance.

*

Je pensais que j'étais assez triste comme ça du deuil de mon dimanche matin, mais non , Émilie avait une bonne nouvelle pour moi.

- Gaël m'a envoyé un message.

Sur le coup , je l'ignore. Elle et Gaël se parlent régulièrement. Lucie n'a même pas levé les yeux de son portable et mon iPod continuait à gueuler Tempirary Bliss de The Cab.

- Il fait une soirée demain soir.

Lucie arrête des messages et moi je pousse un gros soupir en enlevant mes écouteurs.

- Une soirée ? Dans sa grande maison ? Je demande.

Je sais ce que vous vous dites. Grande maison plus soirée égale alcool et drogues plus ou moins douces à vaux l'eau. Vous n'avez pas vraiment tord , dans la plupart des cas c'est ce qui se passe. Mais pas quand la soirée ne se compose que de notre bande. Déjà il n'y avait que Lucas ( un autre ami à nous ) qui fumait , et il ne le faisait jamais devant nous. Et puis ce n'était pas des fêtes mais des soirées , donc peu de monde , de l'alcool oui , de la musique et beaucoup de conneries par la suite pour finir par dormir sur le carrelage de la salle de bain à cinq heures du matin. Les grosses , les vrais fêtes , nous y étions invités mais on ne les organisait pas, trop cher , trop chiant. Ces soirées sont plus là pour nous réunir parce que au fil des années , notre bande de pote de l'école primaire s'est dispersée.

- J'y crois pas , pile le week-end où je vais randonner.
- Il faut que je demande à ma mère vu qu'on dort la bas.
- C'est bizarre qu'il ne prévienne que la veille .
- on t'enverra des photos Adèle.

Super.

*

Je viens de rentrer chez moi. Je vais faire mes devoirs avant de regarder une série. J'ai une dissertation à faire pour dans 3 jours et j'ai toujours pas lu le sujet . On se retrouve après , Ciao.

*

En cherchant le sujet de ma dissertation, allez savoir pourquoi , je me suis souvenue de Mathilde. Vous savez la folle dingue qui m'avait couru après? Ben je n'ai aucune nouvelle d'elle ni de ce fameux Alexandre. Trop bizarre.

Le Journal D'une BluneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant