Le Journal D'une Blune

13 novembre

Aujourd'hui c'est vendredi ,soit le cinquième jour consécutif où j'ai du me lever aux aurores et trainer mes basques jusqu'à ce lycée pourri. Quiconque osera dire que c'est le dernier jour avant le week-end sera trucidé. Demain matin j'ai quatre heures de cours alors je déteste le vendredi autant que les autres jours et j'ai le droit.

J'ai détesté mon réveil ce matin , tous les cours et la cantine , enfin la cantine c'est normal elle est immonde. Et devinez quoi ? Quand j'ai croisé Alexandre je l'ai détesté aussi, lui , ses petits sourires et ma manie d'essayer de voir ses tatouages à chaque fois alors que ,merde ,on est en novembre il doit même porter des gants.
D'ailleurs c'est une nouveauté ça , avant je ne le voyais nul part , -je suis quand même passé complètement à côté pendant deux ans , et maintenant je le vois partout.
Heureusement c'est bientôt la fin de la journée, j'ai encore une heure et après finiiit. Enfin non après devoiiiirs mais sinon je n'aurais qu'à pas les faire. Qui va vérifier franchement ? Les profs attendent autre chose des terminales. Ou alors ils s'en foutent.

Je vais pour me diriger vers ma prochaine salle quand je reçois un texto de Lucie :

Tu descends pour la récré ? Je suis au bâtiment B.

Tiens on a une récré maintenant ? Si Lucie le dit ça doit être vrai.
Je répond :

J'arrive.

Du coup , demi tours et je commence à descendre les escaliers quand je tombe , que dis-je , je tombe littéralement sur Alexandre. En gros je lui rentre dedans et je suis à pas grand chose de me casser le nez sur sa clavicule avant de me reculer vivement en me frottant le nez.

-Adèle ?

Tien , c'est donc ça sa voix ? Aucune surprise  , c'est la voix d'un jeune homme quoi , mais son intonation est plus douce que ce que je me serais imaginé.

- Aïe ...oui c'est moi.
- Ça va ton nez ? Me demande t-il en se frottant là où le fautif à frappé.

-Oui oui.

Pourquoi il est gentil comme ça ? C'est très perturbant merde.

- Tu tombes bien , haha... il rit nerveusement. Moi aussi j'aurais rit nerveusement si j'avais fait une blague aussi nulle.
- Ah ouais ? Je hausse les sourcils et soudain il a l'air gêné.

Il passe sa main sans bandage dans ses cheveux. Puis il se reprend et finalement me regarde avec assurance.

- Ouais , en fait je te cherchais.

Ah. Bon. Ça ma l'air très intéressant mais je suis pas très chaude pour me faire engueuler , allez savoir pourquoi j'ai la soudaine impression qu'il est là pour me faire l'explication du pourquoi du comment il ne peut pas me saquer. Peut être sa nouvelle assurance ? Ou du moins le fait qu'il ai eu l'air gêné deux secondes avant de se remettre à me regarder de haut.  En tout cas j'ai une bonne excuse : je dois rejoindre Lucie.

- Je suis désolée, une amie m'attends en bas , je finis dans une heure. Ça peut attendre ou c'est urgent ?

Je parle comme une secrétaire bordel mais après tout si il veut m'engueuler autant que ce soit aujourd'hui, je suis pas du genre à procrastiner.
Puis finalement ,moi qui avait peur de le crisper , il a l'air plutôt soulagé.

On sourit tous les deux nerveusement comme deux idiots. Lui parce qu'il aime sûrement engueuler les gens et moi parce que comme il s'est mis a sourire d'un coup je me suis sentie obligée de le suivre et aussi parce que je suis un peu con-con des fois. En tout cas on à l'air de deux imbéciles. Que quelqu'un nous vienne en aide. Une claque ou même un coup de genou dans le tibia serait bienvenu.

- Bon bah..

C'est ma technique de replie. Et sur cette phrase absoluement brillante, je me casse.
C'est vraiment une journée de merde.