3 novembre

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Aujourd'hui c'est la rentrée, moment absolument génial , j'adore ( notez l'ironie). En plus le mois de novembre est tout le temps pourri , tout le monde le sait.
Cependant même si je reprends la philo , c'est mon opportunité pour parler à Mathilde et mettre mon plan à exécution. Mon plan -pourri -consistant juste à voir de près les tatouages de Alexandre-Ou-Pas. Le problème c'est que je ne sais absolument pas dans quelle TS est Mathilde , donc ne ne peux pas trouver son emploi du temps. Et hors de question de questionner Alexandre directement, autant lui demander de me montrer ses tatouages . J'ai pas perdu la tête non plus.
Sauf aller à la vie scolaire mais je veux pas qu'on me prenne pour une dingue. Bref avec toutes ces tergivertions, je suis toujours en train de cogiter quand soudain je la vois. Non , pas la Vierge Marie , Bétadine.
Ni une ni deux je lui saute presque dessu.

- Hey Mathilde ! Ça te dit de déjeuner avec moi ce midi ? Super merci , rendez vous ici , Ciao !

Tout ça sans respirer ni faire semblant que sa réponse m'intéresse. Elle a intérêt à se pointer. Écoutez moi bien les enfants , je m'apprête à vous donner une petite leçon de vie spécial selfmade.
Leçon numéro 1 pour empêcher quelqu'un de refuser quoi que ce soit : ne pas le laisser en placer une. Ça marche du tonnerre. Bétadine sourit quand même , fidèle a elle même et moi je me barre sans un sourire , fidèle a moi même. Qu'on ne me demande pas d'être aimable non plus , première étape du plan réussie ou pas , ça reste la rentrée.

                                   *

Chers amis , tout bon plan ayant une faille , ce n'est qu'à midi que je me rend compte que Bétadine ne mange peut être pas au même service que moi. Dans ce lycée il y à trois services , elle a peut être déja mangé ou elle peut aussi ne manger que dans une heure.Et encore une fois aucun moyen de vérifier. Je me déteste moi et mes leçons et plans à la con parce que comme je ne l'ai pas laisser en placer une je peux attendre ici à me les cailler longtemps.Depuis quand fait-il aussi froid en novembre ? Ne dites pas "toujours"  , je m'en serais rendu compte quand même.

- Adèle !
-Ah Mathilde !

Le soulagement m'envahis , pour peu je l'embrasserais. Mais non , pas vraiment, parce que si je veux avoir un copain un jour je dois éviter d'alimenter mon statut de lesbienne potentielle. Même si c'est pas gagner.
Bétadine se pousse puis-coupage de respiration. Merde , elle est pas seule.

- J'espère que ça ne t'ennuie pas , le jeudi midi je mange avec Julia , Alexandre et Nicolas normalement.
- Non , aucun problème. J'arrive à articuler , c'est déjà ça , après pour les yeux de merlant fris je peux rien y faire désolée.
- On va juste rejoindre Lucie et Émilie, je dois leur envoyer un message pour qu'elle nous garde plus de place.

J'essaie de ne pas mettre de reproche dans ma voix mais c'est dur. C'est un coup bas que m'a fait Bétadine , moi qui pensais qu'elle était de mon côté. Douce innocente que je suis.

Alord pendant les minutes qui suivent je m'attarde sur les détails techniques dans notre conversation pour ne pas fixer Alexandre. Alexandre , pas Le Grand non ,  Alexandre Le Tatoué. J'avais vu juste.
Aujourd'hui aucun moyen de voir qu'il est tatoué , je veux dire on est en novembre et le temps nous le fait bien comprendre. Mais je suis pas née de la dernière pluie non plus. Par conséquent il porte une doudoune un jean et des boots. J'adore les mecs qui portent des boots, ne me demandez pas pourquoi , une fixation due à un traumatisme sans doute.

Arrête de le fixer Adèle. Surtout qu'on dirait qu'il ne me voit même pas , ou alors il s'en fou , c'est fort probable aussi. Son air aimable inspire les deux réponses. Ce gars sait se comporter pour faire comprendre aux gens qu'ils ne sont pas les bienvenues. Un talent qu'on partage j'imagine , ça nous fait un point commun. Mais ne nous réjouissons pas trop vite. Il fixe ses chaussures comme si elles étaient responsables de la faim dans le monde.
Mais si il s'en fou , pourquoi Bétadine m'a parlé de lui ? Soudain je me souviens du regard qu'il m'avait lancé en cours de sport .. hum c'était déjà mal partis.
Concentration sur Nicolas et Julia. Julia est rousse , comme moi depuis que ma couleur à dégorgée, sauf que son roux à elle est flamboyant et naturel, en raccord avec ses sourcils. Pff c'était celui là que je voulais. Nicolas, lui est brun avec des yeux marrons et à une silhouette fluette. Dans le genre petit intello avec ses lunettes de premier de la classe. Ils ont l'air tous les deux sympathiques et ils me sourient contrairement à l'autre porteur de boots de mes deux.
Pendant que je fixe résolument tout sauf lui, nous avançons vers la cantine et je me rend compte que j'ai oublié d'envoyer le message aux filles.

Le Journal D'une BluneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant