13 novembre

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Je suis à deux doigts de m'endormir pendant la dernière heure , les secondes passent vraiment trop lentement. Mes paupières sont lourdes j'ai le regard vague et ma tête glisse régulièrement de ma main où je l'ai posée. Je suis à deux doigts de la commotion cérébrale plusieurs fois pendant cette heure.
En plus la voix de ma prof est depuis longtemps devenue une sorte de bruit de fond , la pauvre. Aucune idée du sujet du jour. D'ailleurs je ne sais pas vraiment en quelle matière je suis actuellement. J'ai copié deux mots sur ma feuille de notes et je crois que j'ai essayé de dessiner un chien , à moins que ce ne soit un lapin ? Quiconque me connait sait que quand je dessine c'est que vraiment je m'ennuie parce que j'ai aucune patience et que le dessin en demande trop.

C'est moi ou quelqu'un a trafiqué ma montre ? Si c'est Thomas je le tue.

                                  *

Je pense que Thomas est innocent parce que personne autour de moi n'a l'air de s'affoler tant que ça. Après la raison pour laquelle elles ne s'affolent pas c'est peut être parce qu'elles dorment toutes.
Et inévitablement pour faire passer le temps je repense à tout à l'heure : Alexandre était vraiment mignon pendant les deux secondes où il a joué au garçon gêné , j'avais même pas envie de lui mettre de claque. Alors que à chaque fois que je le vois avec son air hautain et qu'il fait la gueule j'ai envie de lui foutre des claques.

Quand je suis descendue en récré je n'ai rien dit à Lucie , déjà parce que concrètement il ne s'est rien passé mais aussi parce que quand je me fais engueuler je ne le crie pas sur les toits. Cette dinde ne s'est rendu compte de rien alors que j'avais clairement l'air ailleurs. Elle a monopolisée la parole pendant les 10 minutes qu'on a passé ensemble. Aucune idée du sujet de son monologue non plus.

Une chose est sûre : Alexandre veut me dire un truc , et ça fait un moment qu'il le veut sinon Bétadine ne serait jamais venu me voir aussi tôt dans l'année pour me parler de lui. Mais même si il y a exactement 47 minutes j'étais persuadée qu'il voulait m'engueuler je commence à me dire que c'est bizarre d'attendre que j'ai finis les cours pour le faire. À moins qu'il ai vraiment beaucoup de choses à dire. Sauf que avec toute les fois où il m'a fait la gueule quand on se croisait dans les couloirs bah j'ai du mal à me dire qu'il ai envie d'autre chose que de me crier dessu. C'est tellement frustrant.
J'ai comme une sorte de hâte de le voir et c'est bizarre. Je sais que physiquement il me plaît depuis que je l'ai vu de près ce fameux jeudi midi. Je ne peux plus me voiler la face , ces tatouages ne sont pas la seule chose qui m'intéresse chez lui.  Je le trouve attirant et même si il est impressionnant avec ses tatouages et tout , j'ai pu le voir en tant qu'être humain quand il a eu l'air gêné, c'est pas une machine de guerre ,et dans un autre cas de figure je lui aurais sûrement dit qu'il me plaît. Sauf que il est tellement exécrable qu'il en est insupportable. De mon côté je sais que je ne suis pas Miss Sourire non plus mais j'ose espérer que je n'affiche pas le même air hautain que lui.

DRIIIING
Libération ! Joie !
Je jète ma trousse et ma feuille de notes dans mon sac que je jète à son tour sur mon épaule sans même écouter la prof qui doit commencer à donner les devoirs et c'est ma sortie ! Elle ne dira rien , elle a l'habitude que je sois là première sortie de chaque cours et que même si je ne suis jamais là quand elle donne les devoirs je finis toujours par les lui rendre en temps et en heure. C'est ce que certains appellent "le talent" , c'est ce que moi j'apelle la " peur de la mauvaise note" mais bon le résultat est le même au final.
Direction l'entrée principale. Oula Adèle ne cours pas dans les couloirs tu effraies les gens ! En plus j'ai l'air vachement enthousiaste pour une fille qui va se faire engueuler. C'est louche. Mais mon cerveau est en mode off , mes actes ne répondent plus de la logique.

Je suis à l'entrée - qui est aussi la sortie principale, et je ne le vois pas parmi la masse de lycéens. Et là mon coeur fait un truc bizarre dans ma poitrine , comme si j'étais super déçue alors que je suis sortie dans les premières et que ,bordel ,c'est pas censé être un rencard ou un truc dans le genre mais un peloton d'exécution.

- Adèle.

On me touche l'épaule. C'est lui,il à parlé d'une voix calme et pas vraiment énervée comme celle qu'il à prit tout a l'heure. Allez Adèle , je ne sais pas ce qui se passe avec tes jambes mais respire , expire et re-respire. Je fais volte face.

-Hey , fit -il.
- Hey.
- Ça te dit de faire un tour sur la grande avenue et ensuite je te ramène à l'arrêt du tramway ?
-Ouais.

J'ai dis "ouais "comme j'aurais pu dire " je vais me faire arracher une dent" je crois même que j'ai grimacé en prime. Je suis bipolaire , c'est clair.
Restons sobre et surtout n'oublions pas de respirer.
Il me sourit timidement et je ne répond pas à son sourire , je ne comprend rien , ni ses actions ni mes réactions et c'est trop bizarre.

Les premiers mètres se font dans un silence à moitié gêné. Il regarde absolument tout sauf moi.Il n'a pas l'air à l'aise alors que moi je suis tellement concentrée sur ma respiration que je n'ai même pas la présence d'esprit d'être gênée. Et là mon cerveau à une sorte de beug, l'idée me vient de lui dire qu'il me plaît. C'est bizarre et j'ai jamais prit les devant avec un garçon , d'habitude je me contente de repousser les rares avances que je ressois. Mais avec lui je me sens tellement bizarre , la sensation dans ma poitrine n'est pas très agréable mais je l'aime bien quand même. Le seul hic c'est mon coeur qui bat tellement fort que je suis sûre qu'Alexandre peut presque l'entendre. Que toute la rue peut l'entendre.
Tout dépend de ce qu'il veut me dire. Si il est effectivement ici pour m'engueuler ça pourrait sembler déplacé. Mais j'ai vraiment de plus en plus de mal à croire cette version , un garçon qui aurait voulu m'engueuler , et surtout le peu que j'ai vu d'Alexandre , s'y serait prit tout de suite et ne m'aurait pas proposé de sortir et de faire un tour , il n'aurait pas eu l'air gêné non plus. Il m'aurait déversé son poison dans le couloir tout à l'heure avant de partir d'un coup en me laissant toute seule comme une idiote.

- Écoute Adèle...

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Le Journal D'une BluneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant