Sombre nuit d'été - Insomniaque

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Il est vrai que ces temps-ci, j'ai du mal à dormir. Oh et puis c'n'est point grave. Après tout, mes proches ont peut-être raison, c'la doit être dû à mon temps passé sur les écrans, ou bien à mes réflexions trop poussées. Je dois me remettre en question.. Eh, oh ! Qu'est-ce que je me fais là ?

Non.. je dois reprendre mes esprits.. Allez, fermes les yeux, comptes les moutons. Ce n'est qu'une nuit de plus à passer. Hum.. Je me demande quelle heure il est. Non ! Je ne doit surtout pas regarder. Si j'ouvre les yeux, tous mes efforts seront vains. Mais en même temps comment pourrais-je m'endormir si cette question me taraude l'esprit ? Voyons. Pesons le pour et le contre..

Je ne sais pas comment faire. Mon esprit est tellement lent et épuisé que je n'arrive même plus à différencier les avantages des inconvénients. Rha.. j'ai l'impression d'être à l'agonie. Oh et puis zut ! A bas la raison, je vais regarder, j'en ai besoin.. c'est essentiel. Voyons.. deux heures moins le quart. C'est un peu tard mais pas trop, j'ai sans doute le temps d'aller regarder deux ou trois post d'artistes. Ha.. qu'elles sont belles ces oeuvres, je m'y noierai bien. Les couleurs sont tellement bien réparties. Mais le temps passe, quelle heure est-il à présent ?

Oh tiens.. Il est déjà quatre heures. Quoi ?! Comment ça quatre heures ?!! J'étais tellement absorbée par la beauté de l'art que j'en ai oublié le temps qui passe. Je n'arriverai donc jamais à dormir ?.. Je suis au bout de mes forces. Mon mental ne me suis plus.. Je ne dormirai donc jamais ?

Bon.. je dois me calmer et trouver une solution. Je vais éteindre cet ordinateur et fermer les yeux à nouveau. Le marchand de sable me tendra peut-être la main cette nuit là, qui sait ? Allez, c'est décidé, mes paupières sont lourdes à partir de.. maintenant ! C'est bon. Maintenant je dois vider mon esprit. On me répète toujours que je suis trop stressée au quotidien. Je suis sûre que c'est faux. Après tout, qu'est-ce qu'ils en savent eux ? C'est mes pensées, pas les leurs !

Rha, il fait beaucoup trop chaud sous cette couverture, retournons-la. Ha, c'est bien mieux comme ça. Il n'y a rien de mieux que de sentir le côté frais d'un drap avant de s'endormir paisiblement. Il est maintenant tant de faire une belle virée vers le royaume du sommeil.

Mais.. pourquoi la couverture est-elle soudainement devenue brûlante ? C'la n'fait pourtant que cinq petites minutes que je l'ai retournée. Bon. Laissons dépasser un pied pour voir. Ha, non. Je me sens mal. Comme si, dans la seconde, quelqu'un allait me l'arracher et le dévorer sous mes yeux. En même temps, si je le remet sous le drap, je vais de nouveau crever d'chaud. C'est complètement insensé, j'avais pourtant mis l'ventilo à la puissance max. Il ne reste plus qu'à ouvrir la fenêtre pour laisser entrer la fraîcheur de la nuit.

Ah, des insectes ! Je déteste ça. En plus de ma phobie envers eux, il a fallut qu'ils fassent du bruit, c'est pas croyable.. Encore une magnifique nuit qui commence. J'en ai marre, j'vais craquer.. Mais c'n'est pas le moment pour pleurer. Tu verras, tu reprendras le rythme plus tard.

Ha ouais ?! Ce même rythme qui m'a fait faire une crise pour manque de sommeil ? Excuse-moi mais je n'ai pas très envie de m'évanouir à nouveau dans les couloirs d'un bâtiment scolaire suite à un mauvais sommeil. Et puis dormir six heures par nuit, non merci !

Je crois réellement que je vais finir par me frapper. Ma fatigue entraîne ma rage contre moi. Pourtant ce n'est pas le temps de lâcher prise. Voyons, combien de temps me reste-t-il..

Oh bordel de merde. Je sais c'n'est pas très distingué mais quand même ..! Six heures et demi, voilà l'heure qu'il est. Ce petit nombre va désormais me hanter, je le sait. Le soleil se lève dehors, et moi.. et bien je n'ai toujours pas trouvé le sommeil. Le coq chante, les oiseaux aussi. J'aimerai juste pouvoir les abattre afin de, peut-être, m'endormir enfin.

Et mes proches qui pointaient d'autres potentielles cibles de mon insomnie.. Qu'ils sont naïfs. Il ne sont pas dans ma tête, non non. Ils ne comprennent pas que je souffre, et que je suis pas de bonne compagnie pour ma propre personne. Leurs arguments ne valent rien au fait que je leur parle les yeux à demi fermés. Je souffre. Je souffre d'insomnie ingérable. Si seulement j'avais des cachets pour ça, j'en aurait pris la dose, quitte à ne jamais me réveiller.

Il est sept heures, j'ai toujours mal partout, les yeux qui brûlent, ce bruit incessant d'insectes dans les oreilles, cette chaleur insupportable qui m'envahit.. et ces pensées qui me torturent. J'ai beau tourner mon drap et mon oreiller dans tous les sens, rien n'y fait. C'est peine perdu.

Il est sept heures et quart. Je m'endors comme par magie, sans comprendre réellement comment c'était possible.. Je suis paisible.

Dix heures, je me réveille en sursaut. De lourds pas dans le couloir, des paroles incessantes et des cris aigus comme ceux d'une enfant surexcitée. Ceci est ma famille. Aussi indiscrète que respectueuse. Et puis on m'appelle pour manger. J'n'ai, comme d'habitude, pas faim d'un repas. J'veux juste des croissants et un bon bol de chocolat. Mais mon rythme de sommeil est ainsi, que voulez-vous. La journée a commencé sans que je m'en aperçoive.

L'esprit libreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant