Obsession

Chapitre 37

C'est vers minuit et demi qu'il pointe le bout de son nez avec un grand sourire comme si de rien n'était et quelque peu éméché.

- Oh c'est en l'honneur de quoi tout ça ? dit-il en s'asseyant en face de moi

- C'était cela n'est plus ! dis-je en colère. Je t'attends depuis des heures !

- J'avais besoin d'être seul

- Et tu ne sais pas téléphoner ? Je ne suis inquiéter moi

- Ça va y'a pas mort d'homme ! Et puis je suis là maintenant

- Ouais ivre comme d'habitude ! criais-je

- On s'en fou ! Alors tu vas me dire pourquoi tu t'es fait belle et pourquoi cette table ?

- Je voulais juste qu'on mange en tête à tête comme un vrai couple marié, mentis-je

- Et tu me chies une pendule pour ça ?

- Non, j'avais quelque chose à te dire aussi, murmurais-je

- Et c'est quoi ?

- Non, tu ne le mérites pas, je ne te le dirais pas

- Allez ! Fais pas ta chieuse, dis-le ! dit-il en s'asseyant près de moi

- Non tu peux t'accrocher je ne te dirais rien !

- Voilà maintenant tu comprends pourquoi parfois j'ai besoin d'être seul ?

- Ah oui tu veux être seul ? Ben tu vas l'être, je pars, moi aussi j'ai besoin d'être seule dis-je en me levant

- Non ! Tu n'as pas le droit de faire ça nous sommes mariés ! dit-il en m'attrapant par le bras

- C'est maintenant que tu t'en rends compte ? Ben c'est un peu tard ! Et puis toi tu le fais bien !

- Ouais je le fais mais je rentre toujours à la maison, je ne fuis pas

- Chacun réagit à sa façon, j'ai besoin de réfléchir

- Réfléchir à quoi ? Tu peux le faire ici ! Ne me quitte pas Beth

- Non je ne te quitte pas, je ne le pourrais pas, j'ai juste besoin de m'isoler

- Beth s'il te plait, dit-il en se levant pour me prendre dans ses bras

- Non ma décision est prise, dis-je en me dégageant

Je jette quelques affaires dans un sac et je quitte la maison sans même savoir où je vais aller. Mes joues sont inondées de larmes. J'étais tellement heureuse de lui apprendre ma grossesse, il a tout gâcher. Je m'arrête dans un hôtel et prends une chambre où je laisse cours à ma tristesse. Mon téléphone n'arrête pas de sonner, je sais que c'est lui mais je ne réponds pas.

Lui : Pourquoi ne me répond-elle pas ? Je ne sais pas où elle est partie. Va-t-elle revenir ? Je ne veux pas la perdre, j'ai besoin d'elle. Je ne suis pas facile à vivre je le conçois mais c'est parce que je l'aime et que cela me ronge de ne pas lui dire. Il faut qu'elle revienne, elle est mon rayon de soleil, je ne suis rien sans elle.

Elle : Pourquoi a-t-il besoin d'être seul ? C'est si insupportable de vivre à mes côtés ? Je le dégoute à ce point ? Heureusement que je ne lui ai pas dit pour ma grossesse, cela serait une déception de plus pour lui. Avoir un enfant de celle qu'on déteste y'a rien de pire. Que dois-je faire ? Le quitter ? Je ne peux pas, j'ai besoin de lui dans ma vie. Avorter ? Ca jamais c'est une partie de lui qui grandi en moi et je l'aime déjà ce petit bout. Je suis perdue.

Je me déshabille et prends une douche puis je me mets au lit. Il est tard mais pourtant mon téléphone sonne toujours ce qui me fait pleurer. Fatiguée je finis par m'endormir.

Le lendemain matin c'est la sonnerie de mon téléphone qui me réveille, c'est encore Gregory qui essaye de m'appeler, je n'ai pas la force de lui parler. J'ai une alarme me disant que j'ai un message sur ma messagerie. Je l'écoute.

- Beth c'est moi, rentre à la maison, je suis mort d'inquiétude, il faut qu'on parle, tu ne peux pas me quitter comme ça

Cela m'arrache le cœur, sa voix est si triste, je veux le rendre heureux même s'il ne m'aime pas, je n'aime pas le savoir dans cet état.

Je m'habille puis pars voir un gynécologue obstétricien pour le suivi de ma grossesse et savoir de combien je suis. Je suis dans la salle d'attente, j'aurais tellement aimé être là avec Gregory. Lorsque c'est mon tour, après examen j'apprends que je suis enceinte d'un mois, nous mettons tout en œuvre pour le suivi puis je retourne à l'hôtel.

Je ne vais pas travailler, et je ne sais pas si Gregory y va ou pas. Je n'avertis même pas ma secrétaire afin qu'elle annule mes rendez-vous. Je m'en fou de tout. Je m'allonge sur le lit et caresse mon ventre doucement, maintenant que je le sais je reconnais qu'il y a un léger renflement, je souris.

- Je sais que tu ne m'entends pas mais sache que je t'aime déjà

Je sursaute, mon téléphone sonne une fois de plus, j'hésite puis finalement je me décide à répondre.

- Oui ?

- Beth où es-tu ? Je suis mors d'inquiétude, je n'ai pas dormi

- Je vais bien

- Mais où es-tu ? Je sais que tu n'es pas chez tes parents car je les ai appelés

- Quoi ? Tu as fait quoi ? Bravo maintenant ils s'inquiètent eux aussi !

- Je sais mais je devais savoir où tu étais, rentre Beth

- Pourquoi je ferais ça ?

- Il faut que l'on parle

- Parler de quoi ? Je crois que c'est clair, tu es si malheureux à mes côtés que tu as besoin d'être loin de moi parfois

- Non ce n'est pas ça du tout, n'imagine pas des choses pareilles, je suis bien à la maison près de toi

- Eh ben on ne dirait pas, car tu t'isoles souvent ou tu te saoules, voire les deux

- Je sais, je fais le con je le reconnais mais tu n'y es pour rien, alors tu rentres ?

- Non pas tout de suite

- Ne me fais pas ça ! Je suis malade sans toi, dis-moi où tu es je viens te chercher

- Je ne le fais pas contre toi, c'est pour moi que je le fais

- Je sais que tu ne m'aime pas et que tu n'as pas la vie que tu aurais aimé avoir mais je pensais que je t'apportais quand même quelque chose, dit-il tristement

- Tu m'apporte beaucoup je t'assure

- Alors rentre Beth, reviens à la maison

- Ok laisse-moi le temps d'arriver, capitulais-je

Je n'aime pas le savoir si malheureux, je préfère rentrer. Je remets mes affaires dans mon sac de voyage, puis je règle ma note d'hôtel et prends un taxi pour rentrer à la maison. Dès que la voiture s'arrête dans la cour, Gregory sort en courant et me prend dans ses bras, je le serre contre moi et sans un mot nous rentrons. Je pose mon sac à l'entrée puis nous allons au salon.

- Je te sers un verre ? me demande-t-il pour briser le silence

- Non merci

- Non ? C'est bien la première fois que tu refuses un verre

- Je ne peux plus boire, je suis enceinte, lâchais-je comme une bombe

Il arrête son geste et me regarde intensément, il ne réalise pas ce que je viens de lui annoncer.

- J'ai bien entendu ? dit-il en posant verre et bouteille

- Oui, tu vas être papa, dis-je en me mordant la lèvre