La lutte entre ma raison et mes envies reprit. Je crois que le plus dure fut d'accepter le fait que j'allais à Arkham non pas en tant que visiteur mais en tant que patiente. Bien évidemment, je me suis faite maudire par Hana. Encore et encore. Mais plus je voyais Harley et Jung Suk, plus les problèmes mentaux qui me plombaient la vie me paraissaient loin. Mais loin... Depuis cette bière prise à la volé, je ne sais pas si le terme "meilleure amie" à pu s'instaurer entre Harley et moi mais nous étions tout comme. En fait, je pense que pendant toutes ses années je m'étais débattue seule. J'avais compris qu'elle tactique de survie je devais employer: la solitude. Si parfois Hana m'avait prise par la main pour me sortir d'un mauvais pas, ce n'était que par intérêt personnel. Si Aiko pouvait disparaître ça l'arrangerait bien. Quand, quelques mois plus tôt j'avais trouvé le livre dans la ruelle, j'étais dans une impasse et par réflexe j'avais sollicité son aide. C'était en partie pour ça que j'avais donné autant d'importance à Edward Nygma. J'étais dans une impasse. Droite ou gauche? Je commençais à me recroqueviller sur moi même et j'avais attrapé la première main tendu pour m'en sortir. Pour émerger et respirer. C'était la main de la Folie elle même. Car même si les psy voulaient me le cacher je l'avais bien compris. Le but de Nygma était de les battre au sein même de l'asile. Là où les deux opposé était le plus en contact. Il voulait me faire sombrer dans la folie et ce en les déstabilisant un maximum. En leur faisant comprendre que leur attitude froide qu'ils montraient au boulot n'était qu'une façade. Un façade si fragile qu'en soufflant dessus il pourrait la faire tomber. Le combat jouait sur les nerfs de tout le monde. Enfin presque. Le seul combattant à être sur de sa victoire et à se tourner les pouces en attendant son tour était Nygma, sagement assis dans sa cellule. Même si Harley m'avait violemment tiré en arrière pour que je reste plus ou moins saine d'esprit, j'avais un pied dans le ravin. J'avais décidé de m'accrocher à cette jeune femme. De toute mes forces. Même si c'était difficile et qu'il faudrait du temps je m'étais remise à espérer. Chose, soit dit en passant, qui ne m'était pas arrivé depuis de nombreuses années.
Mais Hana influençait tout de même mes pensées. "Et si tu suivais le Sphinx? Tu ne penses pas que tu souffrirais moins? Que tout deviendrais plus simple?". Oui tout deviendrait plus simple. Mais depuis quand est que je choisissais la facilité? Je me m'étais à penser à ce que serait ma vie si je me jetais à pieds joins dans le ravin.
Amusante.
Certes.
Remplie.
Pas faux.
Libre.
Libre?
Tu ferais ce que tu souhaites.
J'aimerais y croire...
La main de Jung Suk sur le bout de mes doigts glacés me fit sursauter.
- Tout va bien Aiko?
J'ai hoché la tête. Et puis lui. Lee Jung Suk, que j'avais trouvé si irritant lors de notre première rencontre. Non mais regardez le avec son petit sourire en coin et ses yeux rieurs. Qui voudrait rester avec ce genre de gars? .... Moi, oui bon ok. Coréen, psychiatre brillant et accessoirement pure tombeur, que demande le peuple? S'en était pas si j'étais à deux doigts de l'appeler "Oppa" (terme coréen utilisé par les filles pour appeler un garçon plus âgé dont elle sont proches). J'étais vraiment tombé très bas.
- Tu n'as rien dit depuis dix minutes c'est pour ça, je commençais à m'inquiéter. Repris la voix de Jung Suk me sortant de nouveau de mes longues réflexions.
A vrai dire je trouvais se fauteuil super confortable. Je crois que c'est pour ça que je n'ai rien dit depuis longtemps. Je pourrais me mettre en boule et dormir ici ça me conviendrait parfaitement. Et si...
- Mon service est fini, il va falloir y aller Aiko. Je te raccompagne chez toi?
Mais ferme là...! Attend, quoi?
Je me suis levée et je l'ai regarder échanger sa blouse blanche par un manteau mi-saison. Il me fit signe de sortir du bureau. Je me suis exécutée sans un mot. Nous avons marché le long des couloirs. Il était heureux de quitter l'asile. Parfois les gardes pouvaient durer plusieurs jours et plusieurs nuits. Ici, les trente cinq heures n'existaient pas. Il salua le garde en sortant. Dès que nous avons dépassé le portail indiquant en grosse lettre noirs et menaçantes "Arkham Asilum" Lee Jung Suk parut se détendre.
- Tu vas vraiment me raccompagner? lui ais je demandé un peu hésitante.
- Bien sûr. T'as vu l'heure qu'il est?
J'ai regardé ma montre.
- Il n'est que dix neuf heure trente.
- C'est bien ce que je dis! Il est impératif que je te raccompagne, avec qui tu vas manger sinon? me lança t-il suivit d'un clin d'oeil.
J'ai rit en me cachant le visage. Ce mec me faisait des avances ouvertement et ça ne me dérangeait pas. Il prit une de mes mains pour croiser ses doigts avec les miens et continua de marcher comme si de rien n'était. Mon coeur rata un battement. J'ai arrêter de rire mais je n'ai rien dit. Je ne me suis pas opposé. Nous avons avancé comme ça jusqu'à ma porte. Je l'ai lâché et je lui ai tourné le dos pour sortir mes clés. Sans prévenir, il m'attrapa les épaules et me plaqua contre la porte. Doucement, sa main s'approcha de mon oreille où il y remit une mèche. Puis il prit appuie sur la porte en posant sa main juste à côté de ma tête. Mon palpitant commença à battre la chamade. J'ai cru mourir quand je l'ai vu se pencher vers moi. Merde... c'était beaucoup trop cliché... Le vibreur de son portable l'arrêta à deux centimètres de moi. Ça aussi c'était beaucoup trop cliché. Il jura entre ses dents en se redressant et décrocha.
- Quoi?!
- ...
- Qu'est ce qu'il se passe?
- ...
- Merde... J'arrive tout de suite. Je ne suis pas loin.
Il raccrocha et planta son regard noir dans le mien.
- Je suis désolé, je dois y aller. Il y a une urgence à l'asile.
Il allait me tourner le dos mais je lui ai attrapé le bras.
- Jung Suk, qu'est ce qu'il se passe?
- Je ne peux pas te le dire. Ne sors plus le soir et fais attention. Bonne nuit.
Et avec un geste brusque, il me fit lâcher ma prise et partit en courant. Je suis resté là, comme une conne devant ma porte. Quand le résonnement des pas de Jung Suk eurent disparu de la cage d'escaliers, je suis rentré chez moi. J'ai claqué ma porte, jeté mon sac au sol et j'ai donné un grand coup de pied dans le canapé. Chose totalement débile et inutile vu que je me suis faite super mal au passage.
Tu pensais vraiment que ça marcherait? Me demanda Hana sur un ton moqueur.
- Haa mais ta gueule! Juste pour une fois ferme là!
J'avais crié à haute voix. Même sous le coup de la colère ça ne m'était jamais arrivé auparavant. Le pire c'est qu'elle avait raison. A quoi je m'attendais au juste? Je suis allée me coucher sans manger.
Tu sais très bien ce qu'il te reste à faire maintenant. Repris la fille au fond de ma tête dans le noir de ma chambre.
- Je connais tes propositions sur le bout des doigts, merci.
J'ai eu beaucoup de difficulté à m'endormir. Plein de chose se passaient dans ma tête. Plein de questions sans réponses. Les sirènes de polices retentissaient dans tout Gotham. On les entendait plus que d'habitude. Le lendemain quand je suis enfin sortie de chez moi, j'ai compris en voyant les gros titres des journaux:
"Le Joker, échappé d'Arkham!"
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Schizophrénie (Fanfic Batman)
Fanfic"On ne sait jamais quand la Folie va nous tomber dessus. Même si tout le monde se croit en sécurité, dans ma ville, elle est constamment présente. Gotham est une ville où la Folie règne en maître. Elle nous regarde tous du haut de son trône et chois...