Chapitre 8 : Aveux et Sacrifices

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Chapitre 8 : Aveux et Sacrifices

- Alors, que comptez-vous faire pour votre dernière semaine de l’année ? Préparer vos cadeaux de Noël ?

- C’est un peu tard pour ça, Maman. Dois-je te rappeler que nous sommes déjà le 13 décembre ?

- Oui, le temps passe vite… eh bien ! J’ai hâte de vous voir ouvrir vos cadeaux !

- Maman ! Nous ne sommes plus des enfants !

- Et alors ? Je vais vous offrir des cadeaux dans de grandes boites, vous verrez, vous allez adorer !

- Nous faisons bien Noël chez vous cette année, n’est-ce pas ? demanda Jess.

- Oui, bien sûr, répondit ma mère.

- Oh ! Ça sera la première fois que je le fais ailleurs que chez moi ! s’exclama Mél, enthousiaste.

- Et ça sera mon premier Noël sans Cath… murmura mon voisin, en baissant la tête.

- Je suis désolée… lui chuchotais-je en me penchant vers lui.

Il leva vers moi des yeux mitigés. A la fois triste et heureux.

- Ne le sois pas, c’était écrit.

- Mais même si « c’était écrit » comme tu dis, rien n’enlève la tristesse et le manque causés par la mort d’un être aimé.

- Je ne cherche pas à me voiler la face, juste à positiver.

- Je comprends.

Sur le coup, j’avais été stupide. Comme si j’avais voulu qu’il soit triste sans cette belle touche d’amour et de bonheur que je voyais dans son regard. Il ajouta quelque chose qui me surprit, car il me regardait bien dans les yeux à ce moment :

- Ne t’en fais pas, Cath, je ne t’oublierai jamais !

- Je n’en doute pas, répondis-je, comme déconnectée de mon propre corps.

- Merci.

Je secouais la tête, me tournant vers Chris. Il souriait, comme s’il venait d’avoir le pardon qu’il pensait ne jamais obtenir. Et c’était peut-être le cas. Je me levais, lui pris la main et sortis de nouveau.

- Tu pensais qu’elle t’en voulait ? lui demandais-je, une fois installés sur un banc.

- Oui… répondit-il en regardant de nouveau ses genoux. C’est de ma seule faute ce qui lui est arrivé. Si j’avais attendu quelques jours…

- Comment ça ?

- Notre malédiction ne dure pas toute la vie, heureusement. Passé les 16 ans, elle n’est plus active. C’est pour ça que généralement, on fait profil bas jusqu’à cette date. Mais nous venions d’entrer au lycée, et je voulais absolument retenir tous les visages. Cath m’avait prévenu à ce sujet. Quatre jours après la rentrée, nous serions libérés. Mais… la veille de notre anniversaire, Cath voulu voir toutes les filles de la classe. Je faisais de même avec les garçons, tout en la regardant du coin de l’œil, pour voir si elle allait bien. C’est là que j’ai vu…

Il secoua la tête avant de reprendre :

- C’est là que j’ai vu ton visage… je n’ai plus voulu faire autre chose que de t’avoir près de moi. Même si elle était de l’autre côté du lycée, faisant ta connaissance, ainsi que Mél et Jess, Catherine avait ressenti une vive douleur dans la poitrine. Comme si une fléchette empoisonnée venait de la toucher au cœur. Elle me l’a avoué arrivés à la maison, et nous en avons parlé à notre mère. Elle s’est mise à pleurer en serrant très fort Cath contre elle. C’est là qu’elle nous avoua entre deux sanglots, que je venais de déclencher la malédiction, la veille même de notre libération.

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