Chapitre 1 : Le commencement

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Chapitre 1 : le commencement

Tout a commencé, ce jour fatidique du vendredi 11 décembre. Je m’en souviens très bien ! C’était un jour comme les autres, j’avais 15 ans, un corps fin, des yeux bleu turquoise, de longs cheveux noirs ébène, un teint pâle, accompagnés d’une voix et d’un visage magnifique, dont on me complimentait souvent. J’étais en salle 28, en dernière heure de la journée, avec Mme Coromez, ma prof de français. A ma droite ma meilleure amie, Jessica. Elle est grande et fine, un visage d’ange à tomber, et elle a de longs cheveux blonds, ainsi que de beaux yeux bleus ciel. A ma gauche, mon autre meilleur amie, Mélissa. Une belle et petite métisse aux cheveux de jais, connue pour son regard  brun,  à la fois charmeur et moqueur. Devant, le visage penché sur le côté, à l’écoute, c’est Christopher, le seul mec de notre petite bande de quatre. Il me ressemble, physiquement, même peau livide, en contraste avec ces même cheveux ténèbres, à la seule exception que ses yeux à lui sont noirs et que c’est un garçon.

Un murmure puissant, dans mon oreille droite, me fait brusquement revenir dans le présent.

-          C’est bon, Maeva, dis-moi ce qui ne va pas ! Tu fais la tête depuis ce matin !

-          C’est rien, lui répondis-je, légèrement lasse. Alors déstresse !

Mais c’est comme tirer sur une corde attachée à un cheval qui refuse d’avancer ! Comme toujours, elle insiste.

-          Si ! Tu ne vas pas bien ! souligna-t-elle. Tu as le teint trop pâle ! Pire ! Blafard !

-          Je suis blanche de nature, et tu le sais.

-          Ah ! Mais bien sûr ! Mademoiselle refuse de s’expliquer ! s'écria-t-elle presque, en levant les yeux au ciel. Bah ! Parler avec toi, c’est parler à un mur !

-          Alors pourquoi tu persistes ?

-          Parce que tu vas mal et que les amies c’est fait pour ça !

-          Ok ! T’as gagné !

Pour avoir la paix, j’étais obligée d’avouer que ma mère venait d’apprendre quelque chose de super important dans une lettre et que je réfléchissais sur sa contenance.

-          Comment tu sais que c’est important, alors ? me demanda-t-elle, un peu surprise.

-          A l'expression de ma mère, lui répondis-je. Je la connais comme ma poche ! Et mon père, après avoir lu au-dessus de son épaule, il m’a regardé bizarre, genre… inquiet ou…  furieux. Soit, ça parle de moi, soit, il ne veut pas que je le sache. Ou alors les deux …

-          Tu crois qu’ils vont t’en parler ce soir ?

-          Je ne sais pas, mais j’espère.

-       Si ça parle de toi, c’est sur ton problème nutritif ! suggéra-t-elle. Tu ne pourras pas te nourrir avec une seringue toute ta vie !

Ah ! Ma nutrition ! C’est un dilemme que j’ai dû affronter depuis ma plus tendre enfance. Cela me rappelle notre rencontre, à Jessica et moi …

J’avais 6 ans, j’avais sauté la maternelle et j’entais au CP. Je savais depuis longtemps lire et écrire mais je le cachais … j’étais déjà une bête de foire : un teint lavabo, une cascade de cheveux noirs jusqu'à la taille, des yeux bleu turquoise …

C’est ce jour-là que je découvris mon don : je pense et eux, ils obéissent. Une bande de CM2 était venue vers moi et m’avait encerclée en me regardant étrangement. Autour toute l’école me fixait. Le chef de la bande c‘était alors avancé vers moi et m’avait demandé mon nom mais je ne pouvais répondre : j’étais terrorisée. Je me suis alors dis que j’avais de la chance, il n’était pas en colère. Mais à peine avais-je finie ma phrase, qu’il avait fondue sur moi comme si je venais de lui donner un coup de poing. Il m’avait attrapé le col et m’avait hurlé à la figure :

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