Les Originels

Chapitre 10 : Passé et Rencontres

Chapitre 10 : Passé et Rencontres

J'ai des cheveux d'or, comme tous mes frères et sœurs. Seuls nos yeux sont différents. Les miens sont turquoises, comme la pierre.

Camélia fut la seconde à arriver. Ses yeux, améthyste, me fixèrent durant un instant. Ses descendantes seront toutes des filles. Une chance pour elle, elle est très féministe ! Même si les humaines ne le sont pas encore. Les humaines de cet époque sont soumises à leurs maris. Un pet de travers, et ils les frappent. Dire qu'il me faudra trouver un homme humain pour avoir des enfants ! J'en tremble déjà ! Tiens ! Voici Lolita et Cormack, les Historiens, ils ont les yeux noirs et sont de faux jumeaux. Père dit que toute leur lignée en sera. Ils auront plus de chance que moi...Ensuite arrivèrent tous mes frères et sœurs, généralement en petit groupe.

Et enfin, Père entra dans la clairière.

Tout de blanc vêtu, il posa sur ses enfants ses prunelles laiteuses. Ses longs cheveux blancs battaient sur ses hanches au rythme d'un vent invisible. Il était beau, notre Père. Lorsqu'un humain le voit, il l'appelle Dieu. Un jour, l'un d'entre eux m'avait surprise en train de lui parler, et depuis, certains humains l'appellent aussi Père, ce sont les Chrétiens, des monothéistes. Bien sûr, ils étaient nombreux à ne pas voir en Père le Dieu qu'ils adoraient. Mais nous aussi, nous étions considérés comme des dieux. Par les Egyptiens, les Romains, les Grecs, les Celtes, les Slaves et autres peuples de mon époque.

A la différence de certains de mes frères et sœurs, j'avais hâte de devenir mortel. Cela allait faire plus de sept cents ans que je parcourais cette Terre. J'avais envie d'en finir. Et savoir que je vais donner la vie à un garçon à qui je pourrais apprendre notre monde me réjouissait. Lui aussi aura des pouvoirs et sera aussi mortel qu'un humain. Avec même un peu de chance, je vivrais jusqu'à la venue de ma petite fille. Père nous a promis que nous nous réincarnerons dans certains de nos descendants. J'espérais qu'il mentait, parce que je ne voulais plus qu'une chose, en finir avec ce monde. Il se pourrit petit à petit, et les humains ne s'en rendront vraiment compte que trop tard.

Père expliquait comment allait se passer la cérémonie à ceux qui allaient vers lui. Je n'en avais pas besoin, je savais déjà. Camélia se dirigea vers Lolita et Cormack, qui était juste à côté de moi, sa grande robe à frange battant ses fines jambes.

- Alors ? Qu'a dit Victor ?

- Cela ne te regarde aucunement, Camélia, lui répondit Cormack.

- T'ai-je parlé ? Non. Je m'adressais à Lolita.

- Et je suis du même avis que mon jumeau.

- Et tu donc aussi soumise que ces humaines ? Tu me fais de la peine ! Ou alors, Victor a décliné ta proposition. Fais attention à toi, Lolita. Tu sais qu'il a des pouvoirs qui pourraient vous faire du mal !

- Je sais très bien à quoi je m'engage. Tu n'es pas obligée de lire dans mes pensées.

- Quelle susceptible ! Tu me fais vraiment pitié, maintenant. Te servir de tes pouvoirs contre ta propre sœur... comme ce doit être humiliant !

- J'ai un frère. Cela suffit à mon bonheur. Je ne te considèrerai jamais comme ma sœur Camélia. Surtout que tu es née bien après Cormack et moi.

- Ce n'est que le hasard qui à fais les choses. Ne me sous-estime pas. Je ferais en sorte que ma descendance haïsse la tienne. Peut-être qu'un jour, il y aura une guerre entre eux et ainsi, nous verrons le vainqueur.

- Si tu le dis, mais sache que je ne monterai personne contre toi.

- Je sais, tu es trop bonne pour ça.