Le Maitre Des Potions

Chap.20: Entretien Houleux ●

Le professeur McGonnagall se tenait sur le seuil de la porte, et elle le toisa de son regard sévère quelques instants avant d'entrer dans la cachot où régnait une froideur pas possible. Il n'avait pas envie d'allumer un feu, comme à chaque fois qu'il était d'humeur morose, donc presque tous les jours. Il s'était habitué au froid, à la solitude, au vide en lui, aux moqueries, à la douleur, et à ce sentiment de rage perpétuelle dans son coeur... Peut-être également qu'il aimait s'infliger cette punition.

Par simple politesse il lui offrit un thé, le professeur Rogue savait qu'il ne devait pas déborder, qu'il ne devait pas faire de vagues, puisqu'il était dans une situation instable. Il ne doutait pas qu'elle finirait par lui dire de prendre ses affaires et quitter Poudlard... et il n'en avait pas envie. Ici il était chez lui, il n'avait pas de famille, et il savait qu'il ne ferait pas long feu s'il devait retourner chez lui dans l'Impasse du Tisseur. Il était un danger pour lui-même. Le silence s'étira, le malaise enflant entre les deux adultes, l'homme buvait lentement son breuvage brûlant, pendant que la femme y trempait juste le bout des lèvres pour se donner une contenance, cherchant les mots justes.

_ Vous savez sûrement pourquoi je suis ici, Severus, n'est-ce pas ? Commença t-elle.

_ Non, pas vraiment, Minerva. Expliquez moi donc.

_ J'ai eu un entretien avec Miss Granger dans la matinée. Je l'ai surprise hier en larmes, à vous caresser la joue, et ce matin je vous retrouve main dans la main, elle embrassant votre front. Que se passe-t-il entre vous, Severus ?

_ Il n'y a strictement rien entre elle et moi, Minerva ! Cingla t-il de sa voix froide.

Elle haussa les sourcils d'un air condescendant.

_ Et il n'y a jamais rien eu ? Dites-moi la vérité.

_ Pourquoi vous obstinez-vous à mettre votre nez dans mes affaires privées ? Que vous a dit cette petite idiote de Gryffondor ? Cria t-il en se levant, ne pouvant plus contenir sa colère.

_ Cessez vos injures envers ma maison ! Vous comme moi savons qu'elle est loin d'être idiote ! Elle vous a sauvé la vie, veuillez au moins lui témoigner un peu de respect, se mit-elle à crier à son tour, affrontant le regard noir de l'homme.

_ Bien, très bien ! Reprenons, en quoi ça vous regarde ? Elle est majeure, non ?

_ Donc il y a bien eu quelque chose entre vous ? Conclu t-elle, victorieuse.

Rogue grogna.

_ Severus, je ne vais pas vous renvoyer. Ni elle, ni vous, mais soyez discrets, elle est encore votre étudiante. Après sa sortie de Poudlard, grand bien vous fasse si vous voulez entretenir cette relation de manière publique. Mais en attendant, c'est entre elle et vous. Bonne soirée, finit-elle, souriante.

Et elle s'en alla, sans même laisseg le temps au Maitre des Potions de cracher sa rage, mais il n'avait pas vraiment envie de s'expliquer, il n'avait pas du tout envie de parler de ses ébats sexuel avec la directrice. Il était cependant étonné de la tournure qu'avait pris la discussion, elle s'était énervée puis avait donné son consentement ? Consentement ?! Depuis quand avait-il besoin de l'avis et l'approbation de qui que ce soit pour faire sa vie ? Il soupira, se mit à la préparation d'une potion de Pimentine, pour l'infirmerie, parce que tout les cornichons d'élèves tombaient malades les uns après les autres. Au milieu de la nuit, il se décida à aller se reposer un petit peu - hors de question qu'il donne aux élèves une journée de plus sans lui, il se délectait de leur peur et leur malheur à être en cours avec lui.

Depuis que Lupin avait repris les cours de DCFM, il avait un peu moins de travail, ce qui n'était pas pour lui déplaire, il ne s'en sortait pas avec tout les cours à préparer et ses classes, puis les devoirs à corriger. Ce n'était pas le premier fantôme à faire cours à Poudlard ; le professeur Binns enseignait toujours l'Histoire de la Magie, matière la plus détestée avec les Potions. Il s'en fichait pas mal que sa matière soit détestée, s'il réussissait au moins à apprendre quelque chose à un seul élève alors il avait gagné, c'est ce qui lui donnait la motivation pour continuer année après année.