Une rencontre

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PDV LAUREN

L'hélicoptère décollait et passait la frontière tandis que je laissais toute part d'humanité derrière moi. C'était un peu comme aux entraînements sauf que je n'avais pas droit à l'erreur cette fois-ci. Soit j'agissait comme il était prévu et tout se passait bien, soit je me retrouvais avec eux, les autres ou pire, condamnée à mort. J'allais mettre tout ce qui faisait de moi la femme que je suis de côté et ferai mon travail pour les retrouver, les marquer, les répertorier et les embarquer avec nous. C'est tout ce dont on attend de moi. Traiter des êtres humains comme du bétail prêt à l'abattage et me transformer en robot contrôler par le gouvernement. Je n'avais plus le choix à présent et j'allais me détester pour ce que je m'apprêtais à faire.

- Hé Jauregui, j'espère que tu vas trouver encore une Anonyme, qu'on puisse rigoler un peu. Comment elle s'appelait encore, Cara?

- La ferme, Miller.

Miller était un imbécile. Depuis qu'il avait eu vent de cette histoire, il convoitait ma place. Ce n'était pas le moment de penser à Cara. Je devais me concentrer sur ma mission. Malgré moi, une larme roula sur ma joue. Je m'empressai de la sécher pour ne pas donner une raison supplémentaire à mes collègues de rigoler de moi. Je poussai la porte et sautai à terre. Je partis plein nord, comme toujours, ne prêtant pas attention aux autres. De toute façon, les consignes étaient les mêmes: se disperser pour trouver le plus de monde et puis, c'était moi la commandante des opérations.

Je marchais lentement, le fusil prêt à tirer. Les ruines balayées par le vent et frappées par le soleil se succédaient. Quelques plantes desséchées par la chaleur se balançaient et répandaient leurs ombres difformes sur les routes  L'endroit avait l'air désertique mais je savais que des personnes vivaient et se cachaient ici. C'était eux que j'étais venue chercher.

La vie devait être fantastique il y a 100 ans d'ici. Les enfants jouaient dans le jardin, et les adultes discutaient à l'ombre de la véranda, une boisson gazeuse à la main. La vision était idyllique. Malheureusement il faudrait encore quelques dizaines d'années avant que l'on ne retrouve ce style de mode de vie.

L'ancienne ville c'était peu à peu transformée en un désert où les dunes de sables prenaient de plus en plus la place des ruines. Bientôt il n'y aurait plus rien ici. Le seul endroit où la vie était encore possible était la Capitale. Lors de l'Apocalypse, les autorités avaient construit un dôme autour de la ville pour la protéger du cataclysme et les familles les plus riche étaient venues s'y réfugier. Ma famille était passée de justesse dans l'enceinte. Quand il n'y eu plus de place, on ferma les portes et les milliers de gens qui attendaient à l'extérieur, les Anonymes, avaient succomber de maladies ou de dénutrition. Le reste s'était rebellé et nous attaquait régulièrement. La population à l'intérieur du dôme a elle aussi souffert mais moins fortement, et nous avions déploré une centaine de mort, dont ma petite sœur. À cause de cela, il y eu des déficits de main-d'œuvre dans les usines et les champs et à présent, on envoyait les militaires chercher les Anonymes à l'extérieur de la ville pour en faire des esclaves et si ils ne coopéraient pas, on les tuait tout simplement. Souvent, c'était la seconde option qui était opérée.

- Madame ?

Je me retournai. Une fillette de 8 ans environ se tenait devant moi. Elle avait des cheveux bruns et sales et des vêtements poussiéreux et troués. Je savais ce qu'il fallait faire même si je n'en avais pas trop envie. Une enfant n'était pas capable de travailler dans les usines. Une balle en pleine tête. Le corps a terre. Fini. Je détestait ce métier.

- Ma grande sœur est malade. Vous pouvez m'aider? Ça fait deux jours qu'on est là.

Deux coup en un. Finalement, peut-être que j'allais regagner la confiance de l'équipe et du gouvernement. C'était rare quand on en trouvait aussi facilement. Je me dégoutais de moi-même en pensant à cela mais c'était mon job, je n'avais rien d'autre à faire. C'était ça ou le peloton d'exécution, surtout vu mon passif. Eux ou moi. Je suivis la petite qui me fit passer par un trou dans un mur. La pièce dans laquelle je me trouvais à présent était complètement plongée dans l'obscurité. Un piège. Merde.

- Lauren Jauregui ?

- Qui est-ce?

Quelqu'un alluma une lampe de poche et je pu marquer que j'étais entourée de quatre filles. Mince ! J'étais cernés de toute part ! L'une d'entre elles, la plus grande, barra l'entrée.

- Qui êtes-vous?

- On te le dira en temps voulu, répondis la plus petite.

Cette fille était vraiment minuscule, presqu'autant que la gamine mais elle possédait en revanche un couteau impressionnant de la longueur de mon bras.

- Qu'est-ce que vous me voulez?

- Déjà, dit la plus grande, tu vas baisser ton flingue et descendre d'un ton. Ensuite, on ne te veut aucun mal. Nous faisons juste partie d'une petite organisation et nous aimerions que tu en fasses partie aussi.

- C'est quoi comme organisation et qui vous dis que je veux vous rejoindre? Vous êtes tarées ? C'est moi la militaire ici. Laissez-moi partir!

- On sait que tu as eu des problèmes avec la justice notamment avec l'histoire de Cara. C'était notre amie, tu sais? Elle nous a tout dit. On connaît ton histoire et comment tu l'as traitée. On sait aussi comment elle est morte et ta punition. Notre organisation combat ce genre d'injustice ainsi que le système gouvernemental de la Capitale. Nous aimerions que tous nos hommes puissent rentrer dans la ville sans devenir automatiquement des esclaves où être tué.

- Ne parles pas de Cara. Tu ne connais pas mon histoire, lui crachais je au visage.

J'avais horreur que les gens parlent de ma vie alors qu'ils ne savaient même pas le quart de ce que j'avais vécu. Ils ne savent rien, et je ne tiens pas à ce qu'ils le sachent.

- De toute façon, commença la petite latina, tu n'as pas le choix. Soit tu viens avec nous, soit on te tue. C'est aussi simple que ça. Et je pense qu'à quatre contre une, le combat est déjà gagné. Alors tu es gentille et tu nous suis, d'accord?.

- Vu que je n'ai pas le choix, je vous suis.

Je n'arrivais pas à croire ce que je venais de faire. L'équipe n'allait jamais me reprendre, c'est clair, même si je leurs expliquait. Ma vie à la Capitale était finie. Je laissais toute ma vie derrière moi pour suivre cette bande de 4 filles qui devaient sûrement être des Anonymes dans le but de combattre le gouvernement?! C'était irréaliste. Mais de toute façon, le système gouvernemental actuel ne me plaisait pas non plus. Tout le monde était égaux qu'ils soient à l'intérieur ou à l'extérieur de la ville alors nous n'avions pas besoin d'esclaves ou de morts, surtout les enfants. Après tout, l'Apocalypse était finie. Il était temps de reconstruire. J'allais suivre une nouvelle étape dans ma vie, combattre l'injustice. Et peut-être rendre le monde meilleur par la même occasion. Au final, je passe d'un job à un autre.

Elles me passèrent des vêtements en cuir noir semblable aux leurs pour ne pas que mon accoutrement de militaire attire l'attention. Je repris mon fusil et le collier de ma soeur.

- Au fait, je me présente. Je m'appelle Dinah, la petite ici, c'est Allyson mais tout le monde l'appelle Ally, la grande à mes côtés, c'est Normani, et la petite brune à ta droite, c'est Camila.

- Je m'appelle Lauren.

- On sait déjà, me sourit Normani. Il va falloir partir. Je crois que tes ex-collègue viennent te chercher. T'as sûrement un GPS sur tes anciens vêtements. Bienvenue dans le monde des Anonymes.

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Update 2022 : je suis en train de réécrire cette fanfiction et de revoir les fautes d'orthographe ( oups, j'étais jeune à l'époque). Promis, la trame de l'histoire ne change pas de trop.

Something ( Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant