1_"Mon boxer est gris, en passant"

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-Laquelle est la mieux?

Jason était allongé sur mon lit, les coudes contre le matelas et la tête relevée vers moi. Il sourit en voyant les deux robes que je lui présentais. L'une d'elle, bleu, arrivait un peu au-dessus du genoux et avec un décoletté raisonnable.

-Je préfère la noire, rétorqua-t-il avec un sourire en coin.

J'haussais un sourcil en fixant la tenue moulante que je tenais de la main droite. Je ne l'avais pas vraiment envisagé, pour ainsi dire. C'était juste une vieillerie qui trainait dans mon armoire, et qui avait fini entre mes mains ce soir... comme à peu près chaque vêtement que je possédais.

-Quoi? Tu serais.... Sublime, dedans, rétorqua-t-il face à mon regard dubitatif.
-Ouais, et après, ta mère me demanderas combien tu me payes pour une semaine, réfutais-je en roulant des yeux.

Le rire de mon petit-ami retentit dans la pièce et il se leva pour se poster devant moi, me prenant les cintres des mains. Ses yeux accrochèrent pendant un instant la robe noire, comme s'il m'imaginait à l'intérieur. Mes joues rougirent lorsqu'il reposa son regard sur moi, un sourire en coin évocateur.

-Déjà, elle ne l'a fait qu'une fois et Claire... Ou elle s'appelait Alice? Bref, elle portait une robe fushia qui lui arrivait à mi-cuisse. Et puis, toi, elle t'aime bien. Donc, pose-moi ces robes que tu haïs particulièrement et mets ce que tu veux vraiment. Ce ne sera pas la première fois que tu la vois, de toute façon, ajouta-t-il en haussant les épaules.
-C'est la première fois officielle, m'exaspérais-je en tentant de lui reprendre les cintres des mains.

C'était la seule réplique qui me venait à l'esprit alors que j'étais encore ébahie qu'il sache autant de petits détails sur moi. Sur ce que j'aimais porter, sur mes angoisses. Il savait ce dont j'avais envie, s'il devait m'emmener au Macdo ou si j'avais simplement envie d'un film devant la télé avec Kyle et lui. Il était là, tout le temps, et ce genre de petites choses me faisait l'aimer un peu plus à chaque fois. C'était ce genre de moment qu'il me faisait comprendre que j'avais fait le bon choix.

-Mets ce qu'il te plait. C'est ta spontanité qu'elle a aimé, déclara-t-il en soupirant de lassitude.

Je soupirai à mon tour et abdiquai, retournant dans mon armoire. Je trouvais rapidement un jeans foncé et une petite chemise cintrée blanche. Je fis semblant de ne pas voir son sourire moqueur lorsque je retirais mes vieilles Converses.

-Tournes-toi, Jason.
-Allez! Tu es ma petite-amie, non?
-Jason, m'exaspérais-je alors qu'il éclatait de rire.
-Ok, ok...

Il enfouit son visage dans le coussin en ronchonnant sur les couples et l'absence de secrets qu'il devrait avoir entre nous. Un sourire étira mes lèvres alors que je levais les yeux au ciel, enfilant le jeans.

-Et quel secret je te cache, hein?
-La couleur de tes sous-vêtements, s'exclama-t-il d'une voix à moitié étouffé par l'oreiller. 
-Jason, Jason, Jason...
-Quoi? Moi, je te dis tout! Mon boxer est gris, en passant, ajouta-t-il avant que je n'aie pu répliquer quoi que ce soit, et je l'entendis pouffer d'autant plus alors qu'il savait qu'il venait de me faire rougir.

Il tourna la tête à mon signal et je croisai ses yeux espiègles.

-Bon... Il faut qu'on y aille, grommelais-je en sentant mon ventre se tordre violemment.
-Non, attends un peu. On est pas pressé, hein? Il reste encore quelques minutes, murmura-t-il en s'approchant de moi lentement, tel un loup devant sa proie.

Il vint me prendre dans ses bras et cala son menton dans mon cou. La scène devait paraître cocasse puisque, pour faire cela, il devait presque se courber en deux. Jason avait beaucoup grandi en quelques mois. Il avait déjà une bonne tête de plus que moi l'année passée mais pendant les vacances, il avait gagné dix bons centimètres supplémentaire. Cela me donnait l'impression d'être totalement fragile entre ses bras. Je plaçais mon nez dans son cou et humais discrètement son parfum pour me calmer.
Je savais, au fond de moi, que c'était un peu ridicule. J'avais déjà vu Madame Parker, mais cela me semblait totalement différent.

Timide (sous contrat d'édition) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant