OS Colin

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  Je me sens tellement à l'étroit ici, j'étouffe même.

Je sais pertinemment que je suis venu de mon plein gré, mais je commence à le regretter. Les jours passent, se ressemblent et semblent si mornes. Additionné aux vomissements et au fait que je tremble sans arrêts, j'ai vraiment du mal à garder la tête haute. Mais je ne peux m'en prendre qu'à moi-même, c'est moi qui aie foncé la tête la première dans cette merde, j'en suis conscient.

Alors certes la vie doit être plus belle à l'extérieur, mais au moins ici on m'aide à ne plus dépendre de la drogue. Même s'il faut que je passe par des sueurs froides alternées par des bouffées de chaleur, pour arriver à être sobre, alors d'accord j'en suis.

La femme médecin qui s'occupe de moi est adorable, je vois bien que je ne suis pas son premier camé qu'elle s'occupe, elle a dû en voir plus d'une vingtaine de gars comme moi, aussi paumé et défoncé.

A vrai dire je ne sais même pas pourquoi j'ai commencé tout ça, j'ai sûrement dû vouloir me prouver que j'étais un homme, et comme conséquence je n'ai eu le droit qu'à des gros trous de mémoires ainsi qu'un amaigrissent affolant, ajouté à la panique que j'ai provoqué chez mes proches.

Je pourrais vous dire que je regrette d'avoir touché à cette merdre, d'être autant attaché à ce qu'elle génère en moi, mais non, je ne peux pas. Sans elle je n'aurais jamais pu rencontrer la magnifique femme qui se trouve de l'autre côté de la salle.

Je ne lui ai parlé qu'une seule fois, mais je me souviens de son prénom : Alissa. Son prénom est aussi doux que le mouvement que font ses cheveux bouclés quand elle parle avec dynamisme. Je ne peux cesser de la regarder depuis que ses yeux noisette se sont posés sur moi, provoquant une vague de chaleur agréable mais trop rapide à mon goût.

C'est vrai que je suis un homme et que je ne devrais avoir peur d'aller lui parler, mais franchement le cadre ne s'y prête pas du tout. Elle ne veut sans doute pas avoir à faire avec un drogué, bien que si elle est là en tant que patiente ça signifie que elle aussi à un problème qui ne tourne pas rond.

J'ai sans arrêt des sentiments négatifs, que je ne vaux rien du tout à présent, mais le Dr m'a bien dit que tout ça était normal, juste une des conséquences de mon manque de cocaïne.

Malgré mon manque de confiance en moi, je finis par me lever et traîne des pieds jusqu'à la table où elle est installée.

Quand je m'arrête près d'elle, je m'aperçois qu'elle est en train de dessiner, et mon dieu qu'elle dessine bien.

Je me racle la gorge pour lui indiquer ma présence, ça marche, elle lève la tête et me fait un petit sourire. Je craque.

- Excuse-moi, je peux m'assoir avec toi ?

Elle replonge dans son dessin en haussant des épaules, puis finit par me répondre d'un ton las.

- Fais comme tu veux, je ne suis pas propriétaire de la chaise.

Ça remarque est un peu étrange et décalée mais je n'y fais pas attention et m'assois face à elle.

- Tu dessines très bien.

- Merci.

Bon, engager une conversation avec elle risque d'être un peu compliqué car elle ne répond rien qui puisse m'aider.

Je repense au jour où j'ai rencontré Dan et Abby, nous étions tous les trois seuls et totalement perdu dans la fac. Je me souviens que nous sommes arrivés une bonne demi-heure en retard, étant donné qu'aucun d'entre nous n'avait réellement le sens de l'orientation.

Coming Out TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant