Chapitre 4 - Lauren

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Etendue dans le noir, Lauren écoute la respiration tranquille, à peine audible d'Archibald ; le concert nocturne des insectes la couvre presque. Elle se tient allongée sur le dos, dans la plus grande immobilité. Les mains croisées sur son ventre, elle écoute les palpitations effrénées de son cœur résonner à ses oreilles. Elle n'avait jamais été sujette à des crises d'angoisse et ne maîtrisait ni ne comprenait ce qui lui arrivait. Si bien qu'elle se retenait à grand peine de se ruer hors du lit et de hurler. Pour l'instant, elle essayait de contrôler sa respiration pour ralentir ces fichues palpitations et restait sagement étendue dans le noir. Sagement, comme elle vivait sa vie depuis de nombreuses années.

Ce soir, en allant se coucher, Archibald était passé derrière elle. Lauren se démaquillait, assise devant sa coiffeuse et dans la glace elle l'avait vu avancer vers elle. Il ne portait qu'un pantalon de pyjama et sa silhouette virile qui se découpait dans l'obscurité naissante l'avait bouleversée. Elle imaginait les marques de l'élastique de son pantalon sur sa taille quelque peu alourdie par l'âge mais toujours aussi musclée et son ventre s'était embrasé pour lui, comme cela ne lui était pas arrivé depuis longtemps. Les tempes bourdonnantes, elle l'avait regardé se pencher au-dessus d'elle et poser ses mains sur ses épaules. Le contact de ses paumes calleuses et larges sur ses frêles épaules avait multiplié son désir et un délicieux frisson l'avait parcourue. Archibald avait posé ses lèvres sur le haut de son cou, du côté où elle avait retiré ses cheveux. Il s'était attardé quelques secondes, en inspirant profondément et Lauren s'était imaginé que ce baiser irait plus loin. Le cœur battant, elle l'avait appelé de tout son corps tendu, silencieusement. Mais ce début de frisson ne dura pas, car Archibald se redressa pour aller se coucher. Le cœur béant, plein de frustration, le corps en alerte, Lauren était restée à sa coiffeuse, se regardant avec pitié. Pour les coiffer, elle avait rabattu ses cheveux sur un côté de son visage, dévoilant sa gorge, là même où Archibald avait déposé ses lèvres. Jamais Ambrose ne se serait autant approché sans pianoter de multiples caresses sur sa peau. Jamais il n'aurait manqué une telle occasion de lui faire l'amour.

C'est à ça que pensait Lauren tandis qu'Archibald dormait paisiblement à côté d'elle.

Une saison brûlanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant