Change My Life | Terminé ✓

Chapitre 1

"Si vous pensez que l'aventure est dangereuse, essayez la routine, elle est mortelle." Paulo Coelho.

PDV Madison :

Ce que les films, les séries, ou même les livres m'ont bien appris, c'est que la ville la plus envieuse, la plus jolie et la plus moderne du monde entier est bien New York City. Et bien évidemment, comme tous les adolescents confondus, depuis que j'ai 14 ans, mon plus grand rêve est de partir vivre ma vie dans cette magnifique métropole qui rassemble toutes les cultures atypiques qui regorgent ce monde.

Aujourd'hui, j'ai vingt ans et nous sommes le sept juillet, je suis dans ma chambre en train de finir de boucler ma valise. Je prends les derniers vêtements pliés avec soins par ma mère dans mon placard et les dépose délicatement dans ma valise. En regardant mon placard presque vide, je ne pensais pas que tous les vêtements que j'accumule depuis des années allaient rentrer dans cette pauvre boîte noire. Il me reste exactement vingt minutes pour finir de boucler mes affaires et de partir de ma maison avant que la maîtresse de maison revienne de son travail.

J'essaye tant bien que mal d'accrocher mon cadenas aux gorges des curseurs des deux fermetures éclairs de ma valise. L'adrénaline due au stress m'ôte toute capacité à être efficace dans mes gestes. Mes mains tremblent aussi vite qu'un moteur en ébullition ce qui m'empêche d'être complètement stable dans mes gestes. Je me demande encore si ce que je m'apprête à faire est la bonne solution. Quitter ma vie tranquille pour tout refaire à l'autre bout du pays, en ne prévenant personne de mon départ n'est pas une décision à prendre à la légère. Je ne pense pas que ça a été la meilleure idée que j'ai eue de toute ma vie mais cette obsession est devenue beaucoup trop éprouvante pour moi. J'ai besoin de partir d'ici, c'est plus fort que moi.

Je prends rapidement l'élastique que j'attache toujours autour de mon poignet droit. Je rassemble vivement mes longs cheveux châtains dans un chignon lâche et j'attrape la lance de ma valise. Au fond de moi, je croise les doigts en espérant que je ne vais pas regretter ce que je manigance depuis plusieurs semaines déjà. Ça n'a pas été de tout repos de toute louer à plusieurs kilomètres de distance tout en cachant mes magouilles à ma mère. Je marche rapidement vers la sortie de ma maison, je ferme la porte d'entrée à clé derrière moi et je marche vers ma voiture. Quand je me retrouve sur le siège du côté conducteur de mon auto, j'essaye d'enlever la peur et l'excitation qui se propage dans mon corps en soufflant et en lançant ma tête en arrière. Mes mains passent sur mon visage fêle que je frotte avec vivacité pour le repulper de couleur.

Je crains vraiment de regretter mon choix, partir de ma petite ville au fin fond de l'Amérique pour partir dans la grande pomme va me créer un énorme changement mais j'ai besoin de prendre quelques mois sabbatiques dans une ville autre que la mienne. Et il est, dans tous les cas, trop tard pour reculer. Après ce qui vient de se passer, j'ai besoin de prendre du recul, d'oublier cette ville de malheur.

Ma mère et moi, nous habitons à Pasadena, une petite ville qui est à quelques heures de Los Angeles. Tout le monde se connaît ici. Une simple nouvelle et quelques heures plus tard, nous allons retrouver la petite grand-mère qui habite à l'autre bout du quartier en train de raconter la même histoire bien évidemment déformée et amplifiée à ses amis du troisième âge. Impossible de se détacher de l'image qui nous colle à la peau quand on vit dans ce genre d'endroit, la même étiquette te reste perpétuellement collée au front de ton enfance.

Aucune erreur n'est acceptée à travers les murs de Pasadena, ça te suivra tout au long de ton existence. La seule façon de se détacher de toute cette mascarade est de partir le plus loin possible et sans aucun scrupule.

Avant de démarrer ma voiture, je regarde si mon ticket d'avion se trouve bien dans mon sac posé à côté de moi sur le siège passager. Il est presque huit heures et mon avion est à onze heures. Je sais que je pars extrêmement tôt mais si j'étais partie pendant que ma mère se trouvait à la maison, elle m'aurait interdit de fuir. Sans aucun doute, elle aurait utilisé sa grosse voix méchante qu'elle prend quand quelque chose ne va pas dans son sens et m'aurait enfermée dans ma chambre à double tours. Je ne veux pas faire face à sa colère destructrice, c'est très lâche de ma part mais elle serait capable de tout gâcher à cause de son égoïsme. La seule solution est de prendre mes affaires puis partir pendant que ma génitrice est encore absente.