Change My Life | Terminé ✓

Chapitre 11

"Dans la vie on ne fait pas ce que l'on veut mais on est responsable de ce que l'on est." Jean-Paul Sartre

PDV Madison :

Dans la conscience des personnes qui nous entourent, la drogue est souvent reliée aux substances comme le cannabis, le GHB, l'ecstasy, le tabac. C'est bien connu, il n'y a qu'à travers ces choses qu'une addiction peut naître. Pourtant, d'autre sorte de drogue existe. L'amour, l'amitié, la vengeance, la colère, on ne peut pas tous les énumérer. A vrai dire, je pense qu'on peut devenir addict de tout et n'importe quoi. Personne n'en parle de ces substances invisibles qui sont pourtant inoffensives à première vue, mais qui peuvent détruire tout autant. Nous pouvons être drogués d'une personne qui nous enivre tous les sens. Nous pouvons aussi être assoiffés de vengeance envers quelqu'un qui nous a fortement blessés.

« La drogue est le nom que l'on donne aux stupéfiants, comme la cocaïne, la morphine, le lsd, ou tout autre produit qui mène à la dépendance au détriment de la santé. » Voici comment le dictionnaire définit le mot drogue, pour moi, le mot drogue est bien plus que ça. Bien sûr il y a tous les mots que nous connaissons tous et qu'on entend perpétuellement dans la bouche de tout le monde, mais il y a cette drogue, cette drogue que très peu de personne arrive à manipuler et à s'en défaire : l'amour.

C'est incontrôlable, personne ne peut décider ses sentiments, vers quelle personne ils vont se développer et pendant combien de temps. L'amour entraîne quelquefois la jalousie, un sentiment tout autant dévastateur qui apporte folie, haine et spéculation débordante d'imagination. Mais il faut réussir à se dédouaner de tout ça, prendre du recul et avoir confiance. C'est loin d'être simple quand on est aveuglé par le tourbillon de sensation que le coup de foudre apporte, mais il faut savoir prendre du recul pour espérer que cette drogue devienne source de bonheur.

Je me réveille de mes pensées quand je sens le regard intense de Jaden sur moi, celui-ci est toujours installé à côté de moi. L'air fouette mes jambes qui pendouillent dans le vide. J'ai peur de tourner la tête pour croiser ses prunelles vertes qui me font perdre la tête. Nos épaules se collent frénétiquement pour que nos chaleurs corporelles nous réchauffent l'un et l'autre. La fraîcheur du soir amène doucement mes cheveux vers l'arrière, dégageant mon visage à l'air libre. Je sens mon compagnon de toit se détacher de moi et se lever. Je tourne la tête machinalement et la main frêle de Jaden se place en face de mes yeux.

–Maintenant que tu as jeté toutes tes bouteilles d'alcool qui se trouvaient dans ce sac, il serait peut être temps de rentrer, je ne veux pas attraper froid, annonce-t-il en me tendant sa main.

Je me rends compte de la bêtise que j'ai pu faire que maintenant. J'espère qu'avec ma solution miracle, je n'ai blessé personne en bas de la rue. Même si ça reste une ruelle déserte avec comme seul présence les poubelles de mes voisins, je croise les doigts pour ne pas avoir de répercussion. Jaden m'aide à me lever et nous sommes prêts à retourner dans la cage d'escalier pour rentrer à mon appartement mais je me souviens d'avoir oublié une dernière chose.

–Attends, j'ai oublié de jeter un truc.

Je retourne près du vide, le laissant seul, je reste quelques secondes bloquées devant le néant qui se trouve en face de moi. Même si l'alcool nous permet de prendre les devants, ma phobie du vide revient à grand pas et je dois me dépêcher avant de perdre connaissance. Je passe ma main dans ma poche et attrape le petit sac de drogue. Je le fixe quelques secondes, dans le creux de la main et d'un geste lent et fluide, je le lance par-dessus le toit. Des souvenirs remontent encore à la surface, et même si j'essaye de m'en détacher, la douleur se réinstalle dans ma poitrine.

La musique, ma maison pleine de personnes dont je ne reconnais même pas les visages, Ryan qui essaye de m'emmener sur la piste de danse improvisée au milieu de mon salon, Megan qui se bécote encore avec un étudiant sur mon canapé. Je ressens encore ma vision qui se trouble de plus en plus au vu des joints que j'ai fumé, mon petit ami qui s'amuse à rendre mon état encore plus lamentable en passant ses doigts imbibés de drogue sous mes narines pour que j'inspire alors que je lui avais pertinemment dit que je ne voulais pas tester cette nouvelle chose.