Change My Life | Terminé ✓

Chapitre 8

"Les livres sont venus enrichir ma vie d'une manière tout à fait inattendue." Alan Bennett.

PDV Madison :

Quand on était petit, on imaginait quoi pour votre avenir ? Quel métier on voulait absolument faire ? Normalement, on veut être vétérinaire, chanteuse, actrice, cow-boy, pilote ou policier. Moi, je voulais être une princesse, je rêvais encore du prince charmant et du château rose, de la vaisselle en porcelaine jusqu'au cheveux blanc comme moyen de locomotion. Tout y passait dans mon imagination, chaque détail était étudié au millimètre près, mais ma mère m'avait vite ramené à la réalité. Cette dernière me disait que le métier le plus payant et le plus amusant était celui d'avocat car on aidait les victimes à aller mieux, elle n'avait que ce mot à la bouche de toute manière.

En grandissant, je ne croyais plus aux princesses évidemment, j'ai dû changer de direction. Je me rappelle encore parfaitement que quand j'avais 14 ans, Megan voulait être une grande chanteuse. Même si celle-ci chantait vraiment comme une casserole, elle adorait faire vibrer ses cordes vocales. Et moi je la suivais, pour faire comme toutes les petites filles de mon âge. Je nous vois encore faire des scènes en s'habillant avec des paillettes, on pouvait faire du karaoké sur ma petite console pendant des heures. Mais en vérité, je ne rêvais pas d'être une star. Même si j'aimais chanter, je ne pensais pas rivaliser devant ma meilleure amie puis je ne me voyais pas exposer mon art devant un public. A cette époque, j'aimais déjà les livres, une addiction pour la littérature que je promène avec moi depuis ma tendre enfance.

Quand nous avons encore grandi, Megan me demandait souvent de lâcher mes bouquins et de sortir pour m'amuser, mais étant assez solitaire, c'était dur pour moi d'abandonner mes petites histoires utopiques quotidiennes. Je consacrais tout mon temps à ces feuilles parfaitement blanches ou légèrement jaunies. Les mots qui se promenaient sur la feuille, l'encre noire qui remplissait chaque page m'émerveillaient bien plus que ça ne devrait être autorisé. Chaque livre a sa propre histoire et son propre art, c'est ça qui amène à l'addiction. J'en voulais toujours plus. Passer mes doigts sur ma collection de livres dans ma chambre à Pasadena me donne toujours de nombreux frissons dans le bras. Même si c'est une partie de moi et qu'il était difficile de me sortir de mes transes quand j'étais totalement plongé dans une histoire d'amour, quelquefois, je lâchais tout ça pour aller me promener avec son groupe d'amis.

Je m'ennuyais souvent mais je ne disais rien, pour faire plaisir à mon amie. Cette fille était un exemple pour moi, blonde aux grands yeux marrons pétillants, elle avait tout pour plaire. Elle était grande et maigre, son corps de rêve et son visage angélique faisaient tomber tous les garçons à ses pieds. J'étais la fille à côté d'elle, pas bien dans sa peau et qui portait des grands pulls, la jeune femme pas très féminine à vrai dire. Je pense avec le recul que le groupe acceptait ma présence pour ne pas offusquer la reine, et à l'inverse je me forçais à traîner avec des personnes hypocrites pour la même raison. À part Ryan, aucun garçon n'était réellement tombé amoureux de moi. Même si à l'adolescence, l'amour n'est que superficiel puisque nous sommes trop jeunes pour savoir qu'elle est ce sentiment étrange.

J'étais la meilleure amie de la beauté du lycée, celle que l'on voyait rarement, trop souvent cachée derrière ses livres, et celle qui passait après Megan. J'étais jalouse avant de sa beauté et de son talent à avoir tous les garçons mais au fil du temps, je m'y suis fait. Elle repoussait tous les garçons, trouvant jamais celui qui lui correspondait, ou comme elle le disait souvent : il lui manque un truc. Je n'étais pas non plus timide, je rigolais facilement, je mangeais et passait les récrés avec les amis à Megan, mais je préférais être seule avec mes livres que supporter ses rires forcés. Mais ce n'est pas pour autant qu'arriver au lycée, j'ai commencé à développer mon style et à m'apprêter d'une façon plus efféminée, ce qui a sûrement dû plaire à mon ex qui a dû voir une chenille se transformer en papillon tout en gardant une fragilité certaine, j'étais la proie parfaite.